L’Edito hebdomadaire du 25 Avril 2022

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Déjouant tous les pronostics les plus funestes, la France s’est levée pour reconduire Emmanuel Macron à la présidence de la République et repousser l’extrême droite du clan Le Pen.

Arrivé en tête du 1er tour avec 28% des suffrages, puis au 2Nd avec 58.5% des voix, Emmanuel Macron est le grand gagnant de cette élection présidentielle. Il réalise par la même occasion une performance historique puisqu’aucun président de la Vème République, hors cohabitation n’a été réélu pour un second mandat.

Cet exploit est d’autant plus remarquable puisque son premier quinquennat aura été triplement impacté :

D’abord par la crise des gilets jaunes qui pendant près d’un an et demi aura secoué la France et paralysé le pays en bousculant l’agenda des réformes.

Ensuite par la pandémie du Covid-19 et cette crise sanitaire, telle que nous n’en avions pas connue depuis plus de 100 ans et que le gouvernement comme tout ceux de la planète a dû gérer avec un grand nombre d’inconnues. La France a tout de même réussi à se sortir de cette crise, malgré une économie à l’arrêt pendant près de deux ans, grâce à la stratégie vaccinale et au désormais célèbre « quoi qu’il en coûte ».

Enfin, la guerre en Ukraine qui a éclaté à deux mois du scrutin a bouleversé l’ordre mondial provoquant une situation inconnue depuis la 2nd guerre mondiale et qui aura des conséquences politiques importantes.

Malgré ces nombreux obstacles et ces réalités qui ont dopé les extrêmes, leur permettant de récolter plus de 50% des suffrages au premier tour, Emmanuel Macron a réussi le pari de convaincre une majorité d’électeurs de le réélire, et ce n’est pas rien ! C’est une performance qu’il faut souligner car rappelons le, les autres ont échoué : Nicolas Sarkozy face à François Hollande qui lui-même, défait par les frondeurs de son propre camp n’a pas pu ou pas voulu se représenter.

Cette victoire est un soulagement pour la France, pour l’Union Européenne et plus largement pour toutes les démocraties du monde qui craignaient, à juste titre, une catastrophe économique, démocratique et une remise en cause de nos valeurs communes avec une possible arrivée au pouvoir de Marine Le Pen.

L’élection présidentielle au suffrage universel comporte une règle fondamentale : au premier tour on choisit, au second on élimine. Force est de constater que le projet d’Emmanuel Macron lui a permis d’arriver en tête du scrutin et de réaliser un meilleur score qu’en 2017 et qu’au second tour face à Marine Le Pen, il a été plébiscité par la majorité des électeurs qui pour certains ont exprimé leur soutien à son projet et à sa personne et pour d’autres ont souhaité faire barrage à l’extrême droite.

Il est toujours amusant d’entendre ceux qui ont perdu affirmer qu’ils ont gagné, mais dans une élection présidentielle il n’y a qu’un seul vainqueur, surtout face aux discours de haine et de colère, de l’extrême droite comme de l’extrême gauche, qui cherchent à nourrir le chaos, la désunion, à minimiser et relativiser une victoire pourtant incontestable.

Évidemment ce succès doit être abordé avec humilité et ne doit pas occulter les défis auxquels la France doit faire face, ni la gravité des fractures que traversent la société française qui sont à l’image de celles auxquelles sont confrontées toutes les démocraties.

Dès à présent, tous les défis sont sur la table et ce ne sera pas à la carte. Il faudra affronter toutes les crises en même temps et cela ne sera possible que par le rassemblement de tous les Français qui le souhaitent pour, hors des partis extrémistes, refonder la République et ouvrir de nouvelles perspectives.

Pour mener à bien ce projet, le Président de la République devra compter sur une majorité ou une coalition parlementaire forte et unie qui aura la lourde tâche de restaurer la confiance à l’égard du politique et éclairer le débat sur des sujets au combien importants, tels que l’environnement, le climat, le pouvoir d’achat, la sécurité, le communautarisme, l’économie…

Ces préoccupations obligent nos élus et futurs élus de la République à se mobiliser et à dépasser leurs clivages politiques pour permettre à la France de rester un phare parmi les nations.

Ces bouleversements géopolitiques impliquent de regarder le monde différemment et notamment ce qu’il se passe aux bords de la Méditerranée et au Moyen-Orient. La France et l’Union européenne doivent regarder Israël et les accords d’Abraham avec intérêt pour s’inspirer avec bienveillance de ce qui a été fait pour conduire à la paix entre les peuples.