Place du Palais Bourbon – Semaine du 7 au 11 novembre

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En une de notre point hebdomadaire : retour sur la présence de Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et candidat à la présidence du parti aux rencontres politiques d’ELNET, analyse et réaction quant à l’élection de Jordan Bardella à la présidence du Rassemblement national, les raisons qui ont poussé le maire de Toulouse à quitter les Républicains, le spectre de la dissolution qui plane au-dessus des députés macronistes et la colère des députés et des associations juives quant à l’éventuelle présidence par un député RN du groupe d’étude sur l’antisémitisme.


  1. ELNET a accueilli Bruno Retailleau dans le cadre de ses rencontres politiques

 Face à la montée des extrêmes, le débat politique exige de la vigilance, de l’engagement et de la clarté. C’est pourquoi dans le cadre de notre mission d’information avec les principaux responsables politiques des formations républicaines, nous avons reçu Bruno Retailleau, président du groupe les Républicains au Sénat et candidat à la présidence du parti.

Nous avons abordé la situation politique en France, la lutte contre l’antisionisme et la promotion des Accords d’Abraham. Sur ce dernier point, Bruno Retailleau a affirmé que « les Accords d’Abraham sont une révolution au Moyen-Orient » tout en soulignant l’importance pour la France d’user de son influence pour les promouvoir.

Sur le plan de la politique intérieure, le président des LR au Sénat plaide pour « l’union de la droite et pas des droites » fermant ainsi la porte à toute compromission avec le Rassemblement national. Il souhaite incarner une nouvelle voix qui n’est ni le « en même temps » ni un « entre deux », considérant qu’Emmanuel Macron est l’incarnation de l’individualisme libéral.

Concernant la lutte contre l’antisionisme et l’antisémitisme, Bruno Retailleau estime qu’ils existe en France de manière résiduelle à l’extrême-droite mais que la responsabilité de la montée de l’antisémitisme incombe à l’islamo-gauchisme.

Ces échanges furent riches et fructueux et ont conduit à des pistes de réflexion intéressantes qui nous permettront de faire évoluer l’ensemble de ces sujets.

D’autres rencontres politiques sont à prévoir au cours des prochaines semaines.


  1. Jordan Bardella élu président du Rassemblement national

Jordan Bardella a été très largement élu à la tête du Rassemblement national face à Louis Alliot. Sa victoire a toutefois été gâchée par des accusations de « radicalisation » venues de proches de Marine Le Pen.

Gâchée, d’une part par la polémique liée aux propos jugés racistes de Grégoire de Fournas à l’Assemblée dont Jordan Bardella a dénoncé « la chasse à l’homme », puis par sa mise en cause par des piliers du parti.

Steve Briois en est un exemple. Le maire d’Hénin-Beaumont a été évincé du bureau exécutif, l’organe stratégique du Rassemblement national. Dans la foulée, il a envoyé un communiqué de presse, dénonçant un risque de « re-radicalisation » du Rassemblement national, les « ronds de jambes faits à certains intégristes », l’abandon du « ni droite ni gauche », les « positions droitardes », le « rabougrissement », ainsi que « des années de dédiabolisation en train d’être réduites à néant ».

Pour sa défense, les proches de Jordan Bardella réfutent le procès en radicalisation, indiquant qu’il est un « bébé de Marine » et « qu’il a la ligne idéologique de Marine ».

Bien que le néo-président ne manque jamais de redire sa fidélité à Marine le Pen, certains propos à tendance identitaire tenus dans le cadre de sa campagne ont été perçus comme un appel du pied aux zemmouristes, dont certains assurent entretenir des liens avec lui.

Rappelons que pendant la campagne présidentielle, Jordan Bardella a poussé pour que Marine Le Pen occupe le terrain identitaire pour ne pas laisser la voie libre au polémiste, alors en hausse dans les sondages.

Ce qui est certain c’est que son instinct politique est assurément plus à droite, mais tant que Marine Le Pen est au-dessus, rien ne changera, puisqu’en réalité c’est encore elle qui prendra les grandes décisions.


  1. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc quitte les Républicains

« L’impasse ». C’est avec ce mot que le maire de Toulouse a évoqué la situation des Républicains et l’une des raisons pour lesquelles il a décidé de quitter son parti.

Regrettant la « droitisation » du parti, Jean-Luc Moudenc a annoncé ce lundi qu’il quittait les Républicains et qu’il ne comptait pas adhérer à un autre mouvement.

Le maire de la 4ème ville de France, dans laquelle Marcheurs et Républicains forment la majorité municipale, estime que sa formation politique est dans une impasse et qu’il s’est recroquevillé sur un positionnement très droitier. Ce qui selon lui a poussé beaucoup d’électeurs de centre-droit à rejoindre le camp macroniste, sans empêcher pour autant la dynamique du vote d’extrême-droite.

Bien qu’estimant que les trois candidats à la présidence des Républicains sont des hommes de qualité, l’élu toulousain considère qu’ils « ont en commun de vouloir que les Républicains restent seuls, sans conclure d’alliance. Je considère que cette stratégie de l’isolement ne mène à rien. »

Pour lui l’intérêt national doit primer. La droite doit dialoguer avec la majorité et éviter les blocages permanents de nos institutions.

Pour le futur, il voit en Édouard Philippe un présidentiable, seulement s’il parvient « à recomposer un espace politique rassemblant la droite et le centre ». Toutefois, le maire de Toulouse ne rejoindra pas Horizons.

La recomposition de la droite se poursuit…


  1. Risque de dissolution : le scénario qui crispe les députés de la majorité

Lors de la réunion de l’intergroupe de la majorité à l’Assemblée, ce mardi, des députés ont vivement protesté contre l’hypothèse de législatives anticipées.

La dissolution ne fait pas du tout sourire dans la majorité. Alors qu’un article récent du JDD faisait état de la tentation de l’exécutif de dissoudre l’Assemblée et d’un rétroplanning de travail du parti Renaissance, des députés de la majorité ont tenu à interpeller Stéphane Séjourné, le patron du parti présidentiel.

Les échanges ont été vifs lors de la réunion de l’intergroupe, notamment avec l’intervention du député Richard Ramos qui a qualifié ce scénario de « manque de respect par rapport aux députés de la majorité, aux partenaires que nous sommes. C’est comme cela qu’on fait monter le RN ». Idem pour un député du groupe Horizons qui estime « que rien ne justifie à ce jour une dissolution ».

Conscient qu’il s’agit d’un sujet crispant, Stéphane Séjourné a cherché à désamorcer les tensions, estimant que c’est le rôle de tout parti de se préparer à toutes les éventualités et qu’il n’y avait là rien de malveillant.

Ce qui est probable c’est qu’en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, l’intergroupe Ensemble, qui réunit le MoDem, Renaissance, Agir et Horizons, risque d’éclater en vol.


  1. Répartition des groupes d’études et d’amitié à l’Assemblée nationale

Le Rassemblement national a obtenu, lors d’une première répartition, la présidence d’un groupe d’études sur l’antisémitisme, ce qui a provoqué la colère des associations juives et de plusieurs députés craignant une instrumentalisation de la part de Marine Le Pen.

Hier après-midi, un communiqué de l’Assemblée nationale relayé sur les réseaux sociaux a acté une première répartition des présidences des 80 nouveaux groupes d’études thématiques. Sur ce document, il a été spécifié que le groupe d’étude sur l’antisémitisme reviendrait pour l’instant au Rassemblement national.

Immédiatement, plusieurs responsables d’associations engagées sur cette question ont dénoncé cette attribution, la qualifiant « d’inacceptable et irresponsable ». Plusieurs députés se sont élevés contre cette décision, estimant que le RN se servait de la lutte contre l’antisémitisme pour « se racheter de son histoire ».

Si le groupe antisémitisme a été attribué dans un premier temps aux députés frontistes, c’est parce que le groupe Renaissance ne l’a pas compté dans ses choix prioritaires, ce qui de facto a permis au RN d’en remporter la présidence.

Toutefois, l’attribution des présidences de groupe d’étude n’est pas définitive, c’est le bureau de l’Assemblée nationale qui tranchera le 7 décembre prochain. Avant cette réunion du bureau, il y aura une phase de concertation et la prochaine réunion dite « d’harmonisation » ou « de troc » doit avoir lieu le 16 novembre.

Ces prochains jours risquent d’être agités au Palais Bourbon…


  1. Vu à l’Assemblée nationale