En Une de notre rendez-vous hebdomadaire : retour sur la 2ème table ronde du Forum de Strasbourg qui a eu lieu lundi dernier à l’Assemblée nationale, l’alliance LR-Renaissance à l’heure du choix, la dynamique des jeunes des partis politiques à l’approche des Européennes et la perspective d’un remaniement de plus en plus certaine.
- L’Assemblée nationale a accueilli la 2ème table ronde du Forum de Strasbourg organisée par ELNET
Sous la présidence du député de Sylvain Maillard, la 2ème table ronde du Forum de Strasbourg a été organisée à l’Assemblée nationale lundi dernier et a réuni une délégation de parlementaires du Bundestag emmenée par Nils Schmid, de l’Assemblée nationale et du Sénat, et des experts israéliens et français.
La thématique de cette table ronde portait sur la crise énergétique comme défi pour l’Europe et le Moyen-Orient. Pendant près de 3 heures, les échanges ont porté principalement sur la double transformation du secteur énergétique, la coordination stratégique entre l’Europe et Israël face à l’instrumentalisation de la politique énergétique par la Russie et la Chine, le potentiel énergétique d’Israël et les coopérations énergétiques possibles pour le couple franco-allemand.
Ces échanges passionnants ont donné lieu à des pistes de réflexion pour renforcer une coopération verte entre la France, l’Allemagne et Israël.
Pour rappel, la 1ère table ronde a eu lieu en avril dernier à Berlin sur la question des Accords d’Abraham et la 3ème et dernière table ronde aura lieu à Strasbourg le 14 septembre prochain sur les questions de défense et la menace iranienne.
- Alliance avec LR : Renaissance à l’heure des choix
Une vingtaine de parlementaires ont été conviés ce mercredi matin au siège du parti pour une réunion stratégique inédite qui pourrait virer au casse-tête, avec l’épineuse question d’une coalition avec les Républicains.
Sur le papier, tout le monde en parle depuis des mois. Emmanuel Macron a lui-même mandaté Elisabeth Borne pour tenter de construire une majorité au-delà des frontières macronistes. Mais dans la pratique, la Première ministre se heurte pour le moment à un mur. Dans une récente interview, Eric Ciotti, Olivier Marleix et Bruno Retailleau ont bombé le torse pour essayer d’imposer au chef de l’État leurs propres propositions de loi sur l’immigration.
Sans parler d’une rumeur persistante sur une motion de censure transpartisane déposée en fin d’année sur le budget 2024 et soutenue par la droite à l’Assemblée nationale. Elle pourrait faire tomber le gouvernement et donc provoquer la dissolution.
Un scénario que certains redoutent au sommet du pouvoir, et qu’on cherche à prévenir en tentant d’arrondir les angles avec LR. D’où cette réunion au siège de Renaissance. Lundi soir, en bureau exécutif du parti, le président de la commission des Lois, Sacha Houlié, issu de l’aile gauche, a déjà posé ses conditions : « On est prêts à tendre la main, mais sur la base de nos projets et pas n’importe comment ».
Même son de cloche pour Marc Ferracci : « Lâcher des concessions à LR n’est pas une assurance en soi » en prévenant que le « texte immigration doit garder son équilibre » jusqu’à brandir la menace : « Si la partie de l’immigration sur le travail était vidée de sa substance, l’équilibre serait rompu. Certains dans la majorité, dont moi, se poseraient alors la question de voter le texte ».
Voilà qui ne facilite pas la tâche du patron de Renaissance, Stéphane Séjourné. Beaucoup voient surtout la main de l’Élysée à travers cette initiative de coalition. Un signe n’a d’ailleurs échappé à personne : la participation de Jonathan Guémas, l’ancienne plume du président, qui sera la seule personnalité non élue autour de la table ce mercredi matin.
Mais avec quelle possibilité ? Un accord de gouvernement sur plusieurs textes majeurs ? Un Premier ministre ex-LR, comme Darmanin ou Lecornu ? La nomination de quelques figures des Républicains au gouvernement ?
A noter qu’une majorité des Français, selon plusieurs sondages, sont aujourd’hui favorables à un rapprochement entre les deux formations politiques.
(source : le Parisien)
3. Européennes : à droite comme à gauche, les jeunes des partis dialoguent sans tabou
Les jeunes passent à l’offensive. À gauche, face à l’inertie de leurs aînés pour former une liste commune de la NUPES aux européennes, les jeunes socialistes, écologistes, Insoumis et Génération.s ont rédigé une tribune intitulée « Européennes : les jeunes de la NUPES veulent un projet commun pour l’union ! », elle met la pression sur leurs directions nationales respectives.
Cette initiative commune est partie d’une motion votée par les jeunes écologistes il y a trois semaines, l’idée étant d’ouvrir le débat sur des questions programmatiques, pas sur des stratégies électorales.
Ils projettent désormais de se retrouver lors d’un forum le 25 juin pour commencer le travail de fond, avant de poursuivre pendant leurs différentes universités d’été dans l’objectif de se retrouver à la rentrée avec une sorte de programme commun.
Reste que cette initiative a fâché la direction d’EELV. Il semblerait que Marine Tondelier, elle-même ait exclu les deux secrétaires nationaux des jeunes écologistes des boucles WhatsApp internes d’EELV.
A cela s’ajoute, le refus des jeunes communistes de s’associer à ces initiatives communes.
À droite, les chefs de mouvements jeunes se parlent aussi, à l’image de Guilhem Carayon (LR), Pierre-Romain Thionnet (RN) et Stanislas Rigault (RE). Les directions des partis, gênées, ont présenté ces échanges comme une occasion d’acter les désaccords.
Cela est temps, le président des jeunes avec le RN n’hésite pas à affirmer que le fond du programme du RN est quasiment identique à celui de Reconquête. Quant à Guilhem Carayon, il a fréquenté Pierre-Romain Thionnet à la fac et explique que le Rassemblement national, selon lui, « pas grand-chose voir avec le FN ».
Il est donc clair que les jeunes veulent peser dans le débat public et dans le fonctionnement interne de leurs partis. Les élections européennes seront une étape importante pour évaluer leur influence.
(source : le Parisien)
4. A quoi pourrait ressembler le prochain gouvernement ?
Plus personne ne s’en étonne désormais. Ce sera même l’une des marques de fabrique d’Emmanuel Macron : il aime prendre son temps, surtout lorsqu’il s’agit de remaniement. Cette fois encore, personne ne sait si le remodelage gouvernemental qui s’annonce interviendra avant le 14 juillet ou après l’été.
Chaque scénario a ses supporteurs : les uns assurent que le Président ne peut pas, lors de son interview du 14 juillet, ne rien annoncer aux Français, les autres craignent que l’été annule tous les effets bénéfiques apportés par une nouvelle équipe et plaident pour septembre.
Selon un sondage Odoxa, 63% des Français estiment qu’Elisabeth Borne devrait démissionner. Une tendance qui ne se vérifie pas chez les électeurs de Renaissance, ou seulement 29% souhaitent un changement de Premier ministre. Autre enseignement de ce sondage, les Français seraient favorables à une alliance avec les LR pour 56% d’entre eux mais seuls 48% des sondés souhaiteraient que le futur Premier ministre soit issu des rangs de la droite.
L’institut Odoxa a donc fait le choix de classer les « premiers ministrables » en fonction de ceux qui « suscitent le moins de rejet ». Arrivent en tête Bruno Le Maire et Xavier Bertrand.
Cependant, Emmanuel Macron a pour habitude de ne pas tenir compte des sondages et pourrait être tenté de conserver Elisabeth Borne. Les pistes Darmanin, Ferrand, Denormandie ne permettraient pas à ce stade de répondre à un problème majeur : le manque de majorité absolue.
L’alliance avec la droite, en revanche, est l’un des enjeux du remaniement. Si l’idée d’une grande coalition n’est plus à l’ordre du jour, grâce à un casting bien pensé, qui offrirait des rôles clés à des LR utiles, Emmanuel Macron espère faciliter la recherche de majorité texte par texte.
Enfin, grâce à de nouveaux visages et aux discussions que ce mercato suscite dans l’opinion publique, le Président espère bien tourner définitivement la page de la réforme des retraites. La majorité en parle peu mais c’est bien l’un des premiers objectifs de la manœuvre afin de relancer le quinquennat.
5. Les news en bref
- Le parti de droite les Républicains quittera son siège de la rue de Vaugirard pour s’installer place du Palais Bourbon en janvier prochain.
- L’arrêté de la ville de Lyon interdisant la conférence de Salah Hamouri vient d’être cassé par le tribunal administratif.