Place du Palais Bourbon – Du 6 au 10 Septembre 2022

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Retrouvez chaque semaine les coulisses de la vie parlementaire et politique.


Les députés marcheurs veulent s’émanciper de l’exécutif

Réunis pour leurs journées parlementaires, les élus de la majorité ne veulent plus être aux ordres du gouvernement et entendre pousser leurs propres propositions pour la suite du quinquennat. Pendant très longtemps, les députés marcheurs étaient peu considérés, utiles seulement pour voter les lois du gouvernement, leur influence était très réduite. Ça, c’était avant la claque des législatives de juin dernier. Aujourd’hui, ils n’ont jamais été aussi peu nombreux au Parlement et pourtant ils ne se sont jamais à ce point émancipés de l’exécutif. Sachant qu’ils sont désormais indispensables à l’heure où le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative. Pour preuve, un certain nombre de projets de lois comme la taxation des superprofits, la régulation des vols en jet privé, le Crédit d’impôt recherche, la politique du logement, les dépenses brunes, la simplification de l’actionnariat salarié ou la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les plus petites entreprises. Sur toutes ces thématiques, les députés n’hésitent plus à se confronter au gouvernement pour faire émerger leurs propres idées, à l’image du député Charles Sitzenstuhl qui s’apprête à se rendre à Bercy avant l’examen du budget. Parfois, certains ministres profitent de ce jeu d’influence pour faire passer ce qu’ils n’ont pas réussi à faire valider auprès de la Première ministre et du Président de la République. D’autres sujets seront discutés dans les prochains temps et risquent de créer des divisions. Sur le plan sociétal, les députés marcheurs porteront la proposition de loi sur la constitutionnalisation de l’IVG, ils lanceront également leur groupe de travail sur le projet de loi immigration ou encore la proposition de loi sur le droit de vote des étrangers. Il faudra veiller pour Renaissance à ne pas s’éparpiller et ne pas créer de divisions au sein de ce groupe très fragile.

Edouard Philippe, une rentrée bien discrète

L’ancien Premier ministre se fait très discret en cette rentrée. Il ne participe pas au lancement du CRN pour cause de déplacement au Québec et cache de moins en moins ses ambitions pour 2027. Depuis deux ans et son départ de Matignon, ses relations avec Emmanuel Macron sont particulièrement complexes. Il y a encore quelques jours, à l’occasion d’un dîner organisé par le Président de la République en présence de tous les membres de la majorité investis dans la création du nouveau parti présidentiel Renaissance, Emmanuel Macron a justifié l’absence du parti Horizons dans cette nouvelle fusion du fait du refus d’Edouard Philippe de s’aligner sur la politique de la nouvelle structure proposée par le chef de l’Etat. A l’heure où les forces politiques ont déjà fait leur rentrée et que l’affrontement a repris, notamment sur fond de crise énergétique, Edouard Philippe trace son chemin discrètement : il consulte, rencontre des gens, réfléchit. Le parcours de l’une des personnalités politiques préférées des Français est à suivre avec beaucoup d’attention.

Municipales de 2026 : la bataille de Paris a déjà commencé !

La succession d’Anne Hidalgo qui ne briguera pas de troisième mandat aiguise déjà les appétits. Quatre ans avant l’élection, au gouvernement comme chez les Insoumis, certains avancent déjà leurs pions. Après le cinglant échec d’Agnès Buzyn, arrivée en cours de route, certains ministres envisagent clairement de se positionner à l’image d’Olivia Grégoire qui a déjà organisé une réunion de consultation, ou encore de Clément Beaune qui organise mi-septembre un petit-déjeuner avec les députés parisiens avec pour objectif : construire un collectif capable de l’emporter à Paris. La volonté de ces élus est de s’organiser assez tôt pour construire des groupes de travail et un projet solide afin que l’élection ne se réduise pas à un débat entre Rachida Dati et la mairie de Paris. Bien que les troupes du Président de la République souhaitent avant tout établir un projet crédible avant de désigner un candidat, les noms de Gabriel Attal, Olivia Grégoire, Marlène Schiappa et Clément Beaune circulent avec insistance. Ce dernier se verrait bien chef de file pour être le candidat de la majorité présidentielle, il n’hésite d’ailleurs pas à multiplier sa présence sur les commémorations, événements de la ville afin de marquer son territoire. A gauche, Emmanuel Grégoire, 1er adjoint de la Maire de Paris est présenté comme le candidat naturel, bien qu’il risque de souffrir du fait d’avoir été le dauphin d’Anne Hidalgo. Si d’aventure il décide de se présenter, il devra nécessairement construire sa propre identité. Du côté des écologistes, le nom de David Belliard revient avec insistance quant aux Insoumis c’est celui de Sophia Chikiriou qui est plébiscité. La bataille de Paris se prépare donc déjà, du moins en coulisse …

Présidence LR : le combat des chefs a commencé

Le match entre Bruno Retailleau et Eric Ciotti est lancé ! Après un échange d’amabilités à l’occasion de la rentrée des LR, les premiers coups ont commencé. Le patron du groupe LR au Sénat, qui a reçu le soutien de François Fillon après avoir officialisé sa candidature, a déclaré vouloir « refonder un nouveau parti, pour une droite rassemblée et non rétrécie ». Une manière de dénoncer la ligne jugée trop droitière et beaucoup trop clivante d’Eric Ciotti qui risquerait selon certains cadres de faire exploser le parti. Il faudra également compter sur Aurélien Pradié, député du Lot et secrétaire général des Réoublicains qui entend jouer la carte du troisième homme qui tirerait profit de l’affrontement des deux ténors de l’aile droite. Une chose est certaine : si les deux dernières élections du président LR ne donnaient lieu à aucun suspens, il semblerait que la prochaine qui se clôturera en décembre s’annonce bien plus disputée.

Visite en France de Mickey Levy, président de la Knesset

A l’occasion d’un déplacement de trois jours en France, le président du Parlement israélien a rencontré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet accompagnée des députés Meyer Habib, Valérie Rabault et du président de la commission de la défense, Thomas Gassilloud. Après son passage à l’Assemblée nationale, Mickey Levy s’est rendu à l’Hôtel de ville de Paris où il a rencontré la Maire de Paris, Anne Hidalgo et son adjoint en charge des relations internationales, Arnaud Ngatcha. Il s’est ensuite déplacé au Sénat à la rencontre du président du Sénat, Gérard Larcher et des sénateurs, Christian Cambon président de la commission des affaires étrangères, Hervé Marseille, président du groupe Union centriste, Roger Karoutchi, vice-président du Sénat et Claude Raynal. Un échange avec le groupe d’amitié France – Israël a également été organisé. Son déplacement fut l’occasion de discuter des évolutions de la lutte contre l’antisémitisme et du renforcement des relations bilatérales entre la France et Israël.

Vu sur Twitter à l’occasion de la venue en France du président de la Knesset Louis Boyard (LFI)

« Quand un français est injustement détenu par une puissance étrangère, la France agit pour sa libération. Pourquoi notre diplomatie est si discrète lorsqu’il s’agit de l’avocat franco-palestinien, Salah Hamouri ? » ; « Bon j’ai une question, pourquoi est-ce que quand on a un français qui est détenu dans n’importe quel pays, mis à part Israël, on arrive à le faire libérer et pour Salah Hamouri qui est détenu depuis plusieurs mois, nous ne faisons absolument rien ». Les propos de ce jeune député alimentent sans aucun doute la haine d’Israël celle-là même derrière laquelle se cache les antisémites et qui est dénoncée par la résolution de l’IHRA votée en 2019.

Communiqué de presse LFI « Aujourd’hui, une délégation de la Knesset est reçue à l’Assemblée nationale. Le groupe de la France Insoumise – NUPES enjoint la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun- Pivet à saisir l’occasion de cette visite officielle pour demander la libération de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Celui-ci est détenu sans motif dans les prisons israéliennes depuis le 7 mars 2022. La France ne peut abandonner un de ses citoyens et tolérer la négation de ses droits fondamentaux. »