Madame Constance Le Grip, députée des Hauts-de-Seine, a appelé cette semaine l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la nécessité de soutenir l’inscription du « Parti de Dieu » (Hezbollah) sur la liste des organisations terroristes du Conseil de l’Union européenne.
« Créé en 1982 au Liban, trois ans après la révolution islamique en Iran, le Hezbollah est une organisation complexe et opaque, associant une branche politique et une structure paramilitaire dirigée en son sommet par un « Conseil central djihadiste ».
Selon le rapport de la Fondation pour l’innovation politique « Les attentats islamistes dans le monde » de novembre 2019, le Hezbollah est responsable de 20 attentats en Europe, ayant provoqué la mort de 55 personnes. La France a été durement attaquée dans les années 1980, avec une série de 14 attentats, dont celui du 17 septembre 1986, rue de Rennes à Paris, tuant 7 personnes et en blessant 55 autres.
Depuis le début des années 2010, les activités terroristes et militaires du Hezbollah se sont poursuivies en Europe, notamment par une attaque à l’aéroport de Bourgas, sur la rive de la mer Noire, en Bulgarie, le 18 juillet 2012, tuant sept personnes (cinq Israéliens, un Bulgare et l’auteur présumé de l’opération). En mars 2013, un agent du Hezbollah a été condamné à trois ans de prison par la justice chypriote pour avoir planifié une attaque contre des intérêts israéliens sur le sol de Chypre.
Ces différentes attaques ont poussé, le 22 juillet 20l13, les ministres des affaires étrangères des vingt-huit membres de l’Union européenne à inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne.
Toutefois, le djihadisme chiite, s’il s’est concentré sur la zone de conflit territorial du Levant ces derniers mois, a poursuivi des activités criminelles ou des projets d’attentats en Europe et cette interdiction seulement d’une partie de l’organisation terroriste montre ses limites.
Ainsi, en 2014, un trafiquant d’armes du Hezbollah a été arrêté en République tchèque, entraînant l’enlèvement de 5 citoyens tchèques au Liban en juillet 2015, puis échangés contre cet agent en janvier 2016.
Plus récemment, en juin 2018, la coopération de différents services de renseignement européens a permis de déjouer un projet d’attentat contre un rassemblement d’opposants iraniens à Villepinte, en France. Les mesures d’enquête, à travers toute l’Europe, ont mis en lumière la proximité des soutiens de certaines associations musulmanes chiites proches du Hezbollah libanais.
Le mouvement de contestation, inédit, qui secoue le Liban depuis le milieu du mois d’octobre montre, chaque jour, le souhait des Libanais de se libérer de l’emprise qu’exerce le Hezbollah sur leur pays, rejetant la corruption et les blocages politiques que ce dernier fait peser en refusant tout compromis permettant l’installation d’un nouveau Gouvernement. Cette situation de violence, provoquée par ces milices paramilitaires, a été dénoncée le 26 novembre dernier par des experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’ONG Amnesty International qui craignent « une escalade dangereuse ».
Madame Le Grip demande donc au Ministre des Affaires étrangères et de l’Europe si la France envisage de demander l’inscription de la totalité des organisations composant le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, à l’image de ce que les Pays-Bas, pays membre fondateur de l’Union européenne, ont déjà fait. »