De la guerre.

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En 1948, la naissance d’Israël a tout changé, pour les Juifs et pour le monde. En 75 ans cet État est devenu le symbole de l’innovation, une puissance nucléaire et au statut des Juifs victimes “en pyjama rayé” s’est substitué celui d’une “nation guerrière, dominatrice et sûre d’elle-même”.

Merci à Charles de Gaulle qui a enterré, en juin 1967, la mémoire de la Shoah et a ouvert en Europe et dans le monde une nouvelle époque de la haine des Juifs, en particulier celle de l’islam intégriste. Son objectif avoué publiquement, comme tous les intégrismes de l’histoire, est la conquête de l’Occident chrétien, l’annihilation d’Israël, ligne de front de cette guerre, celle de tous les Juifs de la planète.

Ceux-là ne sont plus des victimes et donc sont les coupables désignés par l’intelligentsia pervertie de cette gauche qui seule, dans le monde, décerne les brevets d’humanité. Ne jamais oublier que la gauche est stupide et la droite méchante ! Il est vrai que la nature d’un État souverain est aussi définie par sa capacité d’user de la force au service de ses intérêts et que cette nouvelle nature de l’État-nation du peuple juif le rend culturellement proche des valeurs traditionnelles de la droite, renforçant l’antipathie des partis de gauche. L’avenir des alliances d’Israël sera donc, ironie de l’histoire, à droite.

Dans quelques jours nous serons le 7 octobre à nouveau…

Le 3 juillet dernier, #agirensemble, créé par ELNET, a invité à Paris à la Maison de la Mutualité, entre autres, Yonathan Arfi, Rachel Khan, Manuel Valls, Mossab Hassan Yousef, Abnousse Shalmani, le Père Patrick Desbois, l’imam Hassen Chalghoumi, Michel Houellebecq, Alain Finkielkraut, Sylvain Tesson, Raphaël Enthoven… plusieurs milliers de personnes ont assisté à cette rencontre.

François Zimeray y a prononcé un discours exceptionnel. Après s’être demandé où étaient passés ses camarades de combat de toutes les causes humanistes qu’ils avaient partagées, après avoir dit sa tristesse de leur absence de toute manifestation ne serait-ce que d’un peu de compassion, il a évoqué la Shoah. Il a dit : “Dans quelques temps il n’y aura plus aucun témoin vivant de la Shoah. Vous, ici présents, êtes les témoins du 7 octobre, c’est vous qui êtes les nouveaux témoins !” Ces mots célèbrent la transmission la plus terrible, celle qui est l’âme de la conscience juive. D’Amalek à l’Inquisition, des pogroms à la Shoah, il nous est interdit d’oublier, il nous est interdit de nous tromper, de ne pas anticiper les menaces en gestation !

Le 7 octobre aura été un révélateur extraordinaire. Celui, notamment, qui nous a rappelé la loi fondamentale de la vie, celle de l’impermanence. Ceux qui pensaient que le concept de “plus jamais ça” était éternel ont été réveillés en sursaut. Ceux qui pouvaient espérer un peu de compassion pour ces victimes de la rage barbare, de ces exactions impensables, ont été confrontés à une autre barbarie, une nouvelle guerre, celle des lâches, de ces prétendus humanistes dont les leçons de morale n’étaient qu’hypocrisie. On a vu s’affirmer dans le monde des positions inimaginables, on a vu naître une nouvelle barbarie, celle de la complicité, des renoncements, des lâchetés inavouées de ces artistes spécialistes de l’indignation, celle de “it depends” de ces présidentes d’universités américaines en réponse à la question de savoir si les agressions de Juifs étaient acceptables !

En fait, je reconnais toujours mes ennemis, leur détermination, leur courage. Ils ont mon estime. Je les combats et souhaite leur défaite totale. Ces nouveaux barbares, ces moralistes faibles, ces lâches, cette chair à canon qui nourrissent d’une énergie de haine inavouée, toutes les réécritures de l’histoire, sont les vrais apôtres de la haine. Je les méprise totalement. La morale, c’est qu’ils seront détruits par ceux-mêmes qu’ils soutiennent. C’est l’ironie finale de leur médiocrité, comme ces militants de gauche iraniens qui ont contribué à la destitution du Shah d’Iran. Ces Européens apeurés finiraient comme eux si l’islam conquérant des Frères musulmans ou de leurs branches terroristes triomphaient.

Le combat sera long, la victoire incertaine. La haine des Juifs est en expansion. Elle est, hélas, aussi inconsciemment supportée par certains, obnubilés en Israël par leur antipathie pour Netanyahu. Ils se trompent d’adversaire et ce n’est pas un plaidoyer pour le Likoud. Je partage le désespoir des familles dont les enfants otages viennent d’être assassinés par le Hamas mais ces meurtres sont ceux du Hamas, de personne d’autre. J’ai sur mon cœur cette chaîne dont la plaque en métal dit « bring them home now ». Elle m’a été donnée à Tel Aviv quelques jours après le massacre. Celle qui me l’a donnée est la mère d’un otage.

Dans cette guerre que mène Israël contre les meurtriers du 7 octobre sont engagés les enfants de Tsahal. Je comprends autant la tristesse infinie des familles dont les enfants de Tsahal meurent au champ d’honneur. Ces combattants meurent aussi pour que plus jamais il n’y ait d’autres plaques qui disent « bring them home ». Tous ceux qui combattent, tous ceux qui ont combattu savent que la mission de tous les chefs militaires est de ramener à la maison leurs frères d’armes. Le sacrifice de leurs vies n’a de sens que s’il contribue à une victoire totale d’Israël. Demander l’arrêt des combats, demander de négocier avec les assassins des enfants de la rave party, des femmes et des hommes des kibboutz ravagés n’a aucune dimension stratégique.

Prétendre que l’objectif principal d’Israël est la libération des otages est un mensonge de tous les responsables militaires et politiques. Le drame total est que, croire pour soulager la souffrance des familles des otages, qu’il doit être entretenu l’espoir est une illusion qui ne préserve que le manque de courage de certains dirigeants politiques et militaires. La victoire ne viendra que de l’acceptation de la guerre et de toutes ses conséquences dont les plus terribles.

Les livres d’histoire sont remplis de la poussière des empires disparus et notamment de tous ceux qui furent les ennemis des Juifs. La réalité est qu’aujourd’hui Israël mène une guerre dans des circonstances qui n’ont jamais existé. Celle où l’ennemi est enterré sous une population civile dans des tunnels surarmés qui débouchent dans des écoles, des mosquées, des hôpitaux.

Malgré les déclarations des agences des Nations Unies, complices et actrices des exactions, le ratio des pertes civiles réelles est inimaginablement faible. La stratégie d’action et les résultats obtenus font l’admiration (très silencieuse) de tous les états-majors occidentaux et particulièrement de ceux qu’ELNET a invités sur les territoires de cette guerre. Le génie militaire d’Israël est en action. Nous avons toujours vaincu nos ennemis parce que nous avons toujours combattu sans haine, mais nous avons toujours combattu !

Entre deux guerres, ce peuple minuscule que nous sommes a créé, en proportion et dans tous les domaines de la création, ce qu’aucun autre peuple n’a jamais créé. Aucune admiration ni reconnaissance n’ont jamais égalé l’animosité, la jalousie, la rancœur et la haine en retour.
Sans doute parce que l’énergie qui nous anime est l’amour.

Nous combattons et nous avons toujours combattu pour la vie. Nous avons toujours vaincu sans haine. Notre loi est la guerre.

Pierre Dassas, Founder & Président ELNET France