Place du Palais Bourbon – Semaine du 29 Mai au 2 Juin 2023

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En Une de notre rendez-vous hebdomadaire : l’audition d’organisations de la société civile israélienne et palestinienne à l’Assemblée nationale, les déjeuners très politiques de Bruno Le Maire, la réaction des élus après le recadrage d’Elisabeth Borne par le Président et les socialistes anti-NUPES à la recherche d’un leader.


  1. Audition d’organisations de la société civile israélienne et palestinienne

Cette semaine sur proposition du Quai d’Orsay, la commission des Affaires étrangères a organisé deux réunions de travail à l’occasion de la venue à Paris de plusieurs organisations de la société civile israélienne et palestinienne. La première a eu lieu le mardi 30 mai et la seconde le vendredi 2 juin.

La première audition s’est déroulée ce mardi en présence de Mireille Clapot, Amélia Lakrafi et Ersilia Soudais. Ces rendez-vous semblent s’inscrire dans le cadre de la mission de travail « Israël/Territoires palestiniens » attribuée à la députée Renaissance Amélia Lakrafi et à la députée Insoumise Ersilia Soudais qui continue d’instrumentaliser sa fonction pour véhiculer sa haine d’Israël.

Les organisations représentées, ayant un parti pris anti-israélien incontestable sont :

Two-State Coalition, le Mossawa, l’AIDA et l’Union of Agricultural Work Committees (UAWC).

Pour rappel, le 5 janvier 2022, les Pays-Bas ont cessé de financer l’ONG palestinienne UAWC en raison de liens individuels avec l’organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), révélés par une enquête externe. La décision de l’époque du gouvernement néerlandais s’inscrit dans un contexte européen de vigilance renforcée.

Nous ne pouvons qu’être consternés par le choix de la commission des Affaires étrangères d’accorder une oreille attentive à une organisation douteuse qui fait partie des six ONG palestiniennes ajoutées en octobre 2022 par Israël à sa liste d’organisations terroristes.

Parmi les autres intervenants auditionnés nous retrouvons :

Délégation palestinienne : 

  • Mr. Nidal Foqaha – Director General of PPC, Palestinian Peace Coalition, Geneva Initiative Palatine
  • Dr. Shaddad Attili – former Water Minister and member of the Negotiations Affairs Department
  • Mr. Asharaf Ajrami – Director of Al-Damour Center (former Minister of Prisoners)
  • Mrs. Sahar Qawasmi, Director General of Adwar for Social Change
  • Mrs. Frihan Farrah, Coordinator, INMAA for Development
  • Ms. Rana Salman, Combatants for Peace, Palestine
  • Mrs. Issa Maram, Hope Flower School
  • Ms. Reem Jarrar, Coordinator of the Two State Coalition – Palestinian Side

 

Délégation israélienne : 

  • Mr. Gadi Baltiansky – Director General – Geneva Initiative
  • Mrs. Yudith Oppenheimer – Executive Director, Ir Amim
  • Mr. Ido Dembin – Molad – the Center for the Renewal of Israeli Democracy.
  • Mr. Lior Amihai – Director General – Peace Now
  • Mr Nadav Tamir – Director – Jstreet
  • Mr. Yariv Oppenheimer – Director, The Israeli Tow State Coalition
  • Mrs. Elisheva Mikowsky – Co-Director Peace and Conciliation Department – Achord Center – Social Psychology for Social Change
  • Dr. Michal Slitranick – Civil Rights and Human Rights Law, Senior member of the Law Professors Forum for Democracy.

 

Il est important de noter qu’Asharaf Ajrami, directeur d’Al-Damour Center, a purgé une peine de 12 ans de prison dans les années 1980-1990 après avoir combattu dans les rangs du Fatah depuis le Liban lors de l’opération « Paix en Galilée ». De 2007 à 2009 il a été ministre palestinien des Affaires pénitentiaires et, à ce titre, a participé à la mise en application de la loi sur les versements financiers aux auteurs d’attentats.

L’ancien ministre Ajrami a déclaré en 2022 que la situation en Cisjordanie « résultait de l’incapacité des institutions palestiniennes à construire une société civile » et que la population « perdait confiance dans les institutions de l’Autorité palestinienne et dans leur capacité à gouverner ». Il a ajouté que « le langage et les slogans des différentes factions et groupes nationaux, qui glorifient les armes et parlent de résistance ont un impact négatif considérable sur la société », et qu’« Israël comme l’Autorité palestinienne ne peuvent se permettre de laisser ces factions armées (Hamas et Jihad islamique) proliférer ».

Des propos qui semblent montrer une légère évolution dans l’approche du conflit israélo-palestinien mais qui demandent malgré tout la plus grande des vigilances.

Quant à Madame Rana Salman de l’organisation Combatants for Peace Palestine au mois de février dernier, elle a signé une tribune défendant un rapport publié par Amnesty International accusant Israël d’apartheid. Selon le communiqué signé par Mme Salman « Le débat autour du crime d’apartheid dont Israël est accusé, et de son étendue géographique, est non seulement légitime, mais absolument nécessaire. Nous rejetons de tout cœur l’idée que le rapport d’Amnesty International est sans fondement, pointe du doigt Israël ou affiche une animosité antisémite. » 

Si la commission des Affaires étrangères a, semble-t-il, accepté d’écouter l’UAWC, ce n’est pas le cas du groupe d’amitié France Israël qui a refusé de les auditionner.

Une polémique est d’ailleurs née sur les réseaux sociaux après que les députés les Républicains Meyer Habib, Pierre-Henri Dumont, Michel Herbillon, Michèle Tabarot, Éric Pauget et Victor Habert-Dassault ont saisi par courrier la présidente de l’Assemblée nationale pour dénoncer la venue de ces organisations à l’Assemblée nationale. Dans leur courrier, les parlementaires LR dénoncent l’audition par le groupe d’amitié France-Israël et par la commission des affaires étrangères « d’ONG anti-israéliennes dont des apologistes du terrorisme palestinien ».

En réponse, le groupe d’amitié France-Israël a publié sur Twitter un communiqué rappelant que « le groupe d’amitié veille, en bonne intelligence avec le bureau, à la qualité des intervenants qu’elle invite à s’exprimer et il va de soi que le passif d’une organisation comme l’UAWC n’aurait pas été tolérable pour être invitée par le groupe d’amitié ».

Communiqué du groupe d’amitié France-Israël relayé par sa présidente, Aurore Bergé :

A l’heure où nous bouclons ces quelques lignes, il est certain que l’organisation UAWC n’a pas été auditionnée par le groupe d’amitié France-Israël. Cependant, elle devrait l’être par la commission des Affaires étrangères. Nous accorderons la plus grande des vigilances quant au contenu et aux conclusions des échanges de ces deux auditions et reviendrons dessus la semaine prochaine.


  1. Les déjeuners très politiques de Bruno Le Maire

Recevant régulièrement des élus, il lui arrive d’aborder d’autres sujets que ceux de son périmètre, sans jamais critiquer l’exécutif.

Mercredi dernier, le ministre de l’Économie a convié une vingtaine de parlementaires de la majorité à déjeuner à Bercy. Ceux qui comptent : les chefs des groupes Renaissance à l’Assemblée et au Sénat, les députés en vue : patrons de commission ou porte-parole présents sur les plateaux télé. Un rendez-vous d’apparence banale, comme il en organise régulièrement, mais qui en dit long sur ses ambitions.

Beaucoup ont pensé que l’objet de ce déjeuner porterait sur la dette souveraine française et la dégradation par Fitch de la note de la France, mais ce ne fut pas le cas. Bruno Le Maire a plutôt livré ses conseils et ressentis sur la situation que traverse le pays.

Il aurait déclaré : « Il faut être offensif, offensif, offensif. Il faut sortir les couteaux face aux oppositions. Ils ne nous feront pas de cadeaux, donc ça ne sert à rien de les amadouer » invitant les troupes de la majorité à se montrer « solides sur leurs bases idéologiques » et ainsi éviter les pièges politiques, les divisions et les cafouillages.

Ce déjeuner, s’est tenu dans un contexte particulier : celui d’une panade politique sans nom et d’une insatisfaction présidentielle fragilisant plus que jamais la Première ministre. Bien qu’il le réfute, ses proches assurent qu’il ne pense qu’à Matignon, espérant endosser le rôle de chef de la majorité.

D’ailleurs, au jeu des premiers ministrables, son nom revient très régulièrement, mais beaucoup doutent qu’Emmanuel Macron lui fasse suffisamment confiance pour cela.

Toutefois, il a rappelé à ses convives une « règle d’hygiène simple » : défendre coûte que coûte le président, la Première ministre et le gouvernement. Prudent, il s’est bien gardé d’évoquer l’avenir et ses envies : pas le moindre mot ou allusion sur ce point.

Un député de la majorité juge que le ministre de l’Économie pense au fond de lui-même davantage à la présidentielle de 2027 qu’à Matignon. Un ministre quant à lui estime « qu’il respecte le président, mais de moins en moins » pour mieux conserver sa place dans le bal des prétendants.

(source : le Parisien)

 


3. Macron recadre Borne après sa sortie sur le RN : des élus fustigent le « cynisme » du président

Les réactions se sont succédé en nombre après le recadrage d’Emmanuel Macron visant Elisabeth Borne au sujet du Rassemblement national. Le chef de l’État a affirmé en conseil des ministres qu’il ne fallait pas combattre l’extrême droite par des « arguments moraux », se démarquant de sa Première ministre qui avait rappelé dimanche que le Rassemblement national était « l’héritier de Pétain ».

Pour Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances, la déclaration du président de la République traduit une « banalisation des idées du RN. Emmanuel Macron fait la politique du gouvernement depuis un certain moment : il banalise les idées du RN. Olivier Dusspot avait d’ailleurs expliqué que la France Insoumise était pire que le Rassemblement national ».

Ce recadrage ne fait pas non plus l’unanimité à droite. Le chef de file LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix a dénoncé le « cynisme » du chef de l’État, rappelant qu’il avait été « élu et réélu » en appelant à « faire barrage à l’extrême droite. Sans cette diabolisation, il ne serait pas président de la République ».

De son côté, le Rassemblement national a déploré les propos d’Elisabeth Borne, réclamant par la voix de son président, Jordan Bardella, des excuses.

Est-ce que cette séquence ne fait pas les affaires de l’extrême droite ? Affaire à suivre…

(source : le Parisien)

 


4. Les socialistes anti-NUPES se cherchent un leader

Les socialistes du courant Refondations se réunissent ce weekend à Montpellier. S’ils ont en commun de combattre la ligne pro-NUPES d’Olivier Faure, ses figures, comme Anne Hidalgo, Carole Delga ou Nicolas Mayer-Rossignol, sont également en concurrence.

Ce vendredi soir, à la tribune, outre Mayer-Rossignol, il y aura le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, et la maire de Paris Anne Hidalgo. L’ancien Premier-ministre, Bernard Cazeneuve ne sera pas de la partie car il fête ses 60 ans aujourd’hui. Il enverra toutefois une vidéo, avant d’organiser lui-même le 10 juin à Créteil un grand rassemblement pour lancer son mouvement la Convention.

Tous les cinq nourrissent, à des degrés divers, des ambitions nationales.  Carole Delga pense à 2027 depuis sa réélection en Occitanie en 2021 et s’alarme depuis des mois de la stratégie d’Olivier Faure. Convaincue que Bernard Cazeneuve ne se présentera pas, elle souhaite se positionner en perspective de l’échéance présidentielle. En retour, l’ex-Premier ministre semble se méfier de Carole Delga.

Parmi ces frondeurs PS, le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, prend beaucoup la lumière ces derniers temps, mais jure ne penser qu’à sa ville. Quant à Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, il explique en privé qu’il n’écarte pas un destin élyséen.

Un des piliers de Refondations reconnaît que la concurrence existe entre eux. Une compétition qui ne semble pas choquante pour les cadres de Refondations qui estiment que « c’est normal et sain de construire pour l’avenir ».

Ce foisonnement de personnalités et d’initiatives auxquelles il faut ajouter l’université d’été des pro-Hollande, qui se réunira à Lyon début juillet autour d’Hélène Geoffroy, ou encore le Lab de la social-démocratie qu’il anime, n’est pas non plus pour déplaire à Jean-Christophe Cambadélis, ex-premier secrétaire du PS.

Maintenant il faut trouver le moyen de fédérer, donc pourquoi pas au sein d’une liste aux européennes ?

(source : le Parisien)

 


5. Les news en bref

  • La procureure a requis un an de prison avec sursis à l’encontre de l’ex-députée LREM, Laetitia Avia, pour harcèlement moral et humiliation à l’égard de ses anciens collaborateurs parlementaires.