Face à l’islamisme et au terrorisme, ne pas baisser la garde

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Hier, dimanche 27 mars, ELNET organisait la cinquième édition du sommet européen sur la radicalisation islamiste et la menace terroriste réunissant 40 experts et personnalités politiques pour discuter des nombreux enjeux qui se profilent à quinze jours de l’élection présidentielle. Comme pour illustrer la prégnance de cette menace, nous avons appris dans la soirée l’assassinat de deux agents de la police israélienne des frontières, Yezen Falah et Shirel Abukarat, tous deux âgés de 19 ans. L’attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Cet attentat survient quelques jours après une autre attaque terroriste meurtrière dans la ville méridionale de Beersheva, également commise par un Arabe israélien ayant auparavant tenté de rejoindre le groupe djihadiste, faisant craindre de nouvelles attaques revendiquée par le groupe.

Les responsables sécuritaires avaient dernièrement mis en garde contre une flambée de violence avant et pendant le mois du Ramadan, qui commence samedi.

Depuis la création d’ELNET en 2010, nous nous efforçons de renforcer la coopération entre l’Europe et Israël autour de la lutte contre l’islamisme et le terrorisme.

Cela fait désormais dix ans que l’Europe est confrontée à une série d’attentats terroristes, qui l’ont amenée à s’engager à prendre un certains nombre de mesures. Les attentats terroristes de 2020 en France ont conduit le président français Emmanuel Macron à dévoiler un nouveau plan de lutte contre le radicalisme. De même, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Autriche ont dû affronter le terrorisme. Relever ces défis, discuter des outils de lutte contre la radicalisation et renforcer la coopération sont des questions urgentes qu’il convient d’aborder. Ce combat prendra du temps mais il faut continuer à la mener, sans compromis.

Avant la tenue de notre sommet européen, nous avions commandé un sondage à l’IFOP intitulé : « Le rapport des Français à l’islam, à la laïcité et à la menace terroristes ». Ces thématiques sont en effet au cœur des discours de certains candidats à l’élection présidentielle comme Éric Zemmour et Marine Le Pen, mais également sources de nombreux clivages au sein de la société plus largement, en raison des stigmates laissés depuis les attentats commis par Mohammed Merah il y a maintenant dix ans, puis ceux de 2015, et plus récemment les assassinats du Père Hamel et de Samuel Paty.

Parmi les révélations de l’enquête, l’islamisme est perçu comme un danger pour la République par plus des trois-quarts des Français, un niveau qui croît avec l’âge (53% chez les 18-25 ans et 90% chez les 65 ans et plus). Pour autant, ce danger que représente l’islamisme pour la République est perçu comme sous-estimé par les différents acteurs, majoritairement par le personnel politique (52%), le Gouvernement (51%), mais également par les médias (45%) et dans une moindre mesure par les services de police et de renseignement (41%).

D’un point de vue politique, cette thématique se place au cœur des préoccupations électorales. En effet, plus de la moitié des Français (53%) considèrent que les candidats à l’élection et les médias n’abordent pas suffisamment les questions liées à la lutte contre l’islamisme.

Alors que l’islamisme nourrit le communautarisme en mettant à l’épreuve l’héritage républicain et la laïcité, il est également un défi pour l’Europe qui doit prendre la mesure de la menace, incarnée par l’entrisme non dissimulé des Frères musulmans au sein de ses institutions. La présidence française de l’Union européenne peut ainsi être l’occasion de mobiliser les pays membres pour mener la bataille des idées contre l’obscurantisme islamiste et approfondir l’un des thèmes de son agenda : le financement du terrorisme.