Délégation parlementaire  »Les Républicains » en Israël – Mars 2023

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Pour la deuxième fois de l’année, ELNET a organisé une délégation composée de 15 députés français du groupe les Républicains en Israël. Alors que l’État hébreu est au carrefour des crises qui secouent le Moyen-Orient, l’objectif de notre déplacement était de mieux appréhender les enjeux de la région et de souligner l’importance de la coopération entre la France et Israël.

Première délégation française à se rendre en Israël depuis l’installation du nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu, notre mission s’est articulée autour de trois grandes thématiques : la diplomatie publique, la sécurité/défense et la transition écologique.

Nos parlementaires ont également pu avoir un aperçu de l’économie israélienne et de la vitalité des startups en Israël.

Grâce aux rencontres et aux visites de haut niveau programmées tout au long de ce séjour, les membres de la délégation ont pu établir un dialogue de confiance, transparent autour d’intérêts communs, avec les représentants de la société civile, de l’armée et du monde politique.

Samedi 11 mars, la délégation s’est envolée pour Jérusalem où elle a été accueillie à l’occasion d’un dîner par le Dr. Emmanuel Navon, directeur d’ELNET Israël, pour un tour d’horizon de la situation politique avec un focus sur la réforme judiciaire qui secoue Israël depuis plusieurs semaines.

Le Dr. Navon a commencé son propos en présentant le fonctionnement institutionnel de l’État d’Israël et sa particularité qui consiste à ne pas avoir de constitution écrite, ni de parlement bicaméral mais une Cour suprême qui est le seul contre-pouvoir à l’exécutif.

Il a ensuite dressé un tableau de la politique israélienne contemporaine et de l’activisme judiciaire, qu’il a présenté comme décrié par la droite mais défendu par la gauche.

Ces échanges ont permis aux députés Les Républicains de mieux appréhender les enjeux de cette réforme et de comprendre la crise politique israélienne.

Dîner à Jérusalem en présence du Dr. Emmanuel Navon, directeur d’ELNET Israël

Dimanche 12 mars, les parlementaires français ont débuté leur journée par une visite de la Vieille ville de Jérusalem pour découvrir le Mur occidental, l’Église du Saint-Sépulcre et les différents quartiers de la ville. Enthousiasmés par la richesse culturelle de Jérusalem, ils ont été saisis positivement par l’histoire de l’État d’Israël et du peuple juif.

Visite de la Vielle ville de Jérusalem et du Mur Occidental

En fin de matinée, notre délégation s’est rendue au centre de commandement de sécurité et de contrôle Mabat 2000 de la Vieille ville de Jérusalem. Le commandant de police Rozenfeld en charge de l’ensemble du dispositif de sécurité de la Vieille ville a présenté à notre délégation le fonctionnement de la sécurité de ce lieu ultra-sensible. Le dispositif exceptionnel de vidéosurveillance avec reconnaissance faciale a inspiré les parlementaires qui souhaiteraient intégrer cette technologie pour les Jeux Olympiques de 2024, qui auront lieu à Paris.

Après cet exposé, le Commandant Rozenfeld est revenu sur les dernières attaques terroristes qui ont frappé la Vieille ville, et a diffusé et décrypté la vidéo d’un attentat commis, il y a quelques semaines, par des terroristes palestiniens.

Les députés français très sensibles à la sécurité d’Israël ont pris toute la mesure du quotidien des Israéliens marqué par une lutte de tous les instants face au terrorisme. Cette rencontre a également permis aux parlementaires de s’inspirer du modèle israélien pour optimiser la sécurité de leurs circonscriptions et de la France plus largement.

Visite du centre de commandement de sécurité et de contrôle Mabat 2000 de la Vieille ville de Jérusalem

 

Après avoir déjeuné dans le quartier de la Mamilla, notre délégation s’est rendue au Mémorial de la Shoah de Yad Vashem pour une visite guidée et une cérémonie dans la crypte du souvenir. Moment bouleversant pour l’ensemble des députés face à la monstruosité du nazisme et à l’horreur vécue dans les camps de concentration. Les députés Pierre-Henri Dumont et Annie Genevard, secrétaire générale du parti les Républicains et ancienne Vice-présidente de l’Assemblée nationale, ont ravivé la flamme du souvenir et déposé une gerbe de fleurs au nom du groupe les Républicains et de l’Assemblée nationale.

 

En fin d’après-midi, les parlementaires les Républicains se sont rendus au ministère des Affaires étrangères pour rencontrer S.E. Mme l’Ambassadrice Talya Lador-Fresher, directrice des Affaires européennes et S.E. M. l’Ambassadeur Emmanuel Nahshon, directeur général adjoint de la diplomatie publique. Les échanges ont essentiellement porté sur la menace iranienne, la guerre en Ukraine, la promotion des Accords d’Abraham et la perception israélienne de l’influence de la France dans la région du Moyen-Orient.

Talya Lador-Fresher a souligné l’importance de créer au sein du Parlement français un groupe d’études sur les Accords d’Abraham qui permettrait, entre autres, à la France de jouer un rôle dans ce processus qui est une véritable opportunité de paix et de stabilité pour la région. Cette suggestion a été très bien accueillie par la délégation qui a convenu d’étudier les modalités pour constituer ce caucus.

Au cours de nos échanges, Mme l’Ambassadrice Lador-Fresher a déploré l’importation excessive du conflit israélo-palestinien en France en comparaison aux autres pays européens. Cette importation renforce selon elle l’antisionisme, nouveau masque de l’antisémitisme.

Quant à M. l’Ambassadeur Nahshon, il a commencé son propos en dénonçant le boycott des pays arabes à l’encontre d’Israël qui empêche l’État hébreu d’intégrer la francophonie alors que des centaines de milliers de français y vivent. S’agissant de l’influence de la France au Moyen-Orient, Emmanuel Nahshon estime que le Quai d’Orsay a une analyse erronée des dynamiques régionales et que la diplomatie française s’est enfermée dans une idée unique qui consiste à ne considérer comme viable que la solution à deux États.

Réunion avec Talya Lador-Fresher & Emmanuel Nahshon, ministère des Affaires étrangères à Jérusalem

 

Cette journée riche et intense s’est terminée par un dîner en présence de Mme Ruth Wasserman-Lande, ancienne députée israélienne et ancienne présidente du groupe d’études sur les Accords d’Abraham à la Knesset. Au programme des échanges : un état des lieux précis sur l’évolution des Accords d’Abraham.

Mme Wasserman-Lande a rappelé que le régime de Téhéran a tenté d’interférer pour faire saboter les relations entre les pays signataires de ces Accords dans le but d’isoler l’État d’Israël. L’ancienne députée a souligné l’importance de ce processus qui est la véritable révolution du 21ème siècle, un pas de géant sur le chemin de la paix. Elle a ainsi formulé le vœu que d’avantage de pays arabes saisissent cette opportunité pour pacifier leurs relations avec Israël.

Les députés français ont parfaitement saisi l’importance des Accords d’Abraham et ont vivement regretté qu’ils aient été passés sous silence en France alors qu’ils sont une chance pour le monde entier.

Dîner en présence de Mme Ruth Wasserman-Lande

 

Lundi 13 mars, la délégation a commencé sa journée par un petit-déjeuner surprise aux côtés de M. Antonio Tajani, Vice-président du Conseil des ministres et ministre italien des Affaires étrangères.

Ce moment informel fut l’occasion pour nos députés d’échanger sur l’actualité en Europe et en Israël et de présenter le programme de visite de notre délégation.

Petit-déjeuner au King David, en présence d’Antonio Tajani, Vice-président du Conseil des ministres et ministre italien des Affaires étrangères

 

Les parlementaires ont ensuite visité l’installation de traitement des eaux usées de la région de Jérusalem pour une présentation détaillée du fonctionnement de l’usine et du recyclage des eaux usées. Les députés ont pu comparer les systèmes français et israéliens.

Ils y ont trouvé beaucoup de similitudes mais également quelques différences, notamment le rejet de certaines eaux dans la nature.

Cette visite fut source de réflexion pour notre délégation quant à l’amélioration du traitement des eaux usées de manière générale.

En fin de matinée, notre délégation s’est rendue dans le centre de Jérusalem pour un déjeuner en présence de M. Khaled Abu-Toameh, journaliste au Jerusalem Post et spécialiste de la question palestinienne. Au programme du déjeuner : tour d’horizon de l’actualité israélo-palestinienne.

En préambule, M. Abu-Toameh a dénoncé la campagne de délégitimation d’Israël fomentée par un certain nombre de pays arabes et tout particulièrement par l’Autorité palestinienne et le Hamas. Ce rejet d’Israël, qui « prend sa source à travers une propagande mensongère, n’aide pas à la promotion de la paix, pire il entretient l’antisémitisme et la haine de l’autre ».

Selon lui, il est important que l’Union européenne et les États-Unis cessent de financer des organisations palestiniennes qui détournent ces fonds au profit du Hamas et d’autres organisations terroristes. Khaled Abu-Toameh a rappelé avec force que la seule démocratie de la région s’appelle Israël, la bande de Gaza est dirigée par une organisation terroriste et l’Autorité palestinienne n’a pas connu de nouvelles élections depuis quasiment vingt ans. En 47 ans, seul deux présidents se sont succédé en Cisjordanie, cette absence de leadership est dénoncée par Khaled Abu-Toameh qui espère interpeller la communauté internationale.

Les parlementaires français se sont engagés à faire preuve de la plus grande vigilance quant aux fonds européens qui seront alloués à l’Autorité palestinienne.

Déjeuner en présence de M. Khaled Abu-Toameh, journaliste au Jerusalem Post

 

A la fin du déjeuner, les députés français ont eu le plaisir d’assister à un exposé très précis d’Itamar Marcus, président fondateur de l’organisation Palestinian Media Watch (PMW) pour une présentation des travaux conduits par son organisation.

Itamar Marcus a exposé à la délégation l’analyse de ses équipes sur la haine et l’antisémitisme présents dans les journaux, émissions de télévision, programmes radios, réseaux sociaux et manuels scolaires contrôlés par l’Autorité palestinienne afin de comprendre les messages délivrés par les dirigeants palestiniens à leur peuple.

Il a également expliqué comment l’Autorité palestinienne récompense le terrorisme en versant des salaires aux prisonniers terroristes, aux familles des « martyrs » terroristes pour un total de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année.

En début d’après-midi, notre délégation s’est dirigée vers la Knesset pour une rencontre avec M. Yossi Taïeb, député francophone du parti religieux Shas, membre de la coalition et co-président du groupe d’amitié Israël-France, Mme Karin Elharrar, députée Yesh Atid, membre de l’opposition, et co-présidente du groupe d’amitié Israël-France et M. Boaz Bismuth, député du parti du Likoud.

La discussion avec Yossi Taïeb et Karin Elharar a porté essentiellement sur les inquiétudes concernant la réforme judiciaire, mais également sur la menace iranienne et la transition énergétique.

Pour le député Taïeb, les gouvernements successifs n’ont pas assez fait en matière d’écologie, il a indiqué qu’il concentrerait ses efforts pour être source d’initiatives et d’impulsion pour œuvrer à cette cause.

Interrogés sur la question iranienne, Yossi Taïeb et Karin Elharar sont tous les deux sur la même longueur d’ondes : l’Iran n’est pas seulement une menace pour Israël, c’est une menace pour le monde entier, c’est d’ailleurs pour cette raison que l’hypothèse d’une intervention militaire israélienne n’est pas à exclure. Pour eux, la France a un rôle majeur à jouer et doit peser de tout son poids pour mettre en place des sanctions à l’encontre du régime de Téhéran qui est plus que jamais proche de la bombe nucléaire.

Enfin, s’agissant du rapprochement entre l’Iran et l’Arabie-Saoudite, les députés ne sont pas surpris par cet accord, et estiment qu’il n’entravera en rien la promotion des Accords d’Abraham.

Après cette série de rencontres, la délégation parlementaire a été reçue par M. Amir Ohana, président de la Knesset pour une brève présentation du fonctionnement de la Knesset et pour un échange amical avec les députés les Républicains.

Ils ont ensuite été invités à assister au débat parlementaire sur la réforme judiciaire. Les députés ont pu constater la vivacité et le dynamisme des échanges entre l’opposition et la majorité et la possibilité pour toutes les sensibilités politiques et religieux de s’exprimer, bien loin d’un supposé apartheid qui régnerait en Israël.

Mardi 14 mars, les parlementaires se sont rendus au siège de Startup Nation central pour un briefing sur l’écosystème israélien des startups. Reçus par son Vice-président, M. Jérémie Kletzkine, ce moment a permis aux députés de mieux appréhender l’environnement économique israélien.

Jérémie Kletzkine a expliqué que 5% du PIB israélien est attribué à la recherche et au développement et que de plus en plus de centres de R&D sont créés. Israël a la volonté de se positionner comme une nation attrayante dans le but d’attirer de potentiels investisseurs et les autres pays du monde.

Le Vice-président de Startup Nation Central a souligné également un problème de souveraineté pour Israël puisque 85% des investissements dans le pays proviennent de fonds américains. Selon lui c’est une difficulté pour créer de la valeur et accroître son indépendance.

Cette rencontre a permis aux députés de comprendre le concept de « Startup nation » propre à l’identité de l’État d’Israël.

En fin de matinée, notre délégation s’est rendue au quartier général de l’armée israélienne, pour un briefing sur le panorama des enjeux sécuritaires d’Israël par Général Richard Hecht. Le premier défi est évidemment celui de la menace iranienne dont l’armée continue de se positionner aux frontières de l’État hébreu via le Hezbollah et la Syrie au nord, et dans la bande de Gaza au sud.

L’armée israélienne est très préoccupée par cette menace puisque les Iraniens dispersent leurs installations, se renforcent sur leur puissance nucléaire et disposent de matériel russe de dernière technologie.

Les députés français sont revenus sur l’accord gazier entre le Liban et Israël, facteur stabilisateur dans la région, en particulier pour faire face à la menace de Nasrallah. Le général a souligné par ailleurs que le Liban au bord du précipice économiquement n’a aucun intérêt à déclencher une guerre face à Israël.

Interrogé sur l’historique et sur le fonctionnement de la batterie anti-aérienne Dôme de fer, le général a rappelé qu’au départ ce projet ne faisait pas consensus auprès des autorités.

La société israélienne voulait à l’époque que l’État investisse dans des avions plutôt que dans une technologie dont ils étaient certains qu’elle ne fonctionnerait pas.

Quelques années après, le Dôme de fer a été installé sur l’ensemble du territoire israélien avec une efficacité de 96%. Cette technologie tend à se développer, pour faire face à des tirs de missiles en simultané depuis le nord et le sud du pays.

Enfin, le Général Richard Hecht a conclu son propos en faisant part de son inquiétude quant à l’éducation des jeunes enfants palestiniens, par le Hamas, à la haine d’Israël et des Juifs.

Après cette rencontre passionnante, notre délégation a déjeuné avec les responsables de PlanetTech, afin d’échanger sur les enjeux liés à la transition écologique et les nouvelles technologies israéliennes qui œuvrent à cette nécessaire transformation et tout particulièrement celles concernant le traitement de l’eau.

Les parlementaires français ont été spécialement intéressés par une technologie israélienne de la startup SAR Analytics qui détecte via des images satellites les endroits particulièrement humides et à risques pour la planète.

Échanges avec les startups de PlanetTech

 

En fin d’après-midi, la délégation les Républicains était invitée par M. Sanilevitch pour une dégustation de vins et fromages en présence de quelques Ambassadeurs européens en mission en Israël. A cette occasion, Zohar Palti, ancien chef du bureau politico-militaire du ministère israélien de la Défense et ancien directeur des services de renseignement du Mossad a donné un briefing sécuritaire sur les menaces qui pèsent sur l’État hébreu.

Zohar Palti et Annie Genevard, cheffe de la délégation parlementaire

 

Pour conclure ces trois jours intenses, riches et passionnants, notre délégation a dîné avec l’ancien attaché militaire près l’Ambassade d’Israël en France qui est revenu sur ses quelques années en France et sur la situation militaire en Israël.

L’objectif principal de cette mission en Israël était de mieux appréhender les enjeux de la région et souligner l’importance de la coopération entre la France et Israël, à un moment charnière pour les deux pays.

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