Présidentielles 2017 – Primaires citoyennes de la gauche

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Avec l’attente provoquée par l’incertitude liée à la décision du Président François Hollande de présenter ou non sa candidature à l’élection présidentielle, les primaires citoyennes de la gauche ont mis du temps à démarrer. Avec l’annonce de son retrait, suivie de la démission et de l’entrée en campagne de Manuel Valls, les dés sont désormais jetés. Les appels à l’unité de la gauche se multiplient mais les annonces de candidatures aussi… (Le Monde, 7 décembre 2016). Le 17 décembre, la Haute Autorité des Primaires validera définitivement la liste des candidats.


Qui sont les candidats ?

Marie-Noëlle Lienemann, figure des « frondeurs », sénatrice de Paris, avait dès l’annonce de l’organisation des primaires de gauche annoncé sa candidature. Benoît Hamon, depuis sa sortie du gouvernement en 2014, se place également parmi les « frondeurs », dans l’ombre d’Arnaud Montebourg. Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, est également candidat, il l’avait annoncé début octobre sur son blog. Arnaud Montebourg, ancien ministre du Redressement productif, a officiellement déposé sa candidature jeudi dernier. Jean-Luc Bennahmias est le candidat du Front démocrate, membre de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE), montée par l’ex-EELV Jean-Vincent Placé. François de Rugy est candidat déclaré de son mouvement Ecologistes ! qui a dès lors fait scission avec l’Union des démocrates et des écologistes. L’économiste Pierre Larrouturou, ancien conseiller régional d’Ile-de-France, est candidat pour Nouvelle Donne (Le Monde, 1er décembre 2016). Manuel Valls a annoncé sa candidature le 5 décembre lors d’un meeting à la mairie d’Evry, son fief électoral. Vincent Peillon, ancien ministre de l’Education, député européen redevenu professeur de philosophie, pourrait annoncer sa candidature de dernière minute dans les prochains jours (Libération, 7 décembre 2016). Quant à Christiane Taubira, elle ne se présentera vraisemblablement pas : son voyage pour une semaine au Pérou fait définitivement taire les rumeurs de son éventuelle candidature.


 Quels positionnements ?

 Arnaud Montebourg se dit prêt à travailler avec Jean-Luc Mélenchon s’il remporte la primaire. Il a indiqué qu’il était prêt à se tourner vers lui et à lui proposer un accord de gouvernement (voir son interview complète pour Le Monde, 29 novembre 2016. Parmi les propositions de Marie-Noëlle Lienemann : une hausse du smic à 1300 euros net par mois puis 1500 euros ; un plafonnement du salaire des patrons et la mise en place d’un revenu de bas pour tous les jeunes de moins de 28 ans. Benoît Hamon veut faire campagne sur la réduction du temps de travail et sur l’instauration d’un « revenu universel d’existence ». Manuel Valls assure qu’il souhaite « faire gagner tout ce qui nous rassemble », son slogan de campagne : il espère occuper l’espace central dans l’électorat de gauche, entre la frange radicale incarnée par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon et la frange libérale d’Emmanuel Macron. Depuis l’annonce de sa candidature, il semble que les grandes manœuvres vont bon train pour susciter une candidature concurrente à celle de Manuel Valls. Marie-Noëlle Lienemann se dit prête à annoncer l’abandon de sa candidature pour faciliter la victoire d’un candidat alternatif à la ligne incarnée par Manuel Valls. Aussi la candidature indépendante d’Emmanuel Macron agace, on lui reproche de disqualifier toute la gauche et on l’enjoint à participer à ses primaires : c’est l’objet d’une tribune publiée par l’adjoint au maire Patrick Klugman dans Libération, 7 décembre 2016.


Débuts de campagne…

 Les candidats déclarés plus tôt se sont activés depuis la fin de l’été : meeting de Benoît Hamon à la Plaine-Saint-Denis le 28 août dernier, meeting parisien pour Marie-Noëlle Lienemann début octobre sur une péniche. Au lendemain de l’annonce de sa candidature, Manuel Valls a prononcé un discours devant 150 parlementaires PS à l’Assemblée nationale pour renforcer ses rangs (Le Monde, 6 décembre 2016). Il a passé une première journée de campagne dans le Doubs : un premier meeting à Audincourt, la visite de l’usine Cristel à Fesches-le-Châtel et de la frutière de Noirefontaine. Arnaud Montebourg s’est déplacé ce mercredi 7 décembre à Dijon où il a participé à une réunion publique et quelques rencontres avec le monde économique (France Info, 6 décembre 2016).


 Comment ça marche ?

 Les primaires citoyennes visent à désigner un candidat unique de la gauche et des écologistes pour l’élection présidentielle. Les mouvances organisatrices sont les acteurs de la Belle Alliance Populaire : Parti socialiste, UDE, Front démocrate et Parti Ecologiste. Les candidats socialistes ont jusqu’au 15 décembre pour se présenter au scrutin. Pour ce faire, ils doivent réunir les parrainages de 5% de l’un des groupes suivants : membres titulaires du Conseil national ; parlementaires socialistes ; conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins quatre régions et dix départements ; maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants représentant au moins quatre régions et dix départements. Les primaires sont ouvertes à toutes les citoyennes et tous les citoyens. Elles se tiendront les 22 et 29 janvier prochains.


La suite au prochain carnet…