Où va le monde ?

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La déception est à la hauteur des grandes espérances que nous avons placées dans ce 21ème siècle. L’illusion d’un monde meilleur caractérisé par la paix et le progrès n’aura pas duré longtemps et aura bien vite laissé place à une logique guerrière portée par les pays autoritaires tandis que le déclin moral semble régir l’ordre international. Une question nous taraude alors en ce début d’année 2022 si chaotique: où va le monde ?

Alors que la présidence de la République française avait annoncé le 20 février 2022 que les présidents russe et américain avaient accepté de se rencontrer, Vladimir Poutine a  finalement signé le lendemain l’acte de reconnaissance des deux territoires séparatistes du Donbass en Ukraine : la République populaire de Donetsk et la République populaire de Louhansk. Dans la nuit du 21 au 22 février, des véhicules blindés et des troupes russes ont pénétré dans l’est de l’Ukraine sous couvert de maintien de la paix. L’Europe, les Etats-Unis, l’ONU et la majorité des membres du Conseil de sécurité ont condamné cette décision de la Russie, considérée comme une violation du droit international.

Une fois encore, le désordre et la violence semblent constituer les nouvelles règles du système international, au milieu duquel le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a refusé d’être exfiltré par les Américains, apparaît comme une force morale.

Ce conflit entre la Russie et l’Ukraine nous renvoie à plusieurs incohérences. Quel est ce monde où une grande puissance, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, peut menacer le monde d’une attaque nucléaire et mobiliser ses forces dans ce sens en faisant fi des traités bilatéraux et de ses engagements moraux ? Quel est ce monde où les organisations internationales comme l’ONU, supposées garantir la concorde entre les nations, promouvoir la liberté et la démocratie, sont noyautés par des dictatures et des pays autoritaires qui les instrumentalisent pour faire avancer leurs intérêts ? Quel est ce monde où les États qui malmènent les droits humains bloquent les mécanismes internationaux qui luttent contre les violations, se garantissant l’immunité ? Leur action est révélatrice d’une tendance plus lourde, où les Etats voyous et les régimes corrompus contestent le caractère universel des droits de l’homme. A quoi servent ces institutions internationales si des pays peuvent recourir au « terrorisme international » (Charles Michel) en toute quiétude ?

Les événements géopolitiques actuels doivent nous conduire à nous interroger plus globalement sur l’état du monde. Si nous ne prenons pas maintenant la mesure de toutes les incohérences de notre système international, nous courons droit à notre perte.

D’autres terrains de conflits comme le Moyen-Orient sont le théâtre d’aberrations. Comment des organisations terroristes peuvent couvrir de missiles des populations civiles qui ne tiennent à leur survie que parce que des moyens technologiques ont été déployés pour empêcher ces mêmes missiles d’atteindre leur cible ?

Quel est ce monde où un pays, l’Iran, cherche à obtenir la bombe avec le projet clairement annoncé, de rayer Israël de la carte ?

Comment des organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah bénéficient-elles encore de la complaisance de certains pays occidentaux  au prétexte qu’il faudrait distinguer une branche politique et une branche militaire ?

Comment l’Autorité palestinienne peut-elle détourner les fonds européens pour financer les terroristes les plus zélés ?

Il est temps de changer la donne. Ne soyons pas fatalistes. Peut-être est-il temps, comme ce fut le cas en 1945 d’envisager une nouvelle charte des Etats qui respectent les droits de l’homme, protègent la paix et promeuvent l’universalisme.

« En fermant les yeux alors que les responsables de violation des droits de l’homme rejoignent facilement le Conseil de l’ONU et y imposent leurs idées, les grandes démocraties seront complices du déclin moral de l’organisation mondiale », avait déjà prévenu Hillel Neuer, le directeur de l’ONG UN Watch.  Un avertissement qui vise particulièrement l’Europe qui pourrait sortir de l’histoire et devenir le terrain de jeu des autres si elle ne s’affirme pas davantage.