L’Edito hebdomadaire du 30 Mai 2022

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Lorsque l’on pense à la résolution du conflit israélo-palestinien, trois mots jaillissent spontanément : justice, vérité et paix. Ces trois concepts sont indissociables et c’est sans doute pour cela qu’aucune issue n’a, pour l’heure, été trouvée. En voilà pour preuve quelques faits…

Dimanche 29 mai, des dizaines de milliers d’Israéliens se sont rendus à Jérusalem pour prendre part à la traditionnelle « Marche des drapeaux », partie importante des festivités célébrant les 55 ans de la réunification de la capitale d’Israël. Craignant des dérapages, la police a mobilisé près de 3 000 policiers puisque l’an dernier déjà, lors de ces mêmes célébrations, de nombreuses provocations avaient tourné à l’émeute et le Hamas, au pouvoir à Gaza, avait lancé des salves de roquettes et de missiles dont certains avaient visé et touché Jérusalem. S’en sont suivis des affrontements avec les terroristes du Hamas qui ont fait pleuvoir sur les populations civiles israéliennes 4000 missiles en 11 jours seulement.

Les médias français et internationaux n’ont, cette fois encore, pas manqué l’occasion de livrer une analyse biaisée, partiale et unilatérale des faits, relatant des incidents marginaux provoqués par quelques Israéliens peu représentatifs du cortège pacifique et festif, et ignorant la masse des Arabes palestiniens qui appellent la destruction d’Israël, à l’épuration ethnique et à la violence contre les juifs.

Cette injustice permanente est absolument insupportable. Comment 74 ans après la création de l’Etat d’Israël, en sommes-nous encore à devoir justifier le droit du peuple juif à exercer son droit à l’autodétermination sur la terre de ses ancêtres ?

La question de l’avenir de Jérusalem ne cesse d’être questionnée pour remettre en cause le droit naturel et légitime d’Israël sur sa capitale éternelle. Pourtant, depuis 1948, et même avant, les droits souverains d’Israël sur Jérusalem étaient bien ancrés dans l’Histoire et le droit international et cela pour plusieurs raisons.

Premièrement, jusqu’aux années 1860, les Juifs constituaient une majorité dans la Ville sainte. Il faut d’ailleurs rappeler qu’à l’époque, Jérusalem était très faiblement peuplée et composée d’une population qui vivait dans des conditions souvent misérables. A la veille de la Première Guerre mondiale, les juifs représentaient près de 60% de la population, d’après les données du Mandat britannique, les autres 40% étant répartis entre Chrétiens et Musulmans. Selon des recensements sur la population de la Ville, faits séparément par la Jordanie et par Israël en 1961 (six ans avant la guerre des Six Jours) 72% étaient Juifs, 22% musulmans et 5% chrétiens.

Deuxièmement, la proposition de l’ONU faite en 1947 d’internationaliser Jérusalem en corpus separatum et qui figure en annexe de la Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU, n’était qu’une recommandation non-contraignante. Il était prévu que 10 ans plus tard, un référendum se tiendrait pour l’ensemble des résidents sur la question de la souveraineté de la Ville. Soulignons qu’en 1948, lors du siège de Jérusalem imposé aux habitants juifs de la ville par les envahisseurs arabes, l’ONU fut complètement indifférente à leur sort. De fait, Israël a considéré que la proposition de l’internationalisation de Jérusalem manquait de fondement moral et deviendrait « nulle et non avenue » comme l’avait affirmé à l’époque le Premier ministre David Ben Gourion.

Troisièmement, les lignes de 1967 n’ont jamais été des frontières internationalement reconnues mais seulement des lignes d’armistice de la guerre de 1948 déclenchée par les Arabes. La Résolution 242 du 22 novembre 1967 ne stipulait qu’un retrait de « territoires » pour des « frontières sûres et reconnues ». Lord Caradon, l’ambassadeur britannique à l’ONU qui avait rédigé cette résolution, avait rejeté la requête soviétique d’ajouter le mot « tous » avant le mot « territoires ». De ce fait, seule la version anglaise fait foi et toute autre interprétation de la résolution 242, qui dérive de la traduction officielle de l’Organisation des Nations Unies, ne peut être acceptée.

Enfin, il convient de rappeler que la liberté du culte pour toutes les religions n’est respectée à Jérusalem que depuis la présence israélienne De 1948 à 1967, les Jordaniens ont expulsé tous les juifs de Jérusalem Est, détruit toutes les synagogues, et transformé  les cimetières en latrines. Ils ont imposé également de sévères restrictions à la communauté chrétienne qui s’est réduite au fil des ans. Même pendant la période ottomane et sous le Mandat britannique, les Juifs se battaient pour faire respecter leur droit de prier au Mur occidental.

Le cœur du conflit israélo-palestinien est là. Les mensonges, la délégitimation, l’incitation à la haine, le terrorisme, la condamnation internationale d’Israël… Il ne s’agit  pas d’un conflit territorial mais d’un projet pour l’anéantissement d’Israël et la disparition des juifs du Moyen-Orient. De plus, les Palestiniens usent de la rhétorique religieuse pour lever les foules musulmanes au nom de la défense des lieux saints. De la Nakba à Al Aqsa, ils instrumentalisent la haine antisémite pour souffler sur les braises du conflit israélo-arabe qui pourtant, et les accords d’Abraham nous en apportent la preuve, ne demande qu’à être résolu.

Si la France et l’Europe veulent faire oeuvre utile au Moyen-Orient, elles doivent absolument faire preuve de lucidité. Sans vérité et sans justice – et cela vaut pour ceux qui se veulent médiateurs dans ce conflit, la paix ne restera qu’une chimère.