Place du Palais Bourbon – Semaine du 12 au 16 Juin 2023

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En Une de notre rendez-vous hebdomadaire : retour sur le possible remaniement qui se précise et la rumeur Denormandie ; l’opération séduction d’Emmanuel Macron auprès des LR ; focus sur l’appel des organisations de jeunesse des partis de la NUPES pour une union de la gauche aux Européennes et sur la relation particulière entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy.


  1. Le remaniement se précise : la rumeur Julien Denormandie !

Le scénario d’un nouveau gouvernement prend chaque semaine un peu plus de sens, alors même que la Première ministre a jusqu’au 14 juillet pour faire ses preuves.

Dans les couloirs du Palais, comme du côté des confidents du chef de l’État, l’affaire serait désormais entendue : ça va bouger avant l’été. Il semblerait que la composition de la future équipe gouvernementale soit le sujet principal des échanges entre Élisabeth Borne et Emmanuel Macron, comme si la question n’était plus tant de savoir désormais si le remaniement allait avoir lieu, que de savoir quand.

Mercredi dernier, en Conseil des ministres, le président de la République a relativisé les 100 jours qu’il a accordés à la Première ministre. L’hôte de Matignon aurait donc les faveurs d’un maintien et ceux malgré de nombreuses protestations et le départ imminent de son directeur de cabinet, Aurélien Rousseau, perçu en interne comme une marque d’affaiblissement.

C’est sans compter l’absence très présente de l’ancien ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Collaborateur historique d’Emmanuel Macron depuis leurs années à Bercy, il a quitté la vie gouvernementale en mai 2022, juste après la campagne pour « consacrer du temps à sa famille ». Depuis, il exerce au sein de la stat-up Sweep, spécialisée dans le conseil aux entreprises pour la réduction de leurs émissions carbone.

Et pourtant, son nom a circulé dans le cas où le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, raccrocherait les gants à ce poste éreintant. Toutefois, il semblerait que son ambition soit toute autre : Matignon ou rien.

Le chef de l’État aurait d’ailleurs lui-même évoqué cette option en privé et son envie de le nommer rue de Varenne. Cette hypothèse fait bien évidemment débat en coulisses. Au rang des atouts cités, sa proximité et sa relation de confiance sans faille avec Emmanuel Macron.

Parmi ses détracteurs, Julien Denormandie n’est pas assez politique, trop lisse pour ce poste et en temps de majorité relative à l’Assemblée nationale. Une opinion qui semble être partagée par beaucoup d’autres.

Les semaines qui arrivent devraient apporter leur lot de surprises dans un remaniement attendu de tous.

(source : le Parisien)


  1. L’opération séduction d’Emmanuel Macron agite les Républicains

La droite nie toute possibilité d’accord avec la majorité présidentielle, alors que se profile un nouveau jeu de chaises musicales au gouvernement. Une poignée d’élus accepterait d’entrer au gouvernement, sans que cela ne permette de fonder une majorité solide à l’Assemblée nationale.

Les Républicains demeurent une cible pour la macronie, toujours en quête du coup politique qui lui permettrait d’emporter, sous forme d’accord ou non, assez de députés pour se renforcer.

Cette idée semble pourtant datée avec comme étendard Nicolas Sarkozy, qui serait selon les LR le seul sur cette ligne.

Du côté des équipes d’Emmanuel Macron, on estime que la majorité a besoin d’une quarantaine de députés de droite pour décrocher la majorité absolue sans en perdre d’autres dans cette opération.

Pour éviter ce risque, l’hypothèse en vogue : un ministre issu de LR pour prendre la place d’Élisabeth Borne. Les actuels ministres de la Défense et de l’Intérieur, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin sont régulièrement cités.

Certes Lecornu est apprécié mais de là à bouger les lignes au sein des LR, c’est un pari très ambitieux.

Le sarkozyste Frédéric Péchenard plaide pour travailler avec un Premier ministre « de chez nous » et pourrait être tenté : « Ça dépend ce qu’on me propose et pour quoi faire ».

Un parlementaire Macron-compatible a pour sa part déclaré : « Je n’ai pas encore été appelé. Si je le suis, je regarderai la proposition avec un œil bienveillant. Qu’est-ce que Macron attend ? ».

Quant au député du Rhône, Alexandre Vincendet, lui aussi ouvertement pro-accord avec la majorité, a été vu en rendez-vous avec un conseiller d’Emmanuel Macron.

Pour Julien Dive, l’objectif des LR est de continuer à incarner une opposition pour éviter que Marine Le Pen ne l’emporte, estimant que les débauchages crisperont encore plus la droite.

D’autres bruits de couloirs ont tour à tour envoyé François Baroin ou Gérard Larcher à Matignon. Pour les LR, « Baroin c’est celui qui nous ferait le plus de mal, mais personne n’y croit », quant au président du Sénat, il doit redire dans son discours de samedi, au lancement des États généraux de la droite, son attachement à l’indépendance de LR vis-à-vis de la macronie.


3. Européennes : les jeunes socialistes, écologistes et Insoumis appellent à l’union de la NUPES

Les organisations de jeunesse des partis de la NUPES, à l’exception des communistes, appellent à porter « ensemble un nouveau projet européen ».

Alors que les partis de la NUPES se déchirent sur l’idée d’une liste commune aux Européennes de juin 2024, les Jeunes socialistes, écologistes, Génération.s affirment qu’ils n’acceptent pas la « désunion de la NUPES » comme une fatalité.

Les jeunes de gauche appellent à ne pas se laisser « enfermer par nos adversaires dans le spectacle d’une gauche désunie qui chercherait d’abord à mettre en avant ses différences pour justifier sa désunion ».

Ils jugent « possible de porter ensemble un nouveau projet européen qui rompt avec le cours libéral et productiviste de l’Union européenne et au cœur l’exigence d’une bifurcaition écologique, démocratique et solidaire ».

Ces organisations de jeunesse annoncent lancer un forum européen des jeunes de la NUPES le 25 juin, suivi d’un « travail programmatique » tout au long de l’été. La conclusion de ces travaux permettra de « débattre de l’opportunité d’une liste commune aux élections européennes de 2024. »

Au niveau des partis, EELV et le PCF sont opposés à l’idée d’une liste commune. Tandis que le PS affirme qu’il faut d’abord discuter du projet pour voir si une liste commune est pertinente et possible.

(source : le Parisien)

 


4. Dans les secrets des échanges entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés le 6 juin dernier pour un dîner privé, dans l’avion présidentiel alors que le premier revenait d’une rencontre avec Olaf Scholz et que le second rentrait d’un déplacement privé.

Nicolas Sarkozy a saisi cette occasion pour affirmer au Président qu’il était nécessaire de « changer de Premier ministre » en insistant sur le fait que « la France est à droite, il faut un Premier ministre de droite ».

L’ex-chef de l’État, qui n’a jamais porté Elisabeth Borne dans son cœur, trouve que cette dernière n’a pas l’étoffe d’une Première ministre, considérant que sa nomination est une erreur politique de la part du Président de la République.

Devant des élus macronistes, il n’hésite pas à dire qu’elle ne « connait pas le Parlement, et qu’elle n’en a pas les codes ». Jamais avare en bons conseils, surtout quand il s’agit d’essayer de pousser pour ses propres pions et d’influer sur les décisions présidentielles.

En tête à tête, Nicolas Sarkozy l’encourage à nommer Christine Lagarde, son ex-ministre, en argumentant le fait que nous « allons vivre une crise financière, elle est très loyale, elle est de droite sans être d’aucun parti politique » en jugeant même que Macron aurait obtenu la majorité à l’Assemblée s’il l’avait nommée à Matignon.

En mai 2022, le chef de l’État vient de nommer Elisabeth Borne et invite Nicolas Sarkozy à dîner, ce dernier lui aurait assuré qu’il « venait de perdre la majorité absolue » au point de déstabiliser un peu son hôte. Le 18 juin, veille du second tour, Sarkozy pronostiquera le même résultat.

Face à ces affirmations, Emmanuel Macron affichera un optimisme plus mesuré que son prédécesseur. Quelques heures plus tard, le résultat des urnes confirmera les prévisions de l’ancien chef de l’État.

Un an plus tard : prochain remaniement, nouveau rendez-vous. Ce 6 juin, les deux présidents reparlent des Républicains. « Vous ne pouvez pas continuer avec cette Première ministre. Vous êtes élu par la droite ! Pour être central, il faut être deux tiers à droite, un tiers au centre » appuie Nicolas Sarkozy.

Pourtant, Emmanuel Macron n’aurait pas l’intention de nommer un Premier ministre de droite, affirmant qu’il songe à mettre Julien Denormandie. Nicolas Sarkozy lui aurait rétorqué : « vous ne pouvez pas mettre Denormandie, ce n’est pas un chef de la majorité. Mettez Lecornu et resserrez votre gouvernement avec un ou deux poids lourds de droite » en gardant en tête l’option Lagarde : « C’est difficile de virer une femme sans mettre une autre femme. Et puis Lagarde, ça rassure les marchés ».

Le double objectif de Sarkozy : renforcer le poids de la droite au gouvernement, pour l’ancrer à droite, au risque de se faire accuser par sa famille politique de jouer contre son camp.

Il faut dire qu’Emmanuel Macron est frappé par le caractère créatif de Nicolas Sarkozy, et de sa capacité à avoir des idées. Il l’aime beaucoup.

Toutefois, l’ancien président de la République pose un constat lucide : « Le président, il m’écoute, mais il ne m’entend pas ».

(source :  le Parisien – Olivier Beaumont et Marion Mourgue)

 


5. Vu à l’Assemblée nationale

Question écrite au gouvernement de la députée Andrée Taurinya (LFI) à l’attention de Mme Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères dont l’objet porte sur : le droit à la santé des Palestiniens incarcérés pour des délits sécuritaires.