Place du Palais Bourbon – Semaine du 12 au 16 septembre 2022

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Emmanuel Macron a chargé Nicolas Sarkozy de représenter la France aux funérailles de Shinzo Abe

L’ancien président de la République se rendra au Japon le 27 septembre pour rendre hommage à l’ancien Premier ministre japonais, assassiné en juillet.

C’est une nouvelle marque de confiance de l’actuel président de la République pour son prédécesseur. Nicolas Sarkozy y rencontrera les représentants de plus de 190 pays dont environ 50 chefs d’Etats et notamment la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris.

Il ne s’agit pas de la première mission diplomatique confiée à l’ancien chef d’Etat. En octobre 2019, il avait représenté la France à la cérémonie d’intronisation de l’Empereur Naruhito. Ce déplacement lui avait permis entre autre de rencontrer Carlos Ghosn.

Idem en 2018, lorsqu’Emmanuel Macron a demandé à Nicolas Sarkozy de le représenter à l’investiture de Salomé Zourabichvili, ancienne diplomate française, élue présidente de la Géorgie. En janvier 2020, Nicolas Sarkozy avait pour mission de présenter les condoléances du président à la famille royale d’Oman après le décès du Sultan. Toujours en janvier mais un an plus tôt, il a également représenté la France à l’investiture du président malgache et aux funérailles du grand-duc de Luxembourg.

Toutes ces missions diplomatiques prouvent la relation de confiance qui existe entre l’actuel locataire du Palais de l’Elysée et l’ancien. Cette relation franche mais pas désintéressée est née au cours du précédent quinquennat, et montre l’importance qu’accorde Emmanuel Macron à son prédécesseur. D’ailleurs lors des dernières élections législatives, Nicolas Sarkozy avait réussi à « dealer » des circonscriptions afin d’assurer une victoire à ses plus proches soutiens.

Nicolas Sarkozy, qui a incarné jusqu’à très récemment l’image de la droite, est un moyen pour Emmanuel Macron de rassembler et de renforcer son aile droite. Quant à l’ancien chef de l’Etat, c’est un moyen pour lui de peser encore un peu sur la scène politique de notre pays.

Il est inconnu du grand public mais omniprésent à Matignon: qui est Antoine Pellion ?

Antoine Pellion pilote le puissant service de la Première ministre qui coordonne l’action en matière environnementale, au risque d’empiéter sur les ministères déjà chargés de ce sujet.

Considéré par beaucoup comme un ministre fantôme de l’écologie, tout se joue dans son bureau sur les questions environnementales.

Cet ingénieur des Mines de 38 ans pilote le secrétariat général à la planification écologique. Son champ d’action : lutte contre les gaz à effet de serre, adaptation face au réchauffement climatique, restauration de la biodiversité, lutte contre le gaspillage.

Il incarne la promesse d’Emmanuel Macron qui avait affirmé haut et fort qu’il nommerait un Premier ministre directement chargé de la planification écologique.

Antoine Pellion et Elizabeth Borne forment un véritable duo. Sous François Hollande, il était le conseiller énergies de Ségolène Royal alors ministre de l’Ecologie et Elizabeth Borne sa directrice de cabinet. Il a ensuite travaillé aux côtés de l’ancien chef de l’Etat socialiste et était chargé de déminer le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et de la réforme de la SNCF.

Aujourd’hui ce technocrate sensible aux enjeux politiques est un fidèle d’Emmanuel Macron au risque de créer des crispations chez Béchu et Pannier-Runacher tous deux chargés des questions environnementales bien qu’officiellement leur entente est au beau fixe.

La droite et la gauche ont une inquiétude commune: une victoire possible de Marine Le Pen en 2027

La perspective d’une victoire de Marine Le Pen en 2027 est de plus en plus crédible et ce cas de figure inquiète fortement de nombreux ténors de la gauche et de la droite.

Si Emmanuel Macron s’inquiète de voir Marine Le Pen lui succéder à l’Elysée cette angoisse est largement partagée par l’opposition. Cette préoccupation existait déjà lors du premier quinquennat mais a été largement renforcée par le résultat des dernières législatives. Personne n’a oublié que dans certains territoires traditionnellement de droite, le RN a raflé la mise comme dans le Var, les Alpes-Maritimes ou la Haute-Marne.

Ce franc succès aux dernières élections ouvre sans aucun doute la possibilité d’une institutionnalisation du parti de Marine Le Pen. Décrié, rejeté et combattu depuis des années, le parti du clan Le Pen s’ancre de plus en plus dans le paysage politique français et affaibli lourdement le front républicain qui a fonctionné jusqu’à présent.

Aujourd’hui, les électeurs de droite se reconnaissent désormais davantage dans les idées du Rassemblement national (61%) que dans celles des LR (52%). A droite, Laurent Wauquiez aurait même confié à ses proches collaborateurs : « Je serais dingue de vous dire qu’il n’y a pas de risque RN en 2027. Soit je réussis, soit c’est Mélenchon – Le Pen au second tour ».

Toujours à droite, beaucoup craignent qu’une victoire d’Eric Ciotti en décembre soit la première étape d’une absorption du parti par le Rassemblement national en 2027.

A gauche, c’est le même état d’esprit. Il est reproché au chef de l’Etat de tout faire pour banaliser le RN à l’Assemblée nationale rappelant que Yaël Braun-Pivet n’était pas obligée de nommer des vices-présidents RN. Pour beaucoup le président de la République cherche à tout prix à affaiblir la NUPES et il serait prêt à tous les compromis.

Pour un cador du parti socialiste, il est clair que si la gauche ne se reconstruit pas sur une base sérieuse, si la droite ne se rétablit pas et si on a encore une nouvelle fois le choix en 2027 entre l’extrême droite et le courant macroniste, les gens n’hésiteront plus à voter pour Le Pen.

Le quinquennat qui a débuté en mai dernier est d’une importance capitale pour éviter un tremblement de terre en avril 2027.

Sénateurs et députés LR : une entente indispensable

C’est assez rare pour être souligné, les sénateurs et députés Les Républicains tiennent des journées parlementaires communes à Biarritz. Une occasion de fédérer les deux groupes d’élus qui n’ont pas toujours été amis, pour que la droite puisse espérer peser dans le paysage politique.

Les sénateurs et députés seront donc réunis pour deux jours d’échanges et de travaux pour partager, débattre et trouver une ligne politique commune.

C’est une fenêtre de tirs intéressante pour la droite qui grâce à la nouvelle configuration politique à l’Assemblée nationale peut redonner du poids aux Républicains. Entre un groupe pivot à l’Assemblée nationale et une majorité au Sénat, la droite peut influer incontestablement sur la politique gouvernementale.

L’Assemblée a toujours opté pour la théatralisation de la politique et une logique d’opposition ferme et frontale au gouvernement, tandis que le Sénat est bien plus soucieux de ne pas bloquer les textes qui vont dans le bon sens. Ceci peut entre autre s’expliquer par le mode de scrutin qui permet d’élire les députés et les sénateurs.

Au-delà de peser dans le paysage politique, une entente entre sénateurs et députés LR est surtout une question de survie. Afin d’éviter les couacs, un comité de coordination a été mis en place. Chaque mardi matin les présidents des groupes, Olivier Marleix pour l’Assemblée et Bruno Retailleau pour le Sénat, ainsi que leurs vices-présidents, la présidente de LR et celui du Sénat se retrouvent pour se mettre d’accord sur la ligne politique à suivre.

Être ensemble est donc indispensable pour ceux qui espèrent pouvoir revenir sur le devant de la scène nationale en 2027. Avant cela il faudra passer par l’élection du président des Républicains et ce n’est certainement pas les caractères opposés d’Eric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau qui faciliteront cette entente pourtant cruciale.

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Question écrite à l’Assemblée nationale :