Place du Palais Bourbon – Semaine du 24 au 28 Avril 2023

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En Une de notre rendez-vous hebdomadaire : l’éventuelle liste commune de la NUPES aux élections européennes de 2024, retour sur la polémique du Fonds Marianne, le débat de la primaire de retour chez les Républicains et le colloque des écologistes au Sénat sur l’antisémitisme.


  1. Un colloque des écologistes au Sénat sur l’antisémitisme

L’initiative inédite visait à « entamer un dialogue franc autour de l’antisémitisme contemporain à gauche » a rapporté le CRIF.

Le parti Europe Écologie les Verts (EELV) a organisé lundi dernier au Sénat une table ronde sur le thème : « L’antisémitisme, l’écologie et la gauche : un nécessaire état des lieux ».

Cette « introspection sans tabou » selon Éva Sas, députée de Paris et porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée, visait à « renouveler l’engagement du parti contre l’antisémitisme ».

Antisionisme, islamisme, complotisme : tous les sujets ont ainsi été abordés par les participants. Les nouvelles formes d’antisémitisme ont été longuement abordées et non plus seulement celui d’extrême droite.

Selon Yonathan Arfi, président du CRIF : « la démarche d’EELV de regarder ce qui vient de son propre camp est singulière et justifie que l’on y participe. La situation au Proche-Orient fait souvent obstacle à gauche pour penser la nature de l’antisémitisme en France. Or, il y a un élément de clarté pour avancer ensemble dans un cadre républicain ».

Le colloque était organisé par le sénateur EELV, Guy Benarroche et le groupe de travail « Lutte contre l’antisémitisme » du parti, sous la responsabilité de Nadine Herrati et de Grégory Gutierez.

Parmi les partenaires, invités et intervenants : le CRIF, l’UEJF, l’AJC Paris, et la LICRA.

Yannick Jadot, député européen et candidat écologiste à l’élection présidentielle de 2022 était présent. L’homme est revenu « avec beaucoup de recul et d’humilité sur l’expression qu’il avait utilisée contre Zemmour : « juif de service » », reconnaissant qu’elle était inappropriée a rapporté un intervenant.

Des chercheurs, telles que la politiste Nonna Mayer ou l’historien Anne Matard-Bonucci, présidente de l’association Alarmer, créée pour promouvoir une réflexion sur l’antisémitisme, étaient présentes. Quant à la NUPES elle n’a pas été conviée.

Cette conférence intervient à quelques jours du débat à l’Assemblée nationale sur la résolution outrageante de la gauche qualifiant Israël d’État apartheid.

 


  1. Européennes 2024 : l’idée d’une liste commune de la NUPES suscite la méfiance

Réitérer l’union des gauches, expérimentée aux législatives, lors des élections européennes, impliquerait de s’entendre sur un programme commun cohérent. Cela relèverait presque de l’exploit, tant les positions d’Europe Écologie les Verts et du Parti socialiste d’un côté, et de LFI de l’autre, apparaissent antinomiques au sujet de l’Union européenne.

Toutefois la France Insoumise plaide en faveur de cette option et relance le débat d’une union des gauches à près d’un an du scrutin. Lobbying qui semble porter ses fruits du côté du PS, puisqu’un cadre du parti a appelé l’ensemble de la gauche à un débat sur ce sujet, tout en notant que « la question européenne est depuis toujours la question la plus difficile à gauche ».

En effet, les positions d’EELV, du PS et de LFI sont diamétralement opposées.  Le Parti socialiste reste un parti favorable à la construction européenne et le « fédéralisme européen » est un élément constitutif de l’ADN d’EELV.

La France Insoumise, pour sa part, est une formation ouvertement eurosceptique qui continue de prôner une politique de « désobéissance » aux traités européens.

D’ailleurs, lorsque l’alliance de la NUPES aux législatives avait été actée, les partis n’avaient pas réussi à s’entendre sur la question européenne. Ainsi, dans les couloirs du Parlement européen à Bruxelles, l’idée laisse certains dubitatifs, notamment sur le positionnement des socialistes.

Soit les eurodéputés PS, après avoir mené une campagne d’extrême gauche en France, continueront de siéger dans les groupes parlementaires des S&D où ils défendent des positions différentes de celles de LFI et font partie de la coalition sur laquelle repose l’actuelle président de la Commission européenne, ce qui serait malhonnête vis-à-vis de ses électeurs. Soit ils se retireront du groupe S&D et là, ce serait un reniement de leur histoire, de l’héritage européen de figures comme François Mitterrand ou Jacques Delors.

La première option semble dès lors être la plus probable. La logique voudrait donc que les Insoumis modèrent leurs positions anti-UE car ils sont avant tout demandeurs de cette liste commune, par laquelle ils semblent chercher une porte de sortie pour éviter une lourde défaite.

Traditionnellement à leur avantage aux européennes, les écologistes se savent en position de force, en témoigne l’empressement du député et coordinateur LFI, Manuel Bompard, à leur concéder la tête de cette hypothétique liste commune. Un obstacle majeur réside dans les prises de position de LFI en matière de politique internationale. Un épisode reste notamment dans les mémoires, tant chez les eurodéputés verts que socialistes : en novembre 2022, au Parlement européen, les élus LFI refusaient de voter une résolution qualifiant la Russie d’ « État terroriste ».

La NUPES se trouve donc dans une impasse tant les divisions sur le volet européen sont cinglantes, alors qu’une union des gauches semble être la seule option éviter une défaite des Insoumis.

(source : le Parisien)

 


3. Fonds Marianne : une commission d’enquête parlementaire va être proposée au Sénat

Le Fonds Marianne, un projet de promotion des « valeurs de la République » après l’assassinat de Samuel Paty, fait polémique depuis les révélations de Marianne, France 2 et Mediapart, sur l’utilisation des subventions allouées à deux associations.

Le sénateur socialiste Claude Raynal confirme les révélations faites dans la presse et propose la création d’une commission d’enquête sur le Fonds Marianne et souligne les questions posées par le choix des deux associations qui ont reçu les plus grosses subventions.

Le Fonds Marianne, un projet de promotion des valeurs de la République lancé en avril 2021 par Marlène Schiappa quand elle était ministre déléguée à la Citoyenneté après l’assassinat de Samuel Paty, fait polémique depuis les révélations de l’hebdomadaire Marianne, France 2 et Mediapart sur son utilisation.

« Ce fonds porte une double exigence : celle de livrer le combat républicain sur Internet et de le livrer dans la transparence et la probité » souligne avec insistance le sénateur Raynal, qui a fait des demandes d’informations complémentaires auprès de l’administration.

Alors que des signalements ont déjà été transmis au parquet national financier (PNF), Claude Raynal a cependant averti que « dès l’instant où la justice se saisirait et engagerait des poursuites, la commission d’enquête ne pourrait se tenir pour des raisons juridiques ».

Concernant 15 associations sur les 17 retenues, qui représentent les deux tiers des financements de ce fonds de 2,5 millions d’euros, Claude Raynal estime qu’« à ce stade, rien n’était de nature à nous inquiéter » dans les documents reçus. En revanche, les deux dossiers les plus lourds financièrement posent question.

La principale bénéficiaire à hauteur de 355 000 euros est l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire « dont l’objet est sans lien évident avec les objectifs du fond », estime Claude Raynal.

Selon l’enquête de la presse cet argent aurait permis de salarier à hauteur de 120 000 euros deux ex-dirigeants de cette union dont Mohamed Sifaoui, auteur de livres sur l’islam politique et le terrorisme.

Le deuxième bénéficiaire du fonds problématique pour le sénateur est l’association Reconstruire le commun, créée peu avant l’appel à projets et qui a reçu un montant de 330 000 euros. Mediapart a révélé que plusieurs personnalités de gauche, dont la maire de Paris avait été dénigrées dans certains contenus.

Confiée au Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, la procédure de sélection des associations subventionnées a été extrêmement rapide, et faite par un « jury un peu endogène » selon Claude Raynal, avec trois membres du cabinet de la ministre et trois membres du CIPDR.

(Source : le Parisien)

 


4. Le débat sur la primaire de retour chez les Républicains

Le président des Républicains, Éric Ciotti, avait promis d’effacer avant l’été des statuts du parti ce mode de désignation du candidat à l’Élysée, pour préparer la voie présidentielle à Laurent Wauquiez. C’était sans compter l’opposition de certains cadres du parti.

A l’automne, Éric Ciotti s’était fait élire patron de sa famille politique avec une promesse centrale qui lui faisait office de programme : lui élu, le patron de la région Auvergne-Rhône Alpes serait très rapidement désigné comme candidat présidentiel. Laissant ainsi de côté la primaire interne qui avait permis la désignation de Valérie Pécresse en 2021, telle que prévue actuellement par l’article 37 du règlement interne.

Si Éric Ciotti a, depuis, partiellement remisé sa promesse de bombarder l’ancien président de LR dès cette année, pour lui laisser le choix de son calendrier et éviter de lui mettre une cible dans le dos trop tôt, l’élu de Nice avait réaffirmé qu’il comptait bien modifier les statuts au premier semestre de 2023.

Interrogé mercredi sur la qualité du candidat naturel de la droite pour 2027, le puissant patron du Sénat Gérard Larcher a répondu qu’il y aurait « le moment venu, sans doute, plusieurs candidats » à la course à l’Élysée. Une manière indirecte de signifier qu’il faudrait alors, quel qu’en soit le contour, conserver une façon de départager ces aspirants.

Le président de l’Association des maires de France, à qui on prête ce type d’ambition, le maire de Cannes David Lisnard le disait avec ses mots à lui en déclarant sur Twitter : « Aucune alternance n’apparaît sérieuse (y compris à droite où LR n’a plus à ce jour de présidentiable éligible) » après la parution d’un sondage.

Une enquête d’opinion IFOP a fait du bruit à droite : elle testait différents scénarios de 1er tour d’une futur présidentielle et Laurent Wauquiez enregistrait des scores virtuels n’allant que de 5 à 10%.

Dans l’entourage d’Éric Ciotti, on assure en tout cas que la réforme des statuts est toujours à l’ordre du jour. L’ex-député Guillaume Larrivé est chargé de la « réflexion » sur le sujet mais refuse à ce stade d’en parler. Tandis que du côté d’Aurélien Pradié, on estime que « cela semble prématuré de savoir ce qu’il faut réformer et comment le faire. Plus les semaines passent, plus l’évidence n’existe pas ».

Pour le camp Wauquiez, l’essentiel est surtout de ne pas proposer une nouvelle primaire qui déchirerait la droite, alors que ce dernier a déçu en interne pour ne pas s’être publiquement positionné sur la réforme des retraites, ce qu’aurait mal vécu Ciotti.

Les débats promettent encore d’être vifs, voire d’être un « bordel sans nom » selon un député LR.

 


              5. Les news en bref

  • Une délégation composée des sénateurs Pierre-Antoine Levi, Cyril Pellevat, François Bonneau et du député Benjamin Haddad se sont rendus à Berlin dans le cadre de la 1ère table ronde du Forum de Strasbourg organisé par ELNET, pour échanger avec leurs homologues allemands sur la promotion des Accords d’Abraham.

 

  • La résolution portée par l’extrême gauche qualifiant Israël d’État apartheid sera examinée en séance le jeudi 4 mai à 9h.