Place du Palais Bourbon – Semaine du 10 au 14 Avril 2023

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En une de notre point hebdomadaire : la proposition de résolution du groupe NUPES qui veut qualifier Israël d’État apartheid, la NUPES à la veille des élections européennes, les Républicains qui cherchent à se relancer après l’épisode des retraites et l’émancipation de quatre députés de la majorité présidentielle.


  1. Israël, un État apartheid ?

Des membres du groupe d’amitié France-Israël dirigé par la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, se sont réunis pour échanger sur la proposition de résolution du groupe NUPES qui veut qualifier l’État d’Israël d’« État apartheid ». La résolution sera examinée le 4 mai prochain à l’Assemblée nationale.

En réunion de groupe, les députés ont réaffirmé « leur écœurement et leur rejet total » d’une résolution « aux relents antisémites » qui a pour objectif de « stigmatiser Israël et de banaliser la haine des Juifs ». De nombreux parlementaires de tous bords, tels que Benjamin Haddad, Jérôme Guedj et Éric Ciotti se sont opposés à ce texte honteux.

Les membres du groupe d’amitié présents lors de cette réunion se sont dits « choqués par les termes utilisés dans l’exposé des motifs de cette résolution, comme le fait d’affirmer que la volonté de l’État d’Israël serait d’entretenir une démographie hégémonique juive ou encore qu’il chercherait à favoriser les Juifs aux dépens de populations arabes ».

Le groupe d’amitié France-Israël a rappelé que les citoyens de l’État hébreu « jouissent des mêmes devoirs et des mêmes droits, qu’ils soient juifs, musulmans, chrétiens ou athées ».

Le groupe d’amitié a dénoncé la résolution de la NUPES en pointant du doigt la visée électoraliste de cette initiative. « Par électoralisme ou par antisémitisme, les députés communistes, insoumis et verts, cosignataires de cette résolution, en viennent à condamner la légitimité de l’unique État juif et qui est par ailleurs le seul État au monde qu’ils assimilent à la politique raciste d’apartheid ». « Les éléments de langage familiers au Hamas ou aux Frères Musulmans qui sont recyclés par l’extrême gauche doivent évidemment alerter tous ceux qui sont attachés à la lutte contre l’antisémitisme ». 

Le document déposé par la NUPES demande aussi au gouvernement français de reconnaître l’État de Palestine, appelle l’ONU à mettre en place un embargo sur les armes destinées à Israël ou encore à sanctionner les responsables israéliens « les plus impliquées dans le crime d’apartheid ».

Le vote aura lieu le 4 mai prochain à l’Assemblée nationale.

(source : I24 News)

 


  1. Un an avant les élections européennes, la NUPES part en ordre dispersé.

Les quatre composantes de la coalition de gauche envisagent de partir seules aux élections européennes de mai 2024. Au grand dam de la France insoumise qui continue d’espérer une liste commune.

A un an de l’échéance électorale, la NUPES est plus que jamais divisée et part en ordre dispersé. En janvier, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure l’avait reconnu : « il n’y aura pas de liste NUPES aux européennes ».

Chez les écologistes, qui choisiront leur tête de liste à l’automne, le député David Cormand fait figure de favori. Dès décembre, lors de leur Congrès, les Verts avaient adopté l’option d’une liste verte. Leur nouvelle patronne, Marine Tondelier, avait ensuite décliné toute liste d’union.

Du côté d’LFI, on continue pourtant de penser qu’une liste d’union serait la meilleure option. Le numéro deux du parti, Manuel Bompard, pense qu’une dispersion de la gauche enverrait un mauvais signal d’émiettement face aux blocs RN et Renaissance.

Toutefois, les écologistes n’ont pas besoin de cette alliance, eux qui réalisent traditionnellement d’excellents scores sur ce scrutin.

Plus que jamais l’élection européenne risque de diviser, une fois de plus, la NUPES et d’affaiblir leur coalition qui a vu le jour au lendemain de l’élection présidentielle.

 

 


  1. Les Républicains misent sur l’immigration pour se relancer.

La droite va monter un groupe de travail sur l’immigration et déposer sa propre proposition de loi sur le sujet, espérant forcer la main du gouvernement. Une façon de répondre à la crise que traverse toujours LR.

Depuis le début de ce jeune quinquennat, les Républicains, bien que très affaiblis, jouissent d’une position paradoxalement plus stratégique que lors des cinq dernières années. Un statut de parti pivot, grâce à sa majorité sénatoriale et l’absence de domination macroniste à l’Assemblée, mais dont ils n’arrivent pas à profiter politiquement.

Un reproche circule en interne : le manque d’anticipation de travail de fond qui les oblige à subir l’agenda imposé par la majorité. Ainsi, sur les retraites, la droite a construit sa position de négociation en marchant.

Les principaux responsables se seraient retrouvés mardi soir pour un dîner au Sénat. Étaient présents Gérard Larcher, Bruno Retailleau, Éric Ciotti, Olivier Marleix et Annie Genevard. Tous réunis avec une volonté partagée : reprendre la main sur l’exécutif sur le thème de l’immigration.

L’idée étant de présenter une proposition de loi au Sénat, où droite et centre ont la main. A droite, personne ne croit plus le gouvernement capable de faire émerger un texte assez satisfaisant à leur égard pour être amendé.

Cette initiative, quel que soit son avenir, a aussi pour vocation de sortir LR de la crise. L’épisode houleux des retraites qui a divisé le groupe des 61 députés, a laissé des traces. Plusieurs députés n’auraient ainsi pas compris la position d’Olivier Marleix contre la loi de programmation militaire, texte très perfectible mais dans l’ADN de la droite.

À l’inverse la tribune initiée cette semaine par le député Philippe Juvin pour prôner l’idée d’un Premier ministre LR, a désolé nombre de ses collègues.

L’offensive sur l’immigration dira si le parti pivot réussit, en se concentrant sur le fond à retrouver quelques appuis, ou s’il continue à s’enfoncer dans la crise.

(source : le Parisien)

 


              4. Des députés de la majorité s’émancipent du groupe Renaissance.

L’ex-ministre de la Transition écologique et trois autres élus, qui avaient pris leur distance avec la réforme des retraites, ont choisi de n’être plus « qu’apparentées » au groupe de la majorité présidentielle à l’Assemblée.

A l’aile gauche de la majorité présidentielle, quatre députées du parti En Commun, emmenées par Barbara Pompili sont devenues jeudi de simples « apparentées » au groupe Renaissance à l’Assemblée, une « clarification » qui leur donne plus de latitude selon elles.

Les quatre députées sont : Barbara Pompili, Mireille Clapot, Céline Rilhac et Stella Dupont. Ces élues avaient fait entendre leurs doutes sur la réforme des retraites. L’ancienne ministre Pompili avait prévu de s’abstenir sur le texte gouvernemental finalement adopté via le 49-3.

Les quatre députées sont encartées chez En Commun, qui porte un « projet politique de transformation écologique, sociale, démocratique et solidaire ». Elles n’ont pas leur carte au parti Renaissance, qui n’autorise pas la double appartenance.

Le groupe Renaissance à l’Assemblée compte 170 députés, dont 9 apparentés désormais.

 


              5. Les news en bref

Dimanche 16 avril aura lieu le 2nd tour de l’élection législative partielle de la 8ème circonscription qui oppose le député sortant Meyer Habib à la secrétaire générale du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Déborah Abisror de Lieme. Le résultat sera connu ce dimanche soir.