Place du Palais Bourbon – Semaine du 16 au 20 Janvier 2023

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on print
Share on email

En une de notre rendez-vous hebdomadaire :  le congrès du Parti socialiste, portrait de Sébastien Lecornu, ministre proche du chef de l’État, la discrétion d’Emmanuel Macron au sujet de la réforme des retraites, la campagne inédite du Center for Peace Communications, l’énième intervention anti-israélienne de la France Insoumise et le nouvel organigramme des Républicains.


  1. Le congrès du PS : rassembler un mouvement largement divisé

Situation inextricable après le vote très serré des militants PS au terme d’une journée et soirée de votes extrêmement tendues. Olivier Faure, Premier secrétaire sortant et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen ont revendiqué la victoire à la sortie des urnes. Cet épisode donne une impression de déjà vu, lorsqu’en 2008, Ségolène Royal et Martine Aubry se sont déchirées pour la tête du Parti socialiste.

Cette nuit, le député Olivier Faure a revendiqué sa victoire, estimant que les militants se « sont exprimés ce soir par un vote clair, leur volonté de poursuivre le rassemblement de la gauche et des écologistes en me renouvelant leur confiance et en faisant en sorte que je sois à nouveau celui qui dirige cette grande formation politique. »

Nicolas Mayer-Rossignol lui a emboité le pas quelques instants après en revendiquant une victoire claire.

Une bataille des chiffres s’est alors engagée entre les deux clans sous fond de protestations, recours et suspicions dont s’accusent Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol.

Plusieurs situations douteuses dans lesquelles les scrutateurs ont été sortis de la salle de vote, d’autres potentielles irrégularités auraient été constatées dans les bureaux de vote de Seine-Saint-Denis, département favorable à Olivier Faure.

Du côté du député, on liste également des irrégularités chez son adversaire avec notamment une plainte déposée en Seine-Maritime, fief de Nicolas Mayer-Rossignol, pour menace de mort à l’encontre de scrutateurs.

À la fin de cette nuit rocambolesque, le Parti socialiste a finalement désigné son nouveau patron en la personne d’Olivier Faure avec 50.83% des voix. Nicolas Mayer-Rossignol a obtenu selon le PS : 49.17% des voix soit un écart d’à peine 400 voix.

Dans son communiqué le Parti socialiste indique que les résultats définitifs seront proclamés à l’issue du vote des délégués du Congrès de Marseille qui se tiendra du 27 au 29 janvier prochains.

Quant à Nicolas Mayer-Rossignol, il a immédiatement contesté ce résultat.

Au-delà des destins personnels, ce résultat était très attendu pour l’avenir de la NUPES. D’un côté, Olivier Faure a défendu sa stratégie d’alliance de la gauche, seul moyen selon lui de faire barrage à la droite et l’extrême droite en 2027.

De l’autre, Nicolas Mayer-Rossignol juge que c’est un mauvais accord pour le PS, ne cachant pas ses réticences vis-à-vis du parti de Jean-Luc Mélenchon.

Quoi qu’il en soit, le résultat qui sera déclaré définitivement ne fera que diviser encore un peu plus des militants socialistes déjà profondément déchirés.

(Source : Le Parisien)


  1. Portrait de Sébastien Lecornu

Il est l’une des pièces maîtresses de la galaxie Macron. Membre du gouvernement depuis cinq ans, Sébastien Lecornu n’est pas le ministre le plus connu mais il entretient une relation très privilégiée avec le chef de l’État.

Emmanuel Macron lui accorde à chaque fin de Conseil des ministres un aparté de quelques minutes en tête à tête qui en fait jalouser plus d’un.

Septième dans l’ordre protocolaire du gouvernement, il est en ligne quasi quotidienne avec l’Élysée pour suivre l’évolution de la situation en Ukraine et valider les derniers arbitrages de la loi de programmation militaire qui doit être présentée prochainement.

Ce contexte lui offre une proximité et une place à part, dont il ne tire, bizarrement aucun profit politique. Débauché du camp Les Républicains en 2017, il est l’un des grands artisans du grand débat et particulièrement impliqué dans la dernière campagne présidentielle, en toute discrétion.

D’ailleurs, un récent sondage sur la popularité de l’exécutif dévoile que seulement 22% des Français le connaissent et 45% n’ont même jamais entendu parler de lui.

Quoi qu’il en soit, Sébastien Lecornu fait partie de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron, l’un des rares en qui le Président de la République a pleinement confiance.

(Source : le Parisien)


  1. Réforme des retraites : Emmanuel Macron discret mais omniprésent

Alors que le pays est paralysé par d’importants mouvements de grève en raison de la réforme des retraites portée par le gouvernement, le Président laisse Elisabeth Borne en première ligne tout en délivrant des messages.

Pour se détacher de l’impopulaire réforme des retraites et à la veille de la première journée de grève, Emmanuel Macron a communiqué sur ses réseaux sociaux pour parler…. climat !

Certains voient cette intervention comme un contre-feu, d’autres comme un moyen de rendre plus visible son extrême discrétion médiatique sur le sujet explosif des retraites.

Pourtant cette réforme est l’un des projets phares du programme d’Emmanuel Macron qui n’a plus dit un mot sur ce sujet depuis ses vœux aux Français, se tenant ainsi en retrait du débat.

Considérant qu’il a suffisamment porté ce sujet pendant la campagne présidentielle, l’entourage du Président estime que nous sommes désormais dans un « temps du gouvernement » et que par principe face à la violence d’une réforme, le chef de l’État doit se prémunir.

En conclusion, c’est Élisabeth Borne qui se retrouve dans la posture de fusible, jouant son poste et la suite du quinquennat d’Emmanuel Macron. Toutefois, il n’a jamais délaissé les manettes, recevant discrètement début décembre le secrétaire général de la CFDT, organisant une succession de dîners et réunions d’arbitrages, sans compter les messages distillés en Conseil des ministres.

Il a d’ailleurs appelé son gouvernement à « faire le distinguo entre les syndicats qui font savoir leur opposition à la réforme et appellent à manifester et ceux qui enclenchent une démarche délibérée de blocage du pays ».

Il a aussi ordonné à ses ministres de « continuer à expliquer la réforme aux Français et reconnaître qu’on demande un effort. Expliquer pourquoi on le fait », leur recommandant d’aller au contact des acteurs de leurs périmètres ministériels, en particulier la fonction publique.

Ces moments sont pour lui l’occasion de faire entendre sa voix sans pour autant s’exposer publiquement. Un conseiller de l’exécutif juge que « s’il sort, il prend le risque de donner un visage à la réforme et de faire grandir la colère, car c’est beaucoup plus facile d’exprimer sa colère quand le combat est personnalisé ».

Par ailleurs, cette absence médiatique pourrait lui permettre de conserver l’opportunité d’une prise de parole officielle, si la mobilisation prenait de l’ampleur.

(Source : Le Parisien)


4. Campagne inédite du Center for Peace Communications

Le Center for Peace Communications a recueilli les témoignages de plusieurs Gazaouis qui vivent sous l’emprise du Hamas. Ils ont accepté de raconter leur quotidien à travers des vidéos pour interpeller l’opinion internationale sur la réalité de la vie à Gaza.

C’est une initiative inédite, d’ampleur internationale, qui est un appel à la paix.

Ces 25 témoignages prennent la forme de courts-métrages animés dont les voix sont celles des Palestiniens ayant accepté de témoigner.

Vous pouvez les retrouver sur :

https://www.peacecomms.org/gaza


           5. Énième intervention outrageante de la France Insoumise sur l’État d’Israël

Ce n’est plus un secret pour personne, la France Insoumise a fait d’Israël sa bête noire, alimentant par ses déclarations une haine qui légitime et renforce l’antisémitisme.

Après avoir accueilli en grande pompe Salah Hamouri et dénoncé avec force l’organisation d’une délégation parlementaire Renaissance en Israël, la France Insoumise a une nouvelle fois encore fait part de sa haine à l’encontre de l’État hébreu.

Cette fois-ci, c’est par la voix de la députée Ersilia Soudais que cette haine s’est exprimée en commission des Affaires étrangères :

« Chers collègues, au cours de votre rapport, Monsieur le Député Herbillon a rappelé que le visage le plus reconnaissable de l’ONU était le maintien de la paix, et de ce point de vue je m’interroge parfois sur les choix politiques de la France. Le 11 novembre dernier, la France s’est abstenue lors du vote en 4ème commission de l’AG des Nations Unies, sur la résolution sur les pratiques israéliennes affectant les droits humains du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. Cette résolution demande à la Cour internationale de Justice de donner d’urgence un avis consultatif sur la politique de colonisation israélienne. En quoi le suivi de cette recommandation, émanant du rapport d’un organe des Nations Unies, est-il incompatible avec la position française au point de justifier une abstention ? Encore tout récemment, Mme la Ministre Colonna, en répondant à ma question écrite sur la convention franco-israélienne de sécurité sociale, affirmait pourtant avec fermeté qu’elle ne pouvait s’appliquer aux territoires colonisés. Je cite « conformément au droit international, la France et l’UE ne reconnaissent pas de souveraineté israélienne sur les zones géographiques qui sont passées sous administration israélienne après le 5 juin 1967. Pourriez-vous nous expliquer cette position à géométrie variable ? ».


           6. Organigramme des Républicains suite à l’élection d’Éric Ciotti