Israël célèbre ses premiers avions furtifs

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Par Le Figaro – Cyrille Louis
Le ministre de la Défense a accueilli deux F-35 sur la cinquantaine d’appareils censés renforcer la supériorité aérienne de l’État hébreu dans la région.
Les deux premiers avions furtifs F-35 commandés par l’armée de l’air israélienne se sont posés lundi soir sur la base militaire de Nevatim, en plein désert du Néguev. Leur atterrissage était initialement prévu en milieu de journée,  mais un épais brouillard a retardé leur arrivée de plusieurs heures. Les caméras du monde entier avaient été conviées pour immortaliser l’instant en présence du premier ministre israélien et du secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. Une cinquantaine de ces appareils, dont le coût à l’unité est estimé à 110 millions de dollars, doivent à terme être livrés à l’État hébreu. «Le F-35 est une composante supplémentaire de notre supériorité dans la région», a commenté le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman.
Présenté comme le nouveau fleuron de l’aviation militaire, cet appareil produit par le groupe américain Lockheed Martin est censé remplacer les F-16 vieillissants de l’armée de l’air israélienne. Certains experts jugent son prix trop élevé, dénoncent son autonomie en vol insuffisante et soulignent qu’il ne peut embarquer, lorsqu’il évolue en mode furtif, qu’une quantité limitée d’armements. «Les coûts du programme F-35 sont hors de contrôle», a d’ailleurs déploré lundi le président élu Donald Trump, provoquant un effondrement immédiat du cours de Lockheed Martin. «Cet appareil, capable de déjouer les systèmes de surveillance radar les plus modernes, va nous permettre de maintenir notre liberté d’action dans l’ensemble de la région», estime, pour sa part, le major général Nimrod Sheffer, ancien numéro deux de l’armée de l’air israélienne.
Une arrivée saluée
Cette première livraison intervient à point nommé alors que la marge de manœuvre de l’aviation israélienne semble récemment avoir été limitée par le déploiement de batteries antiaériennes russes sur le territoire syrien. «L’acquisition du F-35, quelles que soient ses limites, nous permet de reprendre une longueur d’avance sur les autres pays de la région, note Amos Harel, le correspondant militaire du quotidien Haaretz,ainsi que de réaffirmer notre dissuasion vis-à-vis de nos voisins immédiats comme du régime iranien.» Ce saut qualitatif est particulièrement bienvenu au moment où le régime iranien, soupçonné par l’État hébreu de chercher à se doter de l’armée nucléaire, vient de se procurer auprès de la Russie des systèmes antiaériens S-300.
L’arrivée des premiers F-35 a été saluée avec d’autant plus d’emphase par la presse israélienne que l’armée de l’air est, depuis la création de l’État, perçue à la fois comme l’élite et l’ultime rempart du pays face à un environnement régional hostile. Ce sont, par exemple, ses aviations de chasse qui lui ont permis d’emporter une victoire écrasante face à la coalition des pays arabes durant la guerre de juin 1967, ainsi que de frapper le réacteur nucléaire d’Osirak (Irak) en 1981. «Nos pilotes, dont les aînés ont été formés à l’école britannique, incarnent une forme d’excellence reconnue par l’ensemble de la population», résume Amos Harel.