Délégation de 10 députés français et de l’ancien Premier ministre Manuel Valls
Compte rendu
Suite aux attaques barbares perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023, ELNET France a organisé la première mission d’urgence en Israël avec 10 députés français : Véronique Besse, députée de Vendée (LR), François Cormier-Bouligeon, député de Cher (RE), Pierre-Henri Dumont, député du Pas-de-Calais (LR), Benjamin Haddad, député de Paris (RE), Karl Olive, député des Yvelines (RE), Jérémie Patrier-Leitus, député du Calvados (Horizons), Emmanuel Pellerin, député des Hauts-de-Seine (RE), Anne-Laurence Petel, députée des Bouches-du-Rhône (RE), Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes (LR), Caroline Yadan, députée de Paris (RE), et Manuel Valls, ancien Premier ministre.
Cette mission d’urgence et de solidarité revêtait une importance cruciale pour le groupe de parlementaires et l’ancien Premier ministre. D’une part, ils étaient les premiers à voir l’indicible et à pouvoir témoigner, et d’autre part, ils ont pu réaffirmé leur soutien sans faille à Israël, qui a subi en une seule journée les attaques les plus meurtrières depuis la Shoah.
Lors de leur première journée de visite, la délégation s’est rendue dans le sud d’Israël. Là, ils ont visité la base militaire de Shurah, au sud de Tel Aviv, où des rangées de caravanes abritent les corps d’environ 300 victimes non identifiées car brûlés, démembrés, décapités, mutilés… Cette identification, en plusieurs étapes, concerne parfois de simples morceaux de chairs, et permet aux si nombreuses familles désespérées de retrouver leurs proches. Les terroristes avaient pour objectif de faire le plus grand nombre possible de victimes civiles et de violer le plus grand nombre de femmes, quelque soit leur âge.
Les parlementaires sont ensuite allés au kibboutz Kfar Aza, où d’innommables exactions ont été commises sur de jeunes enfants et leurs parents. 69 corps ont été retrouvés, soit environ 10% de de la population de ce kibboutz, qui comprenait 700 habitants. Ses habitants prônaient la paix et avaient développé une coopération économique avec leurs voisins gazaouis. Des familles entières ont été brûlées vives, enfermées dans des maisons que les terroristes ont incendiées. Des charniers d’adolescents de 12, 13,14 ans ont été retrouvés, sauvagement assassinés. Les maisons sont carbonisées, et une odeur de mort règne encore.
La délégation s’est également rendue dans la ville de Sderot et s’est entretenue avec le maire de la ville, Alon Davidi et (Res.) Golan Wach, responsable de l’Unité nationale de secours israélienne. Les 40 000 habitants ont presque tous été évacués. Seuls 4000 y résident encore.
L’après-midi, une rencontre avec les familles des otages était organisée, dont celle de Mia Schem, franco-israélienne. Quelques heures après la réunion, le Hamas a diffusé des images déchirantes de sa détention. Les familles ont raconté l’horreur aux députés. Le kidnapping d’un fils sur une moto sous les yeux de sa mère, une jeune fille qui va danser même avec un pied cassé parce qu’elle adore ça, danser. Et puis, ils ont évoqué ce groupe de soutien WhatsApp dans lequel s’infiltrent les terroristes qui postent « on est en train de violer vos filles ».
Le lendemain matin, les parlementaires se sont rendus à la Knesset pour rencontrer son président, Amir Ohana, et les responsables du Groupe d’amitié Israël-France, les députés Karin Elharrar, Yossi Taieb ainsi que Shelly Tal Meron, Dan Illouz, Debby Bitton et Itshack Pindrus. Ces derniers ont rappelé que le combat que mène actuellement Israël est un combat politique contre le terrorisme islamiste, un combat médiatique contre la diffusion de l’idéologie de mort et le renversement des valeurs, et un combat diplomatique contre ceux qui financent le terrorisme, notamment l’Iran.
Plus tard dans la journée, la délégation a reçu un briefing sécuritaire au siège du ministère de la Défense israélien. Ils ont ensuite rencontré des survivants des attaques et des soldats blessés à l’hôpital Ichilov. Celui-ci a été conçu il y a 12 ans pour protéger ses patients en cas de roquettes ou de bombardements. Le parking a été aménagé en hôpital, les véhicules automobiles ont disparu et ont été remplacés par des lits médicalisés. Après les attaques, l’hôpital a pris en charge environ 300 blessés. Tous les effectifs sont au travail soit plus de 300 médecins.
Depuis le 7 octobre, ce sont plus de 2 000 dons du sang qui ont été recueillis. Une grande solidarité s’est mise en place. Les civils viennent spontanément dans les hôpitaux pour remercier les médecins, apporter des gâteaux et soutenir les malades.
Alors que l’attention médiatique se tourne vers les images de destructions à Gaza, il est encore plus critique pour les décideurs européens de voir la réalité sur le terrain du point de vue israélien pour contribuer à maintenir le soutien nécessaire de la part des alliés européens clés.