Par Guilhem Delteil, Correspondant RFI à Jérusalem
Les services de sécurité israéliens l’accusent d’avoir détourné des centaines de milliers, voire des millions, d’euros en faveur de la branche armée du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave palestinienne de Gaza. Des accusations qui rappellent des précédents.
Le communiqué des autorités israéliennes se garde bien de mettre en cause la Turquie avec qui elles viennent juste de se réconcilier. Mais pour le service de sécurité intérieure, il ne fait aucun doute que Mohammed Mourtaja, coordonnateur dans la bande de Gaza de l’agence de coopération publique turque Tika, est lié depuis 2008 au Hamas, mouvement considéré comme terroriste par Israël et les pays occidentaux.
Le Shin Beth affirme que Mohammed Mourtaja a détourné a minima des centaines de milliers d’euros au profit de membres de l’aile armée du Hamas ou de leur famille. Et si le but officiel de sa traversée du territoire israélien était la participation à un stage, il avait – dit ce service de renseignement – un objectif caché : obtenir des informations destinées à améliorer la précision des tirs de roquettes depuis Gaza.
Ces accusations israéliennes visant un humanitaire gazaoui ne sont pas les premières. Le directeur de l’ONG World Vision est actuellement en procès, accusé d’avoir détourné des dizaines de millions de dollars au profit du Hamas. Mais une enquête menée par le gouvernement australien, qui finançait cette organisation chrétienne, vient contredire cette version israélienne.