En Une de notre rendez-vous hebdomadaire : retour sur la réorganisation du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale, focus sur les coulisses des vice-présidences de l’Assemblée nationale, polémique chez EELV après la désignation de la sœur de François de Rugy aux sénatoriales, et la division des Républicains sur la loi de programmation militaire.
- Clémentine Autain et Alexis Corbière refusent de siéger au bureau du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale.
Depuis plusieurs semaines les députés insoumis réorganisent la direction de leur groupe. La nouvelle architecture du groupe a entraîné de fortes crispations à l’image de Clémentine Autain et Alexis Corbière qui ont finalement refusé d’occuper une fonction à la direction du groupe parlementaire.
Jusqu’à présent, l’un et l’autre occupaient une place importante au sein de cet organe, Alexis Corbière étant l’un des vice-présidents du groupe Insoumis. Dans la nouvelle mouture du bureau imaginée par les cadres, Clémentine Autain devait s’occuper, avec quatre autres Insoumis, des relations avec l’intergroupes de la NUPES au Palais Bourbon et Alexis Corbière de la lutte parlementaire contre l’extrême droite.
Tous deux sont aussi des figures de ce que la direction insoumise a appelé « les frondeurs » mise sur le banc de touche de la direction du mouvement en décembre dernier. Après cet épisode, une nouvelle séquence s’est jouée cette semaine : Clémentine Autain et Alexis Corbière auraient regretté que les proches de Mélenchon aient « voulu les virer du bureau » fracturant ainsi le groupe en trois : la direction et les fidèles de Mélenchon d’un côté, les frondeurs de l’autre, et au milieu les députés ne prenant pas parti.
Finalement, Alexis Corbière et Clémentine Autain ont donc demandé à ne plus siéger dans le nouveau bureau du groupe. François Ruffin, autre frondeur, n’a pas fait de vagues, préférant quitter un bureau auquel il participait rarement.
La semaine prochaine, le groupe remplacera donc les députés Autain et Corbière au sein du bureau parlementaire. Les députés Danielle Simonnet, Damien Maudet un proche de François Ruffin sont pressentis pour reprendre leurs tâches.
En coulisses, certains voient dans cette réorganisation une manœuvre pour pousser vers la sortie ces députés en froid avec Jean-Luc Mélenchon.
Alexis Corbière et Clémentine Autaint, quant à eux, revendiquent une « volonté d’apaisement ».
(source : le Parisien)
- Les coulisses des vice-présidences de l’Assemblée nationale
Ils sont chargés de mener les séances dans un hémicycle souvent surchauffé : six vice-présidents, du RN, de LFI, du PS et de la majorité suppléent la présidente Yaël Braun-Pivet au perchoir.
Leur élection, l’an dernier au Palais Bourbon, avait beaucoup fait jaser : comment des vice-présidents issus du RN, de la majorité et de la France Insoumise pourraient-ils travailler ensemble ? Le 29 juin 2022, ils sont en effet six à avoir été désignés au lendemain de l’accession de Yaël Braun-Pivet au perchoir : Sébastien Chenu et Hélène Laporte pour le Rassemblement nationale, Élodie Jacquier-Laforge et Naïma Moutchou pour la majorité présidentielle, Caroline Fiat et Valérie Rabault pour la France Insoumise et le Parti socialiste.
Depuis, ces six vice-présidents sont chargés de suppléer la présidente de l’Assemblée nationale en se répartissant la direction des séances. Ils siègent aussi à la conférence des Présidents et remplacent occasionnellement Yaël Braun-Pivet lorsqu’elle est absente.
Une grande première pour nombre d’entre eux, qui ont dû apprivoiser le rôle dans un hémicycle profondément renouvelé, où les équilibres politiques laissent beaucoup plus place aux oppositions.
N’ayant bénéficié que d’une heure de formation avec les administrateurs de l’Assemblée nationale, les vice-présidents se sont formés sur le tas dans des styles différents. Tous sont très soudés les uns aux autres et n’hésitent pas à se dépanner en cas de besoin et ne tarissent pas d’éloges.
Pour exemple, Sébastien Chenu dit de Carolien Fiat que c’est un phénomène ou encore que sa collègue socialiste, Valérie Rabault est brillante. Tous les six évitent de se tirer dans les pattes et ne se font jamais de mauvais coups. Et quand ce n’est pas sur l’un des leurs, les vice-présidents peuvent compter sur Yaël Braun-Pivet, dont ils chantent tous les louanges.
Cette dernière ne manque pas de les chouchouter. Ainsi, lorsqu’elle a reçu récemment le président du Parlement des Émirats arabes unis avec quelques parlementaires, la titulaire du perchoir présente Sébastien Chenu et Valérie Rabault, seuls vice-présidents présents à ce moment, comme ses « deux-vice-président préférés ».
La présidente entretient aussi une relation particulière avec Caroline Fiat, qui a soigné un oncle de Yaël Braun-Pivet en EHPAD dans la région de Nancy.
Anticiper pour éviter les séances qui tournent au vinaigre, est la hantise de chaque vice-président. Avec une double difficulté : maintenir le calme tout en respectant son devoir de neutralité.
3. Sénatoriales : chez EELV, la désignation de la sœur de François de Rugy fait polémique
Anne de Rugy, la sœur de l’ancien ministre de Rugy, doit prendre la première place de la liste des écologistes pour les élections sénatoriales en Seine-Saint-Denis. Une décision qui exaspère certains membres d’EELV.
En Seine-Saint-Denis, la commission permanente électorale d’EELV a tranché ce lundi soir en la faveur d’Anne de Rugy, militante écologiste et sœur de François de Rugy, pour prendre la tête de la liste.
Anne de Rugy est conseillère municipale à Bagnolet, conseillère territoriale déléguée à l’agriculture urbaine et conseillère métropolitaine du Grand Paris. Ce choix serait décrié par une partie des écologistes, indignés qu’une candidate non issue de la « diversité » n’ait été désignée dans ce département populaire. Ils en ont notamment fait part dans la boucle interne du conseil fédéral du parti.
Pour certains cette nomination est le fruit d’un opportunisme flagrant de la part de la sœur de l’ancien ministre de l’Écologie, pour d’autres ce choix est une tromperie à l’égard de la ligne politique du parti qui tordrait la démocratie représentative valeur fondamentale du parti écologiste.
La course aux élections sénatoriales ne fait que commencer et elle fait déjà l’objet de divergences importantes. Affaire à suivre…
4. Loi de programmation militaire : LR ne marche toujours pas au pas
Les députés de la droite sont divisés sur la marche à adopter : entre un soutien logique aux forces armées et la volonté de s’opposer quand même un peu à Emmanuel Macron.
Éric Ciotti a pris l’habitude de dire que les Républicains n’est pas une caserne. Un constat pragmatique visant à dédramatiser les divergences d’opinions ou de vote au sein de sa famille politique. La loi de programmation militaire, discutée depuis ce lundi, devrait encore donner corps à cette formule.
Cette loi qui acte le budget des armées sur les sept prochaines années, la droite est encore une fois prise en étau entre son ADN et le soutien aux militaires et l’attitude attendue d’une opposition au pouvoir.
Le patron du groupe des députés LR, Olivier Marleix, avait d’abord adopté une position très ferme sur le sujet en avril, mais le chef des députés n’envisage pas pour autant de s’opposer frontalement à la LPM.
La ligne rouge pour le chef de fil LR est la suivante : si le gouvernement accepte d’accélérer son programme d’investissement financier de 4,3 mds d’euros au lieu de 3 mds pour les années 2024 – 2027, les LR pourraient appeler à voter pour.
Toutefois, lundi en fin d’après-midi dans l’hémicycle, au début de la discussion du texte, le ministre de la Défense a fermé la porte à cette option jugée déconnectée de la réalité.
Si une poignée, à l’instar du député de Côte d’Or, Hubert Brigand, songe toujours à voter contre le texte, il demeure certains élus qui, eux, défendent la nécessité de voter les crédits aux armées. En tête l’élu de Seine-et-Marne Jean-Louis Thiériot, vice-président de la commission de la défense.
Pour Valérie Bazin-Malgras, il serait possible de mieux faire, mais il est impensable de ne pas voter cette loi qui accompagne nos armées, alors que la guerre est à nos portes.
Les crédits aux armées : une division de plus pour la droite.
(source : le Parisien)
5. Les news en bref
- La députée de Paris, Caroline Yadan a interpellé par une question écrite Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur sur la dissolution de l’association Collectif Palestine Vaincra :