ÉDITO. L’attentat de Washington est la conséquence de la guerre contre les Juifs menée par la gauche radicale et l’extrême droite islamiste des Frères musulmans.
Par Luc de Barochez
Des personnes en deuil se rassemblent devant le musée juif Lillian et Albert Small Capital, où deux employés de l’ambassade d’Israël ont été abattus dans la nuit du 22 mai 2025 alors qu’ils quittaient le musée à Washington.
Elias Rodriguez a assassiné deux employés de l’ambassade israélienne à Washington de 21 balles tirées à bout portant, devant le musée juif de la capitale américaine, le 21 mai. Le militant d’extrême gauche a prétendu qu’il voulait ainsi contribuer à «libérer la Palestine». Son acte témoigne d’une réalité tragique : la diabolisation d’Israël, qui ne cesse de s’amplifier depuis l’horrible razzia perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas, fait peser une menace mortelle sur les communautés juives du monde entier.
Sarah Milgrim, 26 ans, et Yaron Lischinsky, 30 ans, sont des innocents, victimes d’un acte de haine antisémite. Le tueur les a pris pour cible parce qu’il voyait en eux des Juifs israéliens et que, pour cette seule raison, ils méritaient la mort. Peu lui importait que la première fût américaine, juive du Kansas, et le second un fidèle du christianisme, la religion transmise par sa mère. Peu lui importait aussi que le couple, qui devait bientôt se fiancer, s’engageât en faveur de la coexistence pacifique avec les Palestiniens. Euvrer pour le dépassement des clivages est, aux yeux des extrémistes, une circonstance aggravante.
Désinformation antisémite
Elias Rodriguez a revendiqué son forfait. Il l’a, semble-t-il, commis seul. Mais il a été encouragé par l’intense propagande antijuive orchestrée depuis un an et demi par nombre d’intellectuels et d’universitaires, d’hommes et de femmes politiques, de médias aussi, aux États-Unis comme en Europe, sans parler des autres parties du monde. Le droit à la légitime défense d’Israël est nié, les accusations les plus outrancières sont proférées, les concepts les plus extrémistes deviennent monnaie courante.
Ainsi en est-il, pour ne prendre qu’un exemple, du «génocide» qui serait planifié et mis en œuvre par le gouvernement Netanyahou à Gaza. Pour justifier cette charge, il faudrait prouver que les morts palestiniens ont été tués pour la seule raison qu’ils étaient palestiniens. Or, c’est faux : Israël combat les militants du Hamas, qui ont déclenché les hostilités, qui ont kidnappé des otages et qui utilisent leurs propres concitoyens comme boucliers en se mêlant à la population civile, y compris dans les hôpitaux et les écoles.
On doit dénoncer avec force la brutalité des méthodes employées par Israël dans sa guerre, le peu de cas qui est fait de la vie des civils, l’utilisation de l’aide alimentaire comme arme de guerre, en violation du droit humanitaire. Mais prétendre y voir un génocide relève de la désinformation antisémite, laquelle peut facilement transformer l’émotion suscitée par les images du conflit en haine, voire en désir de meurtre. Et s’il ne s’agissait que de génocide ! Israël est aussi accusé faussement de colonialisme, d’apartheid, d’impérialisme, de fascisme, voire, de manière éhontée, de nazisme.
Un environnement propice au passage à l’acte
La guerre psychologique contre les Juifs, tous assimilés à Israël, est menée par une alliance informelle entre la gauche radicale et l’extrême droite islamiste des Frères musulmans – dont est issu le Hamas -, deux camps que rien ne devrait rapprocher, si ce n’est leur égale détestation d’Israël et de l’Occident.
Des dirigeants supposés « responsables » y prêtent leur concours : le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, le Britannique Tom Fletcher, a ainsi affirmé la semaine dernière que 14000 bébés de Gaza allaient mourir sous quarante-huit heures si l’aide alimentaire n’était pas rétablie. L’intéressé a dû ravaler son mensonge le lendemain, mais nombre de médias et de politiques, qui avaient entre-temps relayé sans précaution son énormité, n’ont pas jugé utile de publier le démenti.
C’est entendu : la grande majorité des manifestants propalestiniens rejette la violence. Mais l’environnement créé par la désinformation anti-israélienne incite certains fanatiques au passage à l’acte, comme le montre l’attentat terroriste de Washington. Le Hamas est parvenu à ses fins en contribuant à ce que, sous couvert «d’antisionisme», l’antisémitisme soit redevenu socialement accepté dans de larges parts de l’opinion publique, en Amérique comme en Europe, contraignant les communautés juives, quatre-vingts ans après la fin de la Shoah, à développer des tactiques de survie.