Place du Palais Bourbon – Semaine du 21 au 25 novembre

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En une de notre rendez-vous hebdomadaire :  les portraits des nouveaux visages qui sortent du lot à l’Assemblée nationale, le spectre de Laurent Wauquiez qui plane sur la course à la présidence des Républicains, le retour compromis d’Adrien Quatennens à l’Assemblée, les conséquences de l’inflation sur le mandat des élus locaux et les réactions de quelques élus suite aux attentats de Jérusalem.


  1. Les nouveaux visages de l’Assemblée nationale qui sortent du lot

Alors que l’Assemblée est redevenue le réacteur de la vie politique française, plusieurs députés profitent de leur exposition médiatique et de leur talent oratoire au sein de l’hémicycle pour se faire remarquer, laissant entrevoir leurs ambitions.

Ces nouveaux profils, on en retrouve dans tous les groupes et on devrait en entendre parler ces prochaines années.

Le premier, Pierre Cazeneuve (Renaissance), âgé de 27 ans et député des Hauts-de-Seine, ne manque pas d’ambitions. C’est une étoile montante, il est structuré, il connaît tout le monde, notamment grâce à son expérience de deux ans comme adjoint au chef de cabinet du président.

Il incarne l’arrivée de cette génération d’ex-conseillers de l’exécutif, qui ont sauté le pas comme Charles Sitzenstuhl, Mathieu Lefèvre ou encore Marc Ferraci.

Le second, c’est Jean-Philippe Tanguy (RN), qui est l’une des personnalités que l’on entend et voit le plus à l’Assemblée, après Marine Le Pen et Sébastien Chenu. Âgé de 36 ans, le président délégué du groupe RN a fait une entrée remarquée. Fin connaisseur des finances publiques, il s’est fait remarquer par son sens de la formule qui l’amène parfois à des effets de manche un peu forcés. Formé à l’école Dupont-Aignan, Jean-Philippe Tanguy a milité pour le ralliement de Debout la France à Marine Le Pen dans l’entre-deux-tours de 2017.

Le troisième, Jean-Paul Mattéi (MoDem), est un notaire de profession qui dirige le second groupe de la majorité et qui n’entend pas faire de la figuration. En atteste son abnégation à faire voter son projet de taxation des dividendes, malgré le refus du gouvernement. Fidèle parmi les fidèles de François Bayrou, Jean-Paul Mattéi ne doit pas être pris à la légère.

La quatrième figure montante est Cyrielle Chatelain (EELV), la démission de Julien Bayou de son poste de co-président du groupe écologiste lui ayant permis d’être propulsée seule aux avants postes. Proche du maire de Grenoble, Éric Piolle, elle va devoir faire exister une voix écologiste, autre que celle de Sandrine Rousseau.

La cinquième personne est Véronique Louwagie (LR), technicienne des chiffres, qui a été dans le privé commissaires aux comptes et est devenue au fil des années une figure de la commission des lois. Discrète et expérimentée, le gouvernement lui fait les yeux doux, notamment Bruno Le Maire qui ne tarit pas d’éloges sur elle. Elle est considérée comme une députée qui pense que l’opposition ne doit pas forcément être systématique. De là à franchir le pas et intégrer un gouvernement Macron ? L’histoire nous le dira…


  1. Laurent Wauquiez réapparait dans la course à la présidence des LR

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui ne cache plus son ambition pour 2027, soutiendra Éric Ciotti à la présidence du parti, après avoir accueilli une quarantaine de parlementaires dont il est proche.

Ce vendredi, Laurent Wauquiez viendra soutenir Éric Ciotti à l’occasion d’un déplacement à Montpellier. Ce soutien n’est pas une surprise, il est dans la continuité de son soutien déjà apporté à l’occasion d’une interview au Figaro le 20 octobre dernier.

Pas surprenant que Laurent Wauquiez apporte son soutien inconditionnel au candidat Ciotti, puisque ce dernier a fait de son engagement à sécuriser une candidature Wauquiez à la présidentielle de 2027 son principal argument de campagne.

Signe que le puissant président de la région ARA n’a pas de difficultés à ce que son ambition présidentielle soit l’un des enjeux de la compétition.

De son côté, Laurent Wauquiez mobilise ses troupes pour que Ciotti remporte l’élection dès le premier tour. Pour preuve : il a invité une quarantaine de parlementaires dans ses bureaux régionaux à Paris pour un petit-déjeuner.

Au menu des discussions de ce rendez-vous informel : un appel à ne pas se diviser à l’issue de l’élection LR, une meilleure coordination entre les groupes LR à l’Assemblée et au Sénat, alors que les deux groupes se sont opposés récemment sur différents sujets comme celui des retraites. Il a également rappelé que si la droite ne remporte pas 2027, Marine Le Pen sera alors la prochaine présidente.

Laurent Wauquiez a également fait un compte rendu de ses immersions sur le terrain : dans un lycée, dans un commissariat de police, dans une usine, prochainement dans un hôpital et dans une association de réinsertion. Cette plongée au plus près des Français lui a permis de faire évoluer ses idées, notamment sur la centralisation des pouvoirs. Il est convaincu qu’une réconciliation entre les métropoles et les territoires est la clé de la réussite de la prochaine présidentielle.

En attendant, la stratégie de Laurent Wauquiez n’est pas de se cacher, mais de ne pas s’exposer inutilement à un moment où il n’y a pas de capacité d’écoute des Français.


  1. Le retour compromis d’Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale

Les chefs insoumis préparaient le retour du député du Nord dans les prochaines semaines. C’était sans compter les nouvelles accusations de violences formulées par son épouse qui éloignent, pour l’instant, cette éventualité.

Jusqu’à présent, Adrien Quatennens, qui a reconnu avoir donné une gifle et avoir saisi le poignet de son épouse, espérait pouvoir retourner sur les bancs de l’Assemblée avant les vacances de Noël. Les leaders de la France Insoumise soutenaient cette idée, à l’image de Jean-Luc Mélenchon. Cette éventualité semble voler en éclat.

Avant un bureau du groupe LFI, la députée Clémentine Autain, a été la première à transgresser la règle du silence en déclarant que son groupe doit prendre en considération la parole de Céline Quatennens.

Dans la foulée, l’eurodéputée Manon Aubry a exhorté ses collègues « à écouter » l’épouse de l’ex-coordinateur de la France Insoumise. Devant les journalistes présents au Palais Bourbon, Raquel Garrido a laissé comprendre entre les lignes qu’un retour de son collègue ne pouvait être à l’ordre du jour.

La pression la plus forte est venue des partenaires de la France Insoumise, avec un Oliver Faure, patron des socialistes qui s’est montré intransigeant : « notre responsabilité est d’en conclure que le retour d’Adrien Quatennens sur nos bancs est désormais impossible. Il n’a plus sa place à l’Assemblée et dans la Nupes ».

Côté écolo, même son de cloche, avec Sandrine Rousseau qui estime que « Adrien Quatennens ne peut pas revenir à l’Assemblée et qu’il ne peut plus être député ».

Après l’affaire Cyril Hanouna – Louis Boyard, voilà le retour de l’affaire Quatennens qui ne risque pas d’arranger le groupe insoumis.


  1. Congrès des maires : plus d’un élu sur deux ne veut pas se représenter en 2026

Un record ! Selon un sondage IFOP, 55% des maires ne souhaitent pas se représenter à l’issu de leur mandat en 2026. Dans le détail, 72% des maires de plus de 70 ans ne veulent pas se représenter en 2026, de même que les maires ruraux (56%° et ceux dont au moins 10% du budget de fonctionnement est consacré à l’énergie (62%).

La raison : 90% des élus interrogés se disent inquiets de la hausse des prix de l’énergie pour le budget de leur commune. Cette enquête montre que l’explosion des prix en pousse certains à ne pas payer leur facture, voire à fusionner avec une commune voisine, souligne l’IFOP dans un communiqué.

Ainsi, 16% des maires interrogés envisagent de fusionner avec une commune voisine pour faire face à la hausse des prix et 12% pensent à ne pas payer à leur fournisseur le surcoût engendré par l’inflation.

Aussi, 63% des maires se disent mécontents de l’action du gouvernement pour aider les communes à faire face à la hausse des prix de l’énergie.

Les conséquences de l’inflation ont un impact direct sur la pérennité des mandats de nos élus locaux.


  1. Ils ont réagi après les attentats de Jérusalem