Place du Palais Bourbon – Semaine du 17 au 21 Juillet 2023

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En une de notre rendez-vous hebdomadaire : le portrait d’Aurore Bergé qui entre au gouvernement, l’ascension fulgurante de Gabriel Attal, l’implosion attendue de la NUPES et les news de l’Assemblée nationale.


  1. Remaniement : Aurore Bergé, une puncheuse au gouvernement

Cette fois, c’est la bonne. En nommant Aurore Bergé au ministère des Solidarités, de l’Autonomie et du Handicap, à la place de Jean-Christophe Combe, Emmanuel Macron met fin à un long cycle de déceptions renouvelées à chaque remaniement. L’entrée au gouvernement de cette jeune femme de 36 ans marque l’accomplissement d’un parcours politique qui a démarré tôt.

A 16 ans à peine, l’Yvelinoise s’engage en politique dans la foulée du choc de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2022. Ce sera auprès des jeunes de l’UMP dont elle échouera à prendre la tête.

Aux législatives, elle a battu le candidat ultra-conservateur Jean-François Poisson dans la 10ème circonscription des Yvelines. Nommée porte-parole du groupe LREM puis du parti en janvier 2019, celle qui a un temps travaillé dans la communication et les relations publiques, se spécialise à l’Assemblée sur les questions audiovisuelles et éducatives.

Elle affirme une ligne intransigeante sur la laïcité. Par exemple en proposant un amendement à la loi séparatisme pour interdire le port du voile pour les fillettes. De quoi cliver jusqu’au sein de sa propre famille politique d’adoption. En septembre 2020, elle est mise KO par Christophe Castaner pour prendre la succession de Gilles Le Gendre à la présidence du groupe, avant d’être élue en juin 2022 sans le soutien du chef de l’État.

Elle occupe jusqu’alors un poste hautement stratégique dans une assemblée sans majorité absolue, où aucun texte ne peut être adopté sans discussions avec les autres groupes.

Elle assume une ligne qui se veut loyale mais indépendante de l’exécutif, comme sur le dossier de la lutte contre les squats. La députée rencontre moins de succès en mars quand elle propose, affaire Quatennens en tête, un texte sur l’inéligibilité des auteurs de violences aggravées.

Quoi qu’il en soit, Aurore Bergé est une battante qui ne craint pas de prendre des coups mais aussi d’en donner. C’est désormais sur le banc des ministres que la trentenaire pourra continuer à en échanger avec ses adversaires politiques.

(source : le Parisien)

 


  1. Gabriel Attal en marche vers l’Éducation : l’ascension d’un jeune prodige

Une ascension fulgurante. Après le secrétariat à la Jeunesse, puis le porte-parolat du gouvernement et enfin les Comptes publics, Gabriel Attal connaît, à seulement 34 ans, un parcours spectaculaire au pouvoir. Le voilà désormais ministre de l’Éducation nationale en remplacement de Pap Ndiaye.

Un ministère réputé difficile à manœuvrer, mais qui peut être un véritable tremplin s’il fait de cette mission une réussite.

Rappelons que ses débuts ont débuté en octobre 2018 au ministère de l’Éducation nationale en tant que secrétaire d’État auprès du ministre de l’époque, Jean-Michel Blanquer. Il est alors à 29 ans le plus jeune membre d’un gouvernement de la Vème République. Il n’est toutefois pas novice puisqu’il fut également député des Hauts-de-Seine et élu municipal à Vanves.

Travailleur à l’aise devant les micros comme aux questions d’actualité à l’Assemblée, Gabriel Attal devient rapidement un visage quotidien des Français. Après la crise sanitaire, il prend la direction de Bercy. Un poste clé qui permet de voir le fonctionnement de l’État de l’intérieur.

Aux Comptes publics, Attal a la lourde tâche de faire passer le projet de loi de finances rectificative en juillet 2022, puis le projet de loi de finances, fin 2022.

Au début, sur le banc des ministres, il est épaulé par l’expérimenté Bruno Le Maire. Puis il se rode à cet exercice d’autant plus compliqué qu’il doit affronter les vents contraires d’une absence de majorité absolue au Parlement.

Politiquement cette nomination est lourde de symbole : Emmanuel Macron veut montrer qu’il ne représente pas une parenthèse dans l’histoire de la politique française en donnant de la visibilité à un Marcheur historique, là où les profils comme Darmanin sont des politiques qui avaient une existence politique antérieure à l’aventure d’En Marche.

(source : le Parisien)

 


3. En froid, les chefs de la NUPES vont se reparler avant les vacances

Ces dernières semaines, plus d’un an après sa création, la NUPES vacille et les tensions entre ses composantes s’exacerbent. Au point que les uns et les autres agitent le chiffon rouge de la « fin de la NUPES ». En cause : le désaccord sur une liste commune aux européennes, la mise à l’écart de LFI d’un accord PS-PCF-EELV sur les élections sénatoriales, les critiques de Fabien Roussel et les différentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon qui suscitent la polémique.

Depuis le 2 mai, date d’une réunion de travail consacrée aux européennes qui avait tourné au vinaigre, les chefs de la coalition de gauche ne s’étaient plus retrouvés entre eux, hormis autour de tables rondes d’événements publics. Leur réunion hebdomadaire, en visioconférence, du lundi matin, avait aussi été interrompue.

Selon des sources concordantes, celle-ci doit reprendre au moins une fois avant les vacances, lundi prochain. Les mélenchonistes revendiquent, eux aussi, l’initiative de la reprise de cette réunion. Du côté des écolos, on s’emploie à minimiser l’importance de ces retrouvailles.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, Marine Tondelier, la numéro un d’EELV et la députée LFI Aurélie Trouvé devraient y participer. Chez les communistes, très critiques vis-à-vis de la NUPES, on cherchait encore il y a quelques heures quel membre de la direction allait y prendre part.

Toutefois, toutes les formations politiques ont fait le constat qu’il fallait dépasser la NUPES, un pas en avant vers une fin proche de cette alliance bancale.

(source : le Parisien)

 


4. Vu à l’Assemblée nationale 

 

  • La députée Caroline Yadan a interpellé la présidente de France Médias Monde sur l’antisémitisme présumé de trois journalistes de France 24

 

 

  • Le député Meyer Habib a interpellé la ministre de la Culture lors des questions au gouvernement :

Ma question s’adresse à Mme la ministre de la Culture.

« Levez-vous monsieur Hitler ! Il y a des personnes qui ont besoin d’être brûlées »

« Il incombe à chaque Palestinien de tuer un Juif et l’affaire est close. »

Ce ne sont pas les propos d’un djihadiste, ni ceux de Salah Hamouri, terroriste du Front populaire de libération de la Palestine, reçu en héros à l’Assemblée nationale par l’extrême gauche, et qui donne des conférences dans nos prisons, avec l’accord de la Chancellerie, monsieur le garde des sceaux.

Ce sont des tweets de journalistes de la chaîne arabophone de France 24 appelant à la haine des Juifs. (« Honteux ! » sur quelques bancs du groupe RN.) Trois des quatre journalistes mises en cause sont toujours en poste et rémunérées par les impôts des Français. Aucune réaction de votre part face à ces propos néo-nazis, vous qui vous alarmez le dimanche matin pour nos valeurs républicaines quand Geoffroy Lejeune, jugé d’extrême droite (« Il l’est ! » sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES) est nommé à la tête du JDD.

La vérité est cruelle. Comme le ministre de l’Éducation nationale, vous êtes terrorisé par le pluralisme des médias, vous qui êtes si prompte à qualifier Bolloré, Europe 1 et CNews d’ennemis de notre démocratie ! Pour vous, tout ce qui est à droite, patriote ou intransigeant avec l’immigration et l’insécurité est taxé d’extrême droite. (Applaudissements sur les bancs des groupes LR et RN. – Mme Emmanuelle Ménard applaudit également.)

En revanche, vous gardez le silence sur l’antisémitisme niché durablement au cœur du service public. Notre démocratie mérite mieux que la « réduction ad hitlerum » théorisée après-guerre par les staliniens, et reprise ce dimanche par Mélenchon et ses propos mensongers et scandaleux sur le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le jour de la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv’.
La bête immonde a de vrais fantassins dans l’espace politique et médiatique, mais vous vous trompez de tanière. Votre croisade moralisatrice masque mal votre complaisance à l’égard du nouvel antisémitisme qu’est la diabolisation d’Israël, si présent dans le service public et qui tue en France, de Toulouse à Sarah Halimi.

Rappelez-vous les mensonges et les terribles conséquences de l’affaire al-Durah. Madame la ministre, pourquoi cette hémiplégie intellectuelle ? N’oubliez jamais que votre ministère est celui de Malraux, cet immense combattant contre l’antisémitisme. Mettez à lutter contre lui le même zèle que celui que vous déployez contre Vincent Bolloré, à moins que, pour vous, un milliardaire catholique breton soit plus dangereux pour la démocratie que les islamistes et les antisémites. (Mêmes mouvements.)

 

 Réponse de la ministre Isabelle Rome :

 Les attaques du leader de La France insoumise… (Mêmes mouvements) contre le président du Crif le jour où toute la France se souvient des 13 150 juifs raflés et déportés lors de la rafle du Vel’ d’Hiv sont indignes.

Pour ces femmes, ces hommes et ces enfants, un peu de tenue !
J’étais dimanche à la Maison des enfants d’Izieu, en souvenir des victimes des crimes racistes et antisémites commis par l’État français pendant la seconde guerre mondiale, et pour rendre hommage aux Justes de France.

Et je tiens à réaffirmer ici tout mon soutien à Yonathan Arfi qui, aux côtés d’associations, a participé à l’élaboration du plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine pour les années 2023 à 2026 à l’initiative de la Première ministre. (Mme Huguette Tiegna applaudit. – M. Pierre Cordier s’exclame.) 

Désormais, au cours de sa scolarité, chaque enfant visitera au moins un lieu mémoriel : lorsqu’on a vu Drancy, Auschwitz, ou la Maison des enfants d’Izieu, on n’est plus le même ; et on comprend ce qu’est l’antisémitisme, cette idéologie qui a conduit à la mort des millions de personnes, et pourquoi il est indigne de faire de la petite politique avec les pires crimes de l’histoire. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE.) 

Car non, l’antisémitisme n’est pas mort. Il continue de faire des victimes en France, mais le Gouvernement ne laissera rien passer (Protestations sur quelques bancs du groupe RN. – M. Maxime Minot s’exclame) et continuera à lutter sans relâche contre le racisme, l’antisémitisme et la haine de l’autre.

J’invite la France insoumise et son leader à un sursaut de dignité, et à nous rejoindre dans ce combat, non pas uniquement pour les Français juifs et pour la France, mais pour une certaine idée de l’humanité. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE et quelques bancs du groupe HOR. – Exclamations sur de nombreux bancs du groupe LR.)