Le rôle de France au Moyen-Orient : Eléments de synthèse du discours de François Hollande à la Conférence des Ambassadeurs

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Mardi 30 août, François Hollande a délivré pour la dernière fois un discours à la Conférence des Ambassadeurs, dans lequel il a retracé les grandes lignes de la politique étrangère de la France, rappelant les défis de l’année à venir et dressant le bilan de ses quatre années de politique extérieure. Le Chef de l’Etat a fait un tour d’horizon des dossiers internationaux rappelant le rôle mondial de la France, rôle qui dépasse notre seul destin national avec notamment la lutte contre le terrorisme. Le premier sujet qu’il a évoqué est l’implication française au Moyen-Orient et la difficulté de s’extraire de cette « guerre qui sera longue » et l’impératif d’œuvrer collectivement pour « conjurer ce fléau ». Le terrorisme djihadiste est constant et selon lui, ce n’est pas uniquement en détruisant les principaux lieux de Daech qu’on le détruira, car les foyers sont nombreux en Asie et en Afrique, sans oublier l’Europe.

Le Président a insisté sur le risque d’embrasement en Syrie en raison de la multiplicité des acteurs étrangers sur le terrain. Au Moyen-Orient, face à Daech, la France agit militairement, de concert avec les États-Unis, la Turquie et la Russie. Le gouvernement français constate cependant que l’action russe et turque est contradictoire : Bachar al-Assad profite de l’appui russe pour éliminer tous les opposants, et la Turquie attaque les Kurdes autant que Daech. François Hollande a suggéré que la Russie ne se soucie guère de ses contradictions, alors que la France, elle, veut que les violences cessent et que la solution politique soit privilégiée.

Ce discours a également été l’occasion d’évoquer le conflit israélo-palestinien. Deux points essentiels ont été soulignés : d’une part le constat « à regret que les conditions ne sont toujours pas réunies pour une négociation directe entre Palestiniens et Israéliens » et la nécessité à terme pour les deux parties de régler elles-mêmes leurs différends : « La priorité, c’est que le travail débouche sur des mesures concrètes qui pourront être proposées à la fin de l’année aux parties prenantes pour qu’ensuite elles et elles seules fassent le travail qui est attendu, c’est-à-dire la négociation, et la solution dont on connaît les paramètres, deux Etats qui peuvent vivre en paix et en sécurité ». Si le Président est revenu sur le rôle de la France dans l’organisation de la conférence internationale du 3 juin dernier et sur la nécessité de poursuivre la médiation, il semble ici que la diplomatie française soit sortie de son mode incantatoire habituel pour prendre en compte la complexité du terrain.

Aujourd’hui, dans un Moyen-Orient qui s’embrase, la résolution du conflit israélo-palestinien ne peut être que la conséquence d’une solution globale qui intègre la stabilisation des Etats arabes sunnites modérés et la mise en place d’une coopération économique régionale. ELNET œuvre en ce sens en promouvant les valeurs de paix et justice que seul le dialogue entre leaders politiques peut instaurer.

La paix entre Israéliens et Palestiniens doit être conditionnée par des exigences politiques et économiques qui garantissent un environnement stable et vertueux pour les deux parties. La France et l’Europe peuvent jouer un rôle constructif en Moyen-Orient en rétablissant la confiance et non en isolant Israël avec des résolutions ou des directives comme elles l’ont fait par le passé. Le combat d’Israël contre l’islamisme radical ne diffère pas de celui de l’Occident contre le djihadisme et seule l’union des démocraties permettra de vaincre la barbarie.