Délégation parlementaire en Israël

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Pour la première fois en 2023, ELNET a organisé une délégation composée de 15 députés français du groupe Renaissance en Israël. L’objectif était de montrer la réalité de la démocratie israélienne aux participants, de déconstruire les préjugés loin des caricatures et des anathèmes et de promouvoir les Accords d’Abraham auprès de parlementaires nouvellement élus et/ou qui ne se sont jamais rendus en Israël.

Tout au long de la semaine, la délégation a découvert à la fois la diversité sociale et politique d’Israël, dont le paysage politique était en pleine recomposition, ainsi que les problématiques sécuritaires auxquelles le pays doit faire face. Nos parlementaires ont également pu échanger avec des startups qui œuvrent chaque jour à la transition écologique.

Grâce aux rencontres de haut niveau programmées tout au long de leur séjour, les membres de la délégation ont pu établir un dialogue constructif et fructueux avec les représentants de la société civile, de l’armée et du monde politique.

Mardi 3 janvier, la délégation s’est rendue directement au ministère des Affaires étrangères pour rencontrer SE Mme l’Ambassadrice Talya Lador-Fresher, directrice des Affaires européennes et SE M. l’Ambassadeur Joshua Zarka, directeur des Affaires stratégiques. Les échanges ont essentiellement porté sur les pistes de réflexions pour renforcer la relation bilatérale entre la France et Israël et sur la menace iranienne qui défie le monde.

Au cours de ces échanges, Mme l’Ambassadrice Lador-Fresher s’est félicitée de l’excellente relation qui existe entre les deux pays et de l’action du Président de la République pour lutter contre l’antisémitisme et l’antisionisme. Quant à M. l’Ambassadeur Zarka, son exposé très précis sur la menace iranienne a permis à nos parlementaires de prendre pleinement conscience du risque, alors que nous sommes déjà confrontés à une guerre aux portes de l’Europe. Ils ont également identifié les menaces qui mettent en péril la sécurité de l’État d’Israël avec le Hamas au sud et le Hezbollah au nord, tous deux bras armés de l’Iran.

Réunion avec Talya Lador-Fresher & Joshua Zakra, ministère des Affaires étrangères à Jérusalem
Briefing par M. l’Ambassadeur Joshua Zarka, directeur des Affaires stratégiques du ministère des Affaire étrangères israélien

Plus tard dans la soirée, les députés ont dîné avec le Pr. Emmanuel Navon, nouveau directeur général d’ELNET Israël, pour un tour d’horizon de la situation politique en Israël, au lendemain de la victoire de Benjamin Netanyahou et de sa coalition de droite.

Nos échanges lui ont permis de parler de l’histoire politique d’Israël depuis sa création, et de mettre en exergue les difficultés du système politique israélien, considéré comme l’une des raisons de la crise politique que connaît le pays depuis ces trois dernières années. Le Pr. Navon a également évoqué la situation personnelle de Benjamin Netanyahou qui, selon lui, a un impact considérable sur la société israélienne et sur l’instabilité politique du pays. Nous sommes aussi revenus sur la nouvelle composition du gouvernement israélien et sur l’importance de rester vigilants et attentifs au choix des nouveaux ministres.

Dîner au King David de Jérusalem en présence du Pr. Emmanuel Navon

Mercredi 4 janvier, la délégation s’est rendue au Mémorial de la Shoah de Yad Vashem pour une visite guidée et une cérémonie dans la crypte du souvenir. Moment bouleversant pour l’ensemble des députés pour qui la visite du Mémorial était une première. Les députés Caroline Yadan et Karl Olive ont ravivé la flamme du souvenir et déposé une gerbe de fleurs au nom du groupe Renaissance et de l’Assemblée nationale.

Dépôt de gerbe de fleurs dans la crypte du souvenir de Yad Vashem
Cérémonie officielle dans la crypte du souvenir du Mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem

En fin de matinée, nos parlementaires se sont dirigés vers la Knesset pour rencontrer M. Yossi Taïeb, député francophone du parti religieux Shas, et M. Boaz Bismuth, député du parti Likoud, qui siègent dans la nouvelle majorité. Ils ont également pu s’entretenir avec Mme Merav Ben Ari, députée du parti Yesh Atid, qui siège dans l’opposition.

La discussion avec Yossi Taïeb a porté sur les inquiétudes concernant la composition du nouveau gouvernement. Candidat à la présidence du groupe d’amitié Israël – France, il a déclaré que son parti Shas concentrerait ses efforts pour être un tampon entre la droite et la droite nationaliste, reconnaissant que la forme employée par certains nouveaux ministres n’était pas appropriée et qu’il n’hésiterait pas à s’opposer à ces méthodes.

Interrogé sur sa perception de la France dans la lutte contre l’antisémitisme, il s’est félicité de l’action du Président de la République et du Parlement qui a endossé en 2019 la définition opérationnelle de l’IHRA et qu’il fallait désormais la mettre en application.

Il s’est également réjouit de l’excellente relation entre les groupes d’amitié parlementaires de la Knesset et de l’Assemblée nationale, formulant le vœu que celle-ci se renforce au cours de cette nouvelle législature.

Concernant les Accords d’Abraham, le député Taïeb a souligné que l’objectif du nouveau gouvernement était d’intégrer un maximum de pays arabes au sein de ces accords, qui sont une opportunité unique pour la paix et la stabilité de la région.

Rencontre avec Monsieur le Député, Yossi Taiëb du parti Shas à la Knesset

L’échange avec Merav Ben Ari, ancienne présidente de la Commission de la sécurité intérieure de la Knesset, a quant à lui porté sur sa déception de constater que les femmes ne sont pas suffisamment représentées au sein du nouveau gouvernement.Elle a aussi déclaré que l’opposition participerait activement à la vie démocratique du pays, notamment au travers des différentes commissions parlementaires.

Réunion avec Madame la Députée, Meirav Ben-Ari du parti Yesh Atid à la Knesset
Réunion avec Madame la Députée, Meirav Ben-Ari du parti Yesh Atid à la Knesset

La dernière discussion au eu lieu avec Boaz Bismuth, journaliste et nouveau député du Likoud qui a souhaité rassurer quant aux intentions du nouveau gouvernement, affirmant qu’il ne porterait aucunement atteinte aux libertés fondamentales. Il a fait part de son regret de voir que les médias internationaux et notamment les médias français ne cessent de dramatiser la situation en Israël, seule démocratie de la région. Il a déclaré que le gouvernement actuel est le choix d’un peuple souverain qui a souhaité une coalition forte, de droite pour mener la politique des quatre prochaines années. Interrogé sur la polémique de la visite du ministre Ben Gvir sur le Mont du Temple, il a rappelé que ce dernier s’est rendu sur le lieu le plus saint du judaïsme en respectant la loi en vigueur qui autorise les Juifs à se rendre sur le Mont du Temple.

Réunion avec Monsieur le Député Boaz Bismuth du parti du Likoud à la Knesset

Après cette série de rencontres, la délégation parlementaire a été invitée à assister aux débats de la Knesset. Les députés ont pu constater la vivacité et le dynamisme des échanges entre l’opposition et la majorité et la possibilité pour toutes les sensibilités politiques et religieuses de s’exprimer, bien loin d’un supposé apartheid qui régnerait en Israël. Saluée par le président de séance, notre délégation a vécu un moment de démocratie riche et intense.

Délégation parlementaire du groupe Renaissance assiste aux débats de la Knesset

Plus tard dans l’après-midi, les parlementaires français se sont rendus dans la Vieille ville de Jérusalem pour découvrir le tombeau du Roi David, l’Église du Saint-Sépulcre et le Mur occidental. Marqués par la mixité sociale de Jérusalem, ils ont pu mieux comprendre l’histoire d’Israël.

Visite de la Vieille ville de Jérusalem et du Mur Occidental, du tombeau du Roi David, Église du Saint-Sépulcre et Mur Occidental

Jeudi 5 janvier, notre délégation a quitté Jérusalem pour prendre la direction de Kerem Shalom et du point de passage de marchandises vers la bande de Gaza, pour un briefing donné par le directeur général du checkpoint. L’occasion d’expliquer comment fonctionne ce point de passage et de présenter les mesures de sécurité indispensables pour lutter contre les activités terroristes du Hamas. Le responsable du point de passage a déclaré être au service des Palestiniens et des Israéliens, regrettant qu’une grande partie de la population gazaouie soit prise en otage par quelques milliers de terroristes. Il a également expliqué aux parlementaires que 70 personnes sur les 200 qui travaillent sur ce point de contrôle sont des Palestiniens qui vivent à Gaza et que plus de 100 camions traversent chaque jour la frontière pour livrer des marchandises aux Palestiniens, prouvant ainsi qu’il n’existe pas de pénurie à Gaza. Il a souligné la parfaite entente entre les employés israéliens et palestiniens, affirmant que les conditions de travail sont bien meilleures pour eux côté israélien.

Pour conclure son propos, le directeur général a rappelé que les premières victimes du Hamas sont les civils palestiniens qui sont pris en otage et vivent chaque jour avec la peur des terroristes.

Après son riche exposé, le directeur général nous a fait visiter le point de contrôle et nous a permis d’assister à la vérification de marchandises à destination de Gaza. Cette visite a permis à nos députés de mieux comprendre les relations entre la bande de Gaza et Israël.

Briefing sécuritaire et visite du point de passage de marchandises Kerem Shalom

Après avoir quitté le point de Kerem Shalom, la délégation parlementaire s’est rendue sur une base militaire à proximité de Sderot pour voir et comprendre le fonctionnement d’une batterie du système de défense Dôme de fer. Cette nouvelle technologie, fruit d’une étroite collaboration entre les États-Unis et Israël, permet d’identifier, de détecter et de détruire des missiles qui seraient tirés sur le territoire israélien.

Le lieutenant de Tsahal qui a accueilli les députés a expliqué que le tir d’un missile du Dôme de Fer a un coût avoisinant les $100 000. La difficulté de ce système réside dans le fait qu’il est rechargé manuellement et qu’il ne peut tirer que cinq missiles par batterie. Le risque de voir Israël sous le feu d’une pluie de missiles du Hezbollah et du Hamas est un scénario pris très au sérieux par l’armée qui cherche à perfectionner davantage son système de défense pour parer à cette éventualité.

Le lieutenant a ensuite conduit les parlementaires sur un point d’observation de la bande de Gaza pour un briefing sécuritaire sur la menace du Hamas. Il a rappelé que les terroristes du Hamas n’hésitaient pas à utiliser la population comme bouclier humain et à placer ses rampes de missiles à proximité d’écoles, hôpitaux, etc…

L’objectif : faire un maximum de dégâts collatéraux pour gagner la guerre de l’image. Il a également expliqué comment Tsahal prenait, au risque de perdre en effet de surprise, toutes les mesures pour avertir la population civile de l’imminence d’une frappe : appels téléphoniques, bombes sonores, tracts.

Cette situation a été prise très au sérieux par nos parlementaires qui ont mesuré l’importance pour Israël de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer sa sécurité.

Visite d’une base militaire et d’une batterie de défense Dôme de fer et briefing sécurité et point sur la situation à Gaza depuis un point d’observation à proximité de la bande de Gaza

En fin d’après-midi, notre délégation parlementaire est arrivée à Tel-Aviv pour y rencontrer les startups de PlaneTech, afin d’échanger sur les enjeux liés à la transition écologique et les nouvelles technologies israéliennes qui œuvrent à cette nécessaire transformation et tout particulièrement celles concernant le traitement de l’eau.

Échanges avec les startups de Planet Tech sur la transition écologique et le traitement de l’eau

Pour conclure cette journée intense, la délégation parlementaire s’est rendue, à l’invitation de SE M. Eric Danon, Ambassadeur de France en Israël, à la résidence de l’Ambassadeur pour un dîner de gala en leur honneur.

À cette occasion, l’Ambassadeur a fait un état des lieux précis des relations et des perspectives de renforcement de la coopération entre la France et Israël. Il est également revenu sur le conflit israélo-palestinien et sur le rôle crucial que la France a joué dans l’accord maritime historique entre le Liban et Israël sur les gisements de gaz. Enfin, pour conclure son propos, il a fait part de son analyse quant à la possibilité d’un conflit entre l’Iran et Israël et des capacités pour l’État hébreu à mener une guerre longue.

Sur l’accord israélo-libanais, il a rappelé que l’étroite collaboration entre la France et les États-Unis a été l’une des clés de la réussite de cet accord.

Ces riches échanges ont permis aux parlementaires de mieux comprendre les réalités de la région et de se saisir des enjeux cruciaux pour la paix et la stabilité du Proche-Orient.

Réception à la Résidence de S.E. M. l’Ambassadeur Éric Danon, Ambassadeur de France en Israël

Vendredi 6 janvier, pour leur dernier jour, les députés ont rencontré M. Itamar Marcus, président fondateur de l’organisation Palestinian Media Watch (PMW) pour une présentation des travaux conduits par PMW.

Itamar Marcus a exposé à la délégation l’analyse de ses équipes sur la haine et l’antisémitisme présents dans les journaux, émissions de télévision, programmes radio, réseaux sociaux et manuels scolaires contrôlés par l’Autorité palestinienne afin de comprendre les messages délivrés par les dirigeants palestiniens à leur peuple.

Il a également expliqué comment l’Autorité palestinienne récompense le terrorisme en versant des salaires aux prisonniers terroristes, aux familles des « martyrs » terroristes pour un total de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année.

Pour conclure son exposé, Itamar Marcus a parlé de la campagne Child Abusers qu’il a lancé pour dénoncer les abus contre les enfants palestiniens qui sont conditionnés à devenir des martyrs. Cette campagne a pour but de protéger les enfants et de sauver les nouvelles générations pour les engager sur le chemin de la paix et de la coexistence plutôt que celle de la glorification des terroristes.

En fin de matinée, notre délégation a terminé sa mission parlementaire par une visite du Centre d’Innovation pour la Paix Shimon Peres, qui mène une dizaine de projets de consolidation de la paix et de développement dans divers domaines menés conjointement avec des organisations arabes, majoritairement palestiniennes. Juste avant de repartir pour l’aéroport, nos parlementaires ont eu la chance de déguster un falafel pour finir sur une bonne note.

L’objectif principal de cette mission en Israël était de comprendre les réalités d’Israël pour mieux appréhender les enjeux du Proche-Orient.

Visite du centre d’innovation pour la paix Shimon Peres


Les médias en ont parlé :

Interview de Caroline Yadan

Article de Times Of Israël :

Jerusalem Post :

Twitter :