Place du Palais Bourbon – Semaine du 6 au 10 Février

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En une de notre rendez-vous hebdomadaire : la réforme des retraites crée des divisions au sein des Républicains, retour sur les premiers mois de Yaël Braun-Pivet au perchoir et l’éventuelle candidature de Thierry Mariani à la mairie de Paris.


  1. La réforme des retraites crée des divisions au sein des Républicains 

Derrière les désaccords des Républicains sur le projet du gouvernement se cachent des interrogations stratégiques pour la présidentielle et même les législatives de 2027. Longtemps minimisées par les cadres du parti, les divisions au sein des LR sur le sujet des retraites éclatent désormais au grand jour !

D’un côté, la grande majorité des cadres du parti, des sénateurs et une partie des députés sont favorables au texte des retraites après avoir défendu un report de l’âge de départ à 65 ans.

De l’autre, nous avons un tiers des députés qui sont opposés à un projet qu’ils estiment « brutal » et à « contretemps ». Suffisant pour empêcher une majorité au gouvernement sur la réforme des retraites.

Pour le président des LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, la droite doit voter ce texte au risque de perdre en crédibilité après avoir obtenu plusieurs concessions auprès de la Première ministre.

Toutefois, le numéro 2 du parti et très médiatique Aurélien Pradié, estime que ce projet de loi n’est pas approprié à la situation, en particulier pour ceux ayant commencé à travailler avant 21ans.

Au-delà de la question de fond, se pose une question existentielle pour la droite : doit-elle se reconstruire dans l’opposition frontale à Emmanuel Macron et profiter de l’impopularité du président de la République pour reconquérir les classes populaires ou récupérer les électeurs d’Emmanuel Macron, qui ne se représentera pas en 2027 ?

Pour Aurélien Pradié, la réponse est claire : «la droite ne se reconstruira pas si elle ne montre pas un acte de résistance ferme à la macronie. Il faut aller reconquérir les électeurs populaires avant de récupérer les électeurs modérés. C’est un choix vital ».

Une stratégie jugée proche de celle suivie par Xavier Bertrand, qui a qualifié dimanche dernier les concessions du gouvernement d’effet « trompe l’œil ». Une prise de position supplémentaire vis-à-vis d’Éric Ciotti qui défend coûte que coûte une candidature de Laurent Wauquiez.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes se fait très discret sur ce sujet, une absence de position dénoncée par certains parlementaires. L’équipe de Laurent Wauquiez, quant à elle, a rappelé qu’il avait déclaré que « la réforme gouvernementale n’était pas celle qu’il aurait faite, mais qu’elle valait mieux que rien. »

Suspens pour ces prochains jours qui s’annoncent intenses du côté du Palais Bourbon…

(source : le Parisien)

 


  1. Les premiers mois de Yaël Braun-Pivet au perchoir

La présidente de l’Assemblée nationale siégera beaucoup pendant le débat sur la réforme des retraites. Yaël Braun-Pivet s’active, que ce soit au Palais Bourbon ou en déplacement, au point de se voir reprocher ses ambitions par une partie de la majorité.

Consciente qu’elle va faire face à un marathon et que sa responsabilité sera engagée quant à la bonne tenue des débats, cette séquence va, quoi qu’il arrive, terriblement l’exposer.

Pendant les deux semaines qui vont suivre, Yaël Braun Pivet a déclaré être « une présidente qui préside ». Depuis sa prise de fonction, en juin dernier, le quatrième personnage de l’État a déjà imprimé sa marque de fabrique.

En témoignent : l’ouverture au grand public des portes du Palais Bourbon, ses rappels à l’ordre réguliers contre les députés qui ne respectent pas les règles, y compris ceux de la majorité, qui ont contribué à asseoir son autorité et sa légitimé.

Un ministre a déclaré à son sujet qu’elle était « une dame de fer, dans un gant de velours, elle n’est pas là pour plaisanter encore moins pour jouer les potiches ».

Régulièrement, la présidente de l’Assemblée nationale se déplace en région à la rencontre des Français, ou encore à l’étranger avec des voyages en Pologne, Ukraine et Arménie, toujours en concertation avec le ministère des Affaires étrangères.

Certains y voient, au-delà d’une marque de fabrique, une ambition débordante…

D’autres sont encore plus affirmatifs et la suspectent déjà d’avoir un agenda caché, celui de la présidentielle de 2027. Début janvier, lorsqu’elle a adressé ses vœux aux parlementaires, beaucoup ont jugé son discours comme étant égocentrique.

De son côté, Yaël Braun-Pivet balaie les rumeurs d’un revers de main, en déclarant à la presse : « Franchement, ce n’est pas mon ambition. Ce serait très irrespectueux auprès des Français de laisser croire que je ne suis pas à 100% dans ma fonction ».

Toutefois, au sein de la majorité, ses libertés et la façon dont elle s’affranchit parfois de l’état-major macroniste sont critiquées. Beaucoup lui reprochent de trop soigner les oppositions, l’accusant de ne pas être suffisamment en soutien des initiatives de ses collègues de la majorité.

Autre choix qui a du mal à passer auprès des députés macronistes : sa proposition de nommer au Conseil supérieur de la magistrature Diane Roman, professeur de droit et proche de la France Insoumise, puis celle de Jean-Éric Gicquel au poste de déontologue de l’Assemblée nationale. Ce dernier s’était moqué de certains élus macronistes sur les réseaux sociaux.

Totalement imperméable à la pression, son mode de fonctionnement est une force pour elle-même, mais un problème sérieux pour le collectif.

(source : le Parisien)

 


  1. Thierry Mariani, pressenti pour être tête de liste du Rassemblement national aux municipales de Paris

L’eurodéputé originaire du sud de la France tient la corde pour mener la bataille de la ville de Paris en 2026.

Alors que les prochaines élections n’auront lieu que dans trois ans, du côté du RN, on réfléchit déjà à la stratégie politique à mettre en place, pour tenter de dépasser les 2.14% des voix remportées dans le XIIIème.

Pour cette bataille, le profil de Thierry Mariani retient l’attention : eurodéputé, ancienne tête de liste en PACA, il devrait à priori être investi en 2025.

Le président du RN, Jordan Bardella, voit cette candidature d’un très bon œil et milite pour qu’un maximum de parlementaires RN se présentent aux municipales avec pour objectif de remporter un grand nombre de villes.

Pour construire cette stratégie, Thierry Mariani a été nommé délégué départemental de la fédération du RN de Paris, poste qui était vacant depuis Philippe Ballard.

Si le RN sait bien qu’il n’a quasiment aucune chance de remporter la mairie de Paris, il a l’objectif de faire mieux qu’en 2020. Cette candidature pourrait aussi permettre à Rachida Dati de comptabiliser une réserve de voix en cas de qualification au second tour, d’autant plus que Mariani est considéré comme Dati-compatible.

S’il sait qu’il ne remportera pas la bataille de Paris, Thierry Mariani entend surfer sur la forte visibilité médiatique qu’offre cette élection et entend ne pas renoncer à son mandat d’eurodéputé pour les prochaines élections.

 


4. Les news en bref

  • Yaël German, Ambassadrice d’Israël en France a organisé un pot de départ en présence du Garde des Sceaux et ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Elle quittera la France dans les prochains jours. La nomination de son successeur n’a pas encore été actée à Jérusalem
  • Adrien Quatennens a repris le chemin de l’Assemblée nationale en posant sa première question au gouvernement dans le cadre de la réforme des retraites. Hué par une grande partie de l’hémicycle et applaudi par certains députés Insoumis, son retour a été particulièrement dénoncé.
  • Le Conseil Constitutionnel a annulé l’élection de Meyer Habib dans la 8ème circonscription des Français de l’étranger. Le député sortant n’a toujours pas déclaré s’il se représenterait aux législatives partielles.
  • Le dîner annuel du CRIF aura lieu ce lundi 13 février en présence d’Élisabeth Borne, Première ministre.
  • Tweet scandaleux du député Insoumis, Thomas Portes qui a posté une photo en se mettant fièrement en scène, marchant sur la tête du ministre Olivier Dussopt, écharpe de la République sur l’épaule.