Arrestation d’arabes israéliens membres de l’Etat islamique : Quel est l’état de la menace pour Israël ?

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Jeudi 20 octobre, le Shin Beth a annoncé avoir inculpé un couple d’Arabes israéliens accusé d’avoir rejoint l’Etat islamique. Wisam et Sabrin Zabeidat, originaires de Sahknin au nord d’Israël, ont été arrêtés à l’aéroport Ben Gourion le 22 septembre dernier, avec leurs 3 enfants, âgés de 3, 6 et 8 ans. Ils s’étaient rendus en Turquie pour un événement familial avant de prendre contact avec un autre membre arabe israélien de l’EI qui les a aidés à passer la frontière syrienne. Le couple a été recruté à la frontière turco-syrienne et leurs passeports israéliens ont été confisqués. L’homme a ensuite été envoyé seul en Irak pour suivre une formation et un endoctrinement idéologique.


Il ne s’agit pas de la première arrestation d’Arabes israéliens affiliés à l’organisation djihadiste. Le 18 janvier 2015, le Shin Beth avait démantelé une cellule sur le territoire israélien constituée de sept Arabes israéliens, dont un avocat originaire de Nazareth. Ils avaient été arrêtés en novembre et en décembre 2014 et avaient reconnu avoir réuni des armes et des fonds pour mener des attentats en Israël. En avril, Amin Snobar, 24 ans, habitant de Kafr Yasif en Haute Galilée, était condamné à cinq ans de prison après s’être rendu en Syrie pour rejoindre le Front al-Nosra et combattre le régime de Bachar al-Assad. Au mois de mai, Hamis Salameh, 21 ans, de Ramle, recevait une peine de 18 mois de prison pour avoir essayé de rejoindre l’Etat islamique en Syrie. En juillet, deux Arabes du nord d’Israël ont été condamnés pour soutien à l’Etat islamique, chacun prévoyant, séparément, de rejoindre le groupe jihadiste en Syrie. Quelques jours plus tard, une Arabe israélienne, mère de cinq enfants, a été condamnée à 22 mois de prison pour tentative de rejoindre le groupe, dans l’optique d’enseigner l’idéologie jihadiste.


Ces dernières années, le nombre de volontaires palestiniens et arabes israéliens a augmenté dans les rangs des groupes rebelles syriens. Le Shin Bet estime que plus de 40 Arabes israéliens ont rejoint l’Etat islamique depuis 2014. Même si Israël considère que les groupes terroristes chiites sont bien plus nuisibles, le fait que la menace se trouve aujourd’hui à l’intérieur même du pays est particulièrement préoccupant. L’Etat islamique tente de remettre en cause le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas en tirant sur Israël à partir de Gaza, prenant ainsi le risque de représailles israéliennes. Si le groupe se renforçait à Gaza, cela constituerait une menace lourde pour l’Etat hébreu.


Les « Printemps arabes » ont permis l’accession au pouvoir des Frères musulmans en Egypte et l’émergence de groupes terroristes tels que al-Nosra, le Front islamique, l’Armée des Moudjahidin, l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Les djihadistes ne croient pas à la solution des « deux Etats » pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui n’est d’ailleurs pas leur préoccupation mais ils militent en revanche pour la création d’un califat sunnite au Proche-Orient qui mettrait fin à l’Etat d’Israël et à l’Autorité palestinienne.


Pour l’heure, un conflit généralisé entre Israël et l’Etat islamique dans le Golan, en Jordanie, à Gaza et dans le Sinaï n’est pas à l’ordre du jour même si le lancement de la bataille de Mossoul aura des conséquences non seulement pour l’avenir des territoires syrien et irakien, mais aussi pour l’Europe et le reste du Moyen-Orient où les combattants de l’organisation se déploieront et intensifieront les attentats pour donner l’illusion qu’ils ne perdent pas cette guerre.

Pour les renseignements et le gouvernement israélien, le vrai danger aujourd’hui n’émane non pas de l’Etat islamique mais du Hezbollah et de son allié iranien. Le Hezbollah, qui possède des armes lourdes lui permettant de bombarder les zones israéliennes où se trouve la population civile, pourrait occasionner de lourdes pertes.