L’EI cède chaque jour du terrain à Mossoul, en Irak. Parallèlement, sa « capitale » en Syrie, Rakka, est menacée. Est-ce le début de la fin pour l’organisation djihadiste ?
L’organisation Etat islamique (EI) perd chaque jour du terrain, et ce sur tous les fronts. Mardi, avec la reconquête de trois nouveaux secteurs de l’ouest de Mossoul, au troisième jour d’une nouvelle offensive, les forces irakiennes ont encore progressé dans leur objectif de reprendre le contrôle du dernier bastion urbain de l’EI dans le pays. Les troupes gouvernementales se sont encore un peu plus rapprochées de la vieille ville, un secteur densément peuplé, où les combats s’annoncent particulièrement âpres. En attendant, elles ont chassé les djihadistes d’un quartier administratif où se trouvent le gouvernorat de la province de Ninive, mais aussi le siège de la police et le bâtiment de la Banque centrale. Depuis le lancement de l’opération militaire dans la partie occidentale de Mossoul, le 19 février, l’une des priorités de Bagdad est de s’assurer le contrôle du Tigre, qui coule au milieu de la ville.
En Syrie aussi, l’EI est sur le recul, et son principal sanctuaire est menacé. Dans le nord, il fait actuellement face à deux offensives : celle des forces loyales au régime de Bachar Al-Assad, soutenues par la Russie, et celle d’une alliance de combattants kurdes et arabes appuyée par les Etats-Unis, les Forces démocratiques syriennes (FDS). Ces dernières ne sont plus qu’à quelques kilomètres au nord-est de Rakka, « capitale » autoproclamée du groupe djihadiste, et ont réussi à couper la principale voie de ravitaillement de l’EI entre Rakka et la province de Deir ez-Zor, région de l’est du pays contrôlée presque en totalité par l’EI. Les forces pro-Assad ont de leur côté poursuivi leur avancée mardi face aux djihadistes dans l’est de la province d’Alep. Elles ont repris la station de pompage qui alimente la ville, coupée en eau courante depuis une cinquantaine de jours. Autour de Damas, la situation restait floue, avec un cessez-le-feu jusqu’au 20 mars annoncé par l’armée russe dans la Ghouta Orientale, l’un des fiefs des rebelles syriens à l’est de la capitale. La situation en Syrie et en Irak a été au centre d’une réunion mardi des chefs d’état-major turc, américain et russe dans le sud de la Turquie.