Place du Palais Bourbon – Semaine du 9 au 13 Janvier 2023

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Pour notre premier rendez-vous de l’année 2023, vous retrouverez en une : le déplacement d’une délégation parlementaire en Israël, le piège de la niche parlementaire RN et le retour d’Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale.


  1. Une délégation parlementaire était en Israël du 3 au 6 janvier

Emmenée par les équipes d’ELNET, une délégation de 15 parlementaires s’est rendue en Israël pour découvrir ce pays incontournable du Proche-Orient.

Dès leur arrivée, les députés ont été reçus au ministère des Affaires étrangères par SE Mme l’Ambassadrice Talya Lador-Fresher, directrice des Affaires européennes et par SE M. l’Ambassadeur Joshua Zarka, directeur des Affaires stratégique. A cette occasion, ils ont pu échanger sur le renforcement de la coopération entre la France et Israël, sur les pistes de réflexion pour promouvoir les Accords d’Abraham et sur la menace iranienne.

Réunion avec Talya Lador-Fresher & Joshua Zakra, ministère des Affaires étrangères à Jérusalem
Briefing par M. l’Ambassadeur Joshua Zarka, directeur des Affaires stratégiques du ministère des Affaire étrangères israélien

 

Pour sa première soirée en Israël, la délégation a dîné avec le Pr. Emmanuel Navon : cette rencontre a été l’occasion de mieux comprendre le système politique israélien et de débattre sur la nouvelle coalition israélienne conduite par Benjamin Netanyahou. Un moment riche et intéressant qui a permis de mieux appréhender les enjeux de la société israélienne.

Dîner au King David de Jérusalem en présence du Pr. Emmanuel Navon

 

Le mercredi 4 janvier, les députés se sont rendus au Mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem pour une visite guidée et une cérémonie dans la crypte du souvenir. Moment bouleversant, suspendu dans le temps pour l’ensemble des parlementaires qui visitaient le Mémorial pour la première fois. Les députés Caroline Yadan et Karl Olive ont ravivé la flamme et déposé une gerbe de fleurs au nom du groupe Renaissance et de l’Assemblée nationale.

À la suite de cette visite, notre délégation s’est rendue à la Knesset pour y rencontrer les députés Yossi Taïeb (Shas), Meirav Benari (Yesh Atid) et Boaz Bismuth (Likoud). Yossi Taïeb, député francophone et candidat à la présidence du groupe d’amitié Israël – France, a déclaré que son parti concentrerait ses efforts pour être un tampon entre la droite et l’extrême droite. Il s’est félicité de l’action du Président Macron et de l’adoption de la définition opérationnelle sur l’antisémitisme de l’IHRA.

Tous ont reconnu que les Accords d’Abraham sont une réelle opportunité pour la paix et la stabilité de la région et que l’objectif pour la majorité comme pour l’opposition est d’intégrer un maximum de pays arabes au sein de cet accord.

Les députés ont ensuite été invités à assister aux débats de la Knesset, ils ont pu constater la vivacité et le dynamisme des échanges entre l’opposition et la majorité et la possibilité pour toutes les sensibilités politiques et religieuses de s’exprimer, bien loin d’un supposé apartheid qui régnerait en Israël. Saluée par le président de séance, notre délégation a vécu un moment de démocratie riche et intense.

Délégation parlementaire du groupe Renaissance assiste aux débats de la Knesset

 

Plus tard dans l’après-midi, les parlementaires ont visité la Vieille ville de Jérusalem pour découvrir le tombeau du Roi David, l’Église du Saint-Sépulcre et le Mur occidental. Marquée par la mixité sociale et religieuse de Jérusalem, cette visite leur a permis de mieux comprendre l’histoire d’Israël.

Le jeudi 5 janvier, les 15 députés Renaissance ont pris la direction de Kerem Shalom et du point de passage de marchandises vers la bande de Gaza pour un briefing donné par le directeur général du checkpoint. L’occasion d’expliquer comment fonctionne le transport de marchandises et de présenter les mesures de sécurité indispensables pour lutter contre les activités terroristes du Hamas.

Après avoir quitté le point de contrôle, nous nous sommes rendus sur une base militaire à proximité de Sderot pour voir et comprendre le fonctionnement d’une batterie du système Dôme de fer. La délégation a également été invitée à se rendre sur un point d’observation de la bande de Gaza pour un briefing sécuritaire de la situation entre le Hamas et Israël.

En fin de journée, notre délégation parlementaire est arrivée à Tel-Aviv pour y rencontrer les startups de Planet Tech spécialisées sur les enjeux liés à la transition écologique, avant de se rendre chez SE M. Eric Danon, Ambassadeur de France en Israël pour un dîner de gala.

L’Ambassadeur Danon a profité de ce moment pour dresser un état des lieux précis des relations et des perspectives de renforcement de la coopération entre la France et Israël. Il est également revenu sur le conflit israélo-palestinien et le rôle crucial que la France a joué dans l’accord maritime historique entre le Liban et Israël sur les gisements de gaz. La menace iranienne et la possible intervention militaire d’Israël ont également été abordées lors de ce dîner.

Pour leur dernier jour, les députés ont été reçus par M. Itamar Marcus, président fondateur de l’organisation Palestinian Media Watch, pour une présentation de ses activité. Itamar Marcus a exposé à la délégation l’analyse de ses équipes au sujet de la haine et de l’antisémitisme présents dans les journaux, les émissions de télés, les programmes radio, les réseaux sociaux, les manuels scolaires contrôlés par l’Autorité palestinienne.

Il a également expliqué comment l’Autorité palestinienne récompense et glorifie le terrorisme en versant des salaires aux familles des « martyrs » terroristes.

Avant de rentrer en France, nos députés ont visité le Centre d’Innovation pour la Paix Shimon Peres qui mène une dizaine de projets de consolidation de la paix conjointement avec des organisations arabes.

L’objectif de cette délégation était de comprendre les réalités d’Israël pour mieux appréhender les enjeux du Proche-Orient.

Une prochaine délégation parlementaire est prévue au premier trimestre de l’année.


  1. Niche parlementaire RN : le piège de la rentrée parlementaire

Jeudi, le parti de Marine le Pen a la main sur l’agenda parlementaire, comme le prévoit le règlement de l’Assemblée nationale. Le Rassemblement national a jusqu’à minuit pour soumettre les propositions de loi de son choix.

Cette niche parlementaire met les autres parlementaires face à un dilemme : est-ce qu’il est mieux de voter contre un texte avec lequel on est d’accord, au risque d’être accusé de sectarisme, ou voter pour, au risque d’être accusé de banaliser l’extrême droite ?

Un récent sondage montre que 51% des Français et 56% des fidèles de la NUPES, pensent que les députés de la NUPES devraient voter avec le RN s’ils sont d’accord avec un texte.

54% des Français pensent la même chose s’agissant des députés LR. Pourtant, pour les Républicains, les avis sont partagés entre les députés prêts à voter certains textes et les autres.

Certains cadres, à l’image du député Pierre-Henri Dumont, estime que « les ostraciser, partout, tout le temps, les renforce », il sera donc prêt à leur donner sa voix sur certains projets de loi tout en assurant « garder une ligne claire sur le refus d’alliance avec eux ».

Cette réflexion est partagée par le député Francis Dubois qui trouve incorrect de « ne pas voter un texte parce qu’il vient d’un autre groupe ».

Pour Aurélien Pradié, arrivé 3ème du scrutin à la présidence LR, sa position est claire : « Je n’ai pas envie de voter avec le RN, ce ne sont pas mes valeurs. Je m’abstiendrai ou j’irai pisser ». Son collègue Stéphane Viry est sur la même ligne : « Le RN nous cible, nous canarde. Il veut notre mort : on n’est pas les derniers couillons de la Terre, je suis donc favorable à ce qu’on fixe une règle de principe pour refuser leurs textes ».

Pour la direction des LR, la discrétion doit être de mise ce jeudi, convaincue que nous allons assister « à un immense théâtre stérile entre RN, gauche et Renaissance qui ne fait pas avancer le pays ».

S’agissant du MoDem, c’est l’embarras qui règne au sein du groupe. Comment faire lorsque le RN plaidera pour la proportionnelle aux élections législatives, quand on sait que ce sujet était au cœur des volontés du parti centriste ?

François Bayrou assure être toujours favorable à cette réforme mais espère la faire passer autrement.

Pour la gauche, la ligne politique devrait être tenue : aucune voix pour les propositions de projets de loi des RN. Aucun des députés de gauche ne les votera.

Cette journée du jeudi 12 janvier risque d’être particulièrement animée au Palais Bourbon.


  1. Adrien Quatennens de retour à l’Assemblée nationale !

Mercredi matin, le député Insoumis désormais non-inscrit, a fait son retour à l’Assemblée nationale après avoir été condamné pour violences conjugales. Il siège actuellement en commission des Affaires étrangères pour participer à un rapport d’information sur la réforme du corps diplomatique.

Absent depuis septembre, il fait donc un retour très remarqué à l’Assemblée, déclarant : « J’exerce mon travail de parlementaire, j’applique et respecte la décision prise par mon groupe politique ».

Il semblerait que ce retour soit orchestré par Jean-Luc Mélenchon qui lui a conseillé de revenir, de se faire discret et travailler ses sujets en commission des Affaires étrangères et de défendre ses amendements.

Côté France Insoumise, la ligne est claire : Adrien Quatennens est exclu temporairement du groupe Insoumis et certains cadres plaident pour son exclusion définitive. Quant aux militants Insoumis, ils se déchirent sur ce cas particulier.

Ce qui est certain c’est que cette affaire Quatennens laissera des traces pour le parti d’extrême gauche et son retour à l’Assemblée ne devrait pas jouer en sa faveur.


4. Vu à l’Assemblée nationale