Place du Palais Bourbon – Semaine du 24 au 28 octobre 2022

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A la une de notre rendez-vous hebdomadaire : retour sur l’interview d’Emmanuel Macron, analyse de la politique d’équilibriste du président du groupe LR à l’Assemblée nationale, le plan de Laurent Wauquiez pour 2027, la guerre entre Olivier Faure et François Hollande, la tribune honteuse de cinq anciens ministres des affaires étrangères à l’encontre d’Israël et un focus sur la 1ère délégation franco-allemande conduite par ELNET en Israël.

 


  1. Interview d’Emmanuel Macron sur France 2 : ce qu’il faut retenir.

2ème round pour Emmanuel Macron qui s’est confronté aux questions de Caroline Roux sur France 2. Deux semaines après son premier passage consacré à la politique extérieure, cette fois-ci, le chef de l’État a répondu sur les sujets de politique intérieure.

Le Président de la République a balayé un certain nombre de sujets : les salaires et le pouvoir d’achat, les retraites, la réindustrialisation, la santé et l’immigration.

Sur les énergies, c’est un constat sans appel : la hausse sera de 15% sur l’électricité et le gaz dans les premiers mois. Dans le même temps, les aides accordées aux Français vont se poursuivre, en particulier pour les plus faibles avec notamment des dispositifs pour les étudiants.

Emmanuel Macron a également fait part de son souhait de ne pas voir cette augmentation « se propager au monde de l’industrie. »  Pour anticiper cette flambée des prix, le gouvernement envisage d’accorder les mêmes aides aux TPE et collectivités que celles accordées aux ménages.

De plus, le gouvernement envisage de « mettre en place un mécanisme afin d’amortir les augmentations et de garantir un prix raisonnable. »

Quant au pouvoir d’achat, le chef de l’État a plaidé pour une France du travail et du mérite, en affirmant que le dispositif de la défiscalisation des heures supplémentaires allait s’intensifier. Il s’est opposé à la réindexation des salaires sur l’inflation, craignant « une boucle de la hausse des prix. »

Sur le sujet brûlant de la réforme des retraites, le Président de la République a affirmé avec force qu’elle était indispensable. « Si on ne fait pas la réforme des retraites, on a deux solutions. La première : on augmente les cotisations de retraite et c’est du pouvoir d’achat en moins. L’autre possibilité, c’est de baisser les pensions, c’est insupportable pour nos retraités. La seule solution c’est de travailler plus longtemps, puisqu’on vit plus longtemps. »

Interrogé également sur les motions de censure votées au Parlement, Emmanuel Macron fustige « une alliance des extrêmes qui est du côté du désordre et du cynisme. » Il a en revanche évoqué la possibilité d’un accord avec les députés LR,  s’inscrivant dans la continuité des propos de Nicolas Sarkozy dans le JDD, dimanche dernier. Hasard ?

Enfin sur l’immigration, le Président de la République se refuse de faire un lien entre l’immigration et l’insécurité : « Nous devons réformer en profondeur nos lois pour pouvoir mieux accueillir ceux qu’on veut accueillir et pouvoir plus vite raccompagner dans leurs pays les autres. Jamais un lien existentiel entre immigration et sécurité. »

Est-ce qu’Emmanuel Macron a convaincu ? Impossible de répondre à cette question à l’instant T, ce qui est certain c’est qu’il a à cœur de passer à la vitesse supérieure et de donner un second souffle à son début de quinquennat.

 


  1. Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale : une politique entre opposition et pragmatisme.

Le discret président du groupe Les Républicains doit composer avec une équipe hétérogène, tout en tenant une politique d’opposition mais pragmatique.

Si Olivier Marleix est de plus en plus sous le feu des projecteurs, un grand nombre de cadres du groupe estime qu’il ne brille pas par son charisme jusqu’à douter de ses capacités à mener à bien cette mission.

Travailleur acharné, Olivier Marleix, mène une barque depuis juin dernier, composée de députés peu disposés à la discipline alors qu’il s’agit de faire équipe pour un groupe qui a été décimé lors des dernières législatives.

Pourtant, les LR sont ceux qui, au lendemain de cette majorité relative, détiennent la clé pour faire voter ou non les réformes voulues par Emmanuel Macron. Un pouvoir d’influence est donc entre leurs mains.

Toutefois ces dernières semaines ont donné l’impression que le groupe manquait de direction : votes éparpillés sur des amendements, absentéisme flagrant. Beaucoup estiment que les LR ne sont pas tenus et encadrés.

Quant aux équipes d’Olivier Marleix, elles estiment que lorsqu’il s’agit de voter sur une loi complète, les LR votent quasiment tous de la même manière. Sur la présence au Palais Bourbon, « il aimerait serrer la vis et sonde les députés pour trouver la bonne méthode. »

En interne, les députés LR trouvent qu’Olivier Marleix a beaucoup de difficultés à faire vivre correctement le groupe, et essaye comme il peut de ne froisser personne. En revanche, la plupart louent sa capacité à jouer de son rôle politique, de son réseau et de ses relations avec le Sénat.

Sur le plan politique, le chef de file LR tient sur un régalien ferme, un refus de voir s’envoler la dette et une défense de la souveraineté économique et industrielle de la France. Il est un fervent opposant à Emmanuel Macron et, semble-t-il, le plus eurosceptique que la moyenne du groupe.

Sarkozyste dans l’âme, Olivier Marleix joue à l’équilibriste, pris en étau entre la macronie et le RN. Est-ce que le groupe LR réussira à survivre ? Nous le verrons au cours de ce quinquennat crucial pour leur survie.

 


  1. Laurent Wauquiez : cap sur 2027 !

Considéré par certains comme le meilleur espoir des Républicains pour 2027, Laurent Wauquiez a renoncé à se présenter à la tête du parti et poursuit ses déplacements sur le terrain pour construire une candidature crédible.

Dimanche dernier il a reçu un soutien implicite du Président Sarkozy qui a déclaré dans le JDD : « J’ai toujours pensé qu’il avait un réel talent. Il faudra bien qu’une nouvelle génération se lève. »

Sa stratégie du moment : prendre ses distances avec son parti qui semble fatigué et usé, s’éloigner des médias pour prendre plus de hauteur et mieux préparer l’avenir.

En petit comité, il reprend les éléments de langage politique de Sarkozy et parle de services publics et de la valeur travail en jurant que si rien ne change, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon auront un boulevard en 2027.

A droite, son image a été très abîmée, c’est la raison pour laquelle il veut donner l’impression d’un repentir après la lourde défaite de son parti aux européennes de 2019, qui l’a obligé à démissionner de la tête des LR.

Ce départ a été vécu comme un soulagement, comme une opportunité de transformation avec le choix d’une reconstruction totale personnelle depuis le terrain. Depuis, il semble plus mûr, plus posé.

Pour travailler le fond et soigner son déficit d’image, Laurent Wauquiez a opté pour des « immersions » sur le terrain dans le silence. Par exemple, il a passé la journée dans un lycée, en classe avec les élèves, avec le personnel technique, avec les professeurs. Sa venue a même été qualifiée de « sérieuse » par le syndicat SNES.

Début novembre, il devrait passer deux jours dans un service d’urgences, ensuite ce sera le milieu de l’industrie, des visites qui ne sont jamais médiatisées pour paraître plus sincères.

L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy ne prendra pas activement part au congrès LR qui élira le nouveau président en décembre prochain mais a annoncé soutenir le favori du scrutin, Éric Ciotti.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes aspire à avancer discrètement vers 2027, avant de se lancer franchement courant 2026 si les conditions sont réunies.

Lui qui rêve d’une autoroute vers l’Élysée, même si les ambitions de Xavier Bertrand, Gérald Darmanin et Édouard Philippe viendront se mettre en travers de sa route.

 


  1. Entre François Hollande et Olivier Faure : la guerre est déclarée !

A l’approche du congrès du parti socialiste, l’ancien Président n’est pas tendre avec le Premier secrétaire sortant qu’il accuse de s’être « fourvoyé » avec la NUPES.

Lors d’une émission de télévision diffusée sur France 2 samedi soir dernier, l’ancien Président de la République s’est amusé d’Olivier Faure à travers les questions des journalistes. François Hollande a dressé un constat sans appel : le Premier secrétaire du PS doit « laisser sa place. »

C’est un message qu’il martèle à travers la tournée promotionnelle de son dernier livre, qui s’apparente davantage à une campagne anti-Faure et anti-NUPES.

L’ancien chef de l’État ne cesse d’encourager en coulisses les opposants internes à Olivier Faure et en particulier la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy.

Du côté d’Olivier Faure, on parle d’un duel qui s’est engagé avec François Hollande, alors que du côté d’Hollande, son entourage explique qu’il n’y a rien de personnel à l’encontre d’Olivier Faure mais qu’il estime simplement que la direction du PS doit changer car l’alliance avec LFI, un parti radical, est incompréhensible.

Au-delà de la NUPES, François Hollande n’aurait pas digéré le bilan présidentiel dressé début 2019 par Olivier Faure, parlant « d’un inventaire à charge dans le de but de dresser un paratonnerre avec le quinquennat. »

Il est clair que l’ancien Président de la République a un véritable pouvoir de nuisance en France et au sein de la gauche, il est encore écouté par un petit cercle qui représente 20 à 25% du parti socialiste.

Est-ce que François Hollande préparerait un come back pour 2027 ? Beaucoup y croient. En attendant, il va continuer à s’inviter dans le congrès socialiste et à user de son influence sur les plateaux télé comme en interne.

 


  1. Cinq ex-ministres des affaires étrangères appellent à reconnaitre qu’Israël est coupable « d’apartheid » envers les Palestiniens.

Une tribune publiée jeudi dernier par cinq anciens ministres des Affaires étrangères européens dans le journal Le Monde appelle à reconnaitre que « les politiques et pratiques d’Israël à l’encontre des Palestiniens équivalent au crime d’apartheid. »

Parmi les signataires, nous retrouvons Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français sous Lionel Jospin.

Leur argument principal est de dire qu’il est « urgent de protéger un ordre mondial fondé sur le droit international. » Les ex-ministres écrivent qu’ils souhaitent que « l’illégalité et l’immoralité de cinq décennies d’occupation israélienne constituent l’épine dorsale » de la politique européenne vis-à-vis de l’État hébreu.

La tribune indique aussi qu’« Israël a transféré des centaines de milliers de citoyens israéliens dans les territoires occupés. Aujourd’hui, plus de 650 000 israéliens vivent dans des colonies illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est » et affirme que « les Palestiniens sont confrontés quotidiennement à la répression structurelle ainsi qu’aux restrictions de mouvement, à la confiscation des terres, aux démolitions de maisons, à la surveillance et aux violations des droits civils fondamentaux, notamment la liberté d’expression et de réunion. »

Après un inventaire cinglant, les 5 ministres déclarent : « nous ne voyons pas d’autre alternative que de reconnaître que les politiques et pratiques d’Israël à l’encontre des Palestiniens équivalent au crime d’apartheid. »

Ces déclarations mensongères et irresponsables sont nourries de contre-vérités et alimentent un antisionisme de plus en plus présent derrière lequel se cache la haine des Juifs la plus primaire.

 


6. ELNET a organisé la première délégation de parlementaires franco-allemands en Israël.

Du 22 au 26 octobre, la délégation ClimateTech, composée pour la première fois de parlementaires du Sénat et du Bundestag, s’est rendue en Israël dans le cadre d’un déplacement organisé conjointement par les bureaux d’ELNET en Allemagne, en France et en Israël.

L’enjeu de cette délégation fut d’aborder les questions liées au développement durable, aux énergies vertes et au réchauffement climatique.

Nos parlementaires ont pu s’entretenir entre autres, avec SE. Mme Talya Lador-Fresher, cheffe du bureau des affaires européennes au ministères des Affaires étrangères, Yaïr Zivan, conseiller aux affaires internationales du Premier ministre, Alon Tal, membre de la Knesset et Mme Tamar Zandberg, ministre de l’Écologie israélienne.

Nous nous sommes également rendus dans le Negev pour un briefing sur les nouvelles technologies notamment sur le recyclage des déchets et sur les nouvelles énergies.