En visite à Sotchi mercredi 23 août, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé devant le président russe Vladimir Poutine, le renforcement de la présence iranienne en Syrie en la qualifiant de « menace » pour « le monde entier ». S’appuyant sur des images satellites révélées le chercheur Ronen Solomon dans un rapport alarmiste, les médias israéliens ont en effet rapporté quelques jours plus tôt que l’Iran construit actuellement une usine dans le nord-ouest de la Syrie, près de la ville côtière méditerranéenne de Baniyas, pour fabriquer des roquettes à longue portée et entreposer des armes.
Le Liban serait également une cible de choix pour Téhéran qui renforce sa présence dans le pays du Cèdre grâce à la Force Quds des Gardiens de la Révolution Islamique, dirigée par le Général Qasem Soleimani qui travaillerait en étroite collaboration avec les renseignements militaires de la Garde révolutionnaire, le Ministère du renseignement et plusieurs autres organisations et bureaux gouvernementaux. Les forces iraniennes utilisent ces organisations ainsi que des institutions le Ministère de la Culture, de l’Orientation islamique, du Logement, de la Science, de la Technologie, du Commerce et de l’industrie ou des compagnies comme Mahan Air, pour s’établir et se réapprovisionner. La République islamique exploite également le Croissant-Rouge iranien pour infiltrer ses agents en Syrie et envoyer des provisions militaires par voie maritime et aérienne, comme au Liban, au Soudan et au Yémen.
D’après le rapport du chercheur, l’Iran a réussi ces dernières années à livrer un nombre conséquent d’armes avancées sous couvert de livraisons commerciales via la société internationale de transport maritime IRISL et a réussi à faire passer plus de 21 000 personnes et 5 000 tonnes de « matériel divers » en Syrie. Afin d’alléger les cargaisons, plusieurs sources affirment que l’Iran s’est emparé de plusieurs infrastructures au Liban et en Syrie afin de prendre en charge la production d’armes sur place. Ronen Solomon estime qu’environ 18.000 combattants issus de différentes milices pro-iraniennes tel que le Hezbollah se trouvent en Syrie, un nombre qui pourrait avoir augmenté ces derniers mois à la lumière de l’activité accélérée du transport aérien.
En Syrie, la présence iranienne est diffuse: de l’aéroport international de Damas à l’ambassade iranienne à proximité du palais présidentiel d’Assad, cette indéniable progression chiite dans la région est une préoccupation grandissante en Israël. L’administration du président américain Donald Trump, a quant a elle déclaré cette année qu’elle n’accepterait aucun règlement de paix en Syrie qui permette à l’Iran de maintenir une présence militaire dans le pays.
Les médias américains affirment que les responsables israéliens du renseignement discuteront de la situation en Syrie et au Liban avec des homologues des États-Unis lors d’une visite à Washington cette semaine mais quoiqu’il en soit, il semble que l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien a donné de l’oxygène à la République islamique pour renforcer son emprise dans la région.