Réponse à l’intervention de Madame la Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères lors du Sommet du Caire pour la Paix

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Madame la Ministre,

Votre intervention lors du sommet du Caire, appelle de notre part un certain nombre de réactions que nous souhaitons partager avec vous et avec la communauté diplomatique de notre pays.

Le 7 octobre 2023, le Hamas a déclaré la guerre à Israël en lançant une attaque d’une violence inouïe et d’une cruauté inqualifiable, marquant le pire massacre de Juifs depuis la Shoah, un véritable pogrom en 2023. Malheureusement, votre intervention au sommet du Caire pour la paix n’a pas été, de notre point de vue, à la hauteur du drame et de la gravité du moment.

Comprendre la nature des parties prenantes au conflit est fondamental. D’un côté, nous avons un État démocratique, le seul dans la région, Israël, et de l’autre une organisation terroriste, le Hamas, dont le projet n’est pas seulement de « détruire Israël, et de semer la haine et le chaos », mais bien l’extermination des Juifs et l’emploi de méthodes génocidaires à cette fin. Les récits et les témoignages du massacre qui nous parviennent d’Israël sont abominables et ne laissent pas le moindre doute sur ce point. Personne n’ayant pris la peine de lire la charte du Hamas et d’écouter ce qu’ils disent ne peut être surpris par la brutalité du pogrom qu’ils ont commis le 7 octobre.

Ainsi, insister sur la demande à Israël de « respecter le droit international », est une mise en garde qui nous parait suspect. Souvent plus, mais jamais moins que la France ou les autres démocraties, Israël respecte scrupuleusement les lois de la guerre y compris en situation de guerres asymétriques face à des organisations terroristes non étatiques, qui elles, ne respectent rien et sont toujours hors la loi. Parce qu’il faut le dire, le droit international ne s’applique pas aux organisations terroristes qui ne se soucient ni des civils, ni de faire preuve de retenue, ni de proportionnalité dans l’agression comme ce fut tragiquement le cas le 7 octobre en Israël.

La guerre de légitime défense contre Al Qaida, l’État Islamique ou plus récemment des Ukrainiens contre la Russie sont des exemples flagrants : personne n’a appelé la France, les États-Unis et autres à la retenue ou à une riposte proportionnée, et à juste titre. Alors, pourquoi le faire avec Israël face au Hamas après un tel massacre de masse ?

Israël est entièrement légitime à se défendre, mais n’a certainement pas le devoir de protéger qui que ce soit d’autre que sa propre population, et ceci vaut pour tous les pays du monde. Chacun doit prendre ses responsabilités et le combat contre le Hamas n’est pas seulement l’affaire d’Israël et des Juifs, mais c’est le nôtre en tant que société démocratique. Nous le savons mieux que quiconque, nous, Français. Nous luttons ensemble contre le terrorisme islamiste.

Alors, comment pouvons-nous sincèrement appeler à un cessez-le-feu ? Comment pouvons-nous sérieusement appeler à la paix après ce qui s’est passé ? Plus encore, comment peut-on évoquer maintenant une solution à deux États vivant « en paix et en sécurité » tout en appelant au cessez-le-feu qui permettrait d’organiser l’immunité et l’impunité des terroristes du Hamas qui est le principal obstacle à la paix ? Ce sont deux idées parfaitement incompatibles. Il ne serait jamais venu à l’esprit de quiconque de demander à la France de ne pas frapper massivement Daesh après les attentats du 13 novembre 2015. Alors pourquoi souhaiterions-nous qu’Israël accepte l’idée d’un cessez-le-feu et renonce de fait à son droit, pour ne pas dire à son devoir, de se défendre pour exercer la justice contre les assassins du Hamas ? Oui, l’heure est à la justice. La paix et la sécurité ne seront jamais qu’un rêve tant que le Hamas, le Jihad Islamique et tous les autres groupes terroristes palestiniens existeront.

S’agissant des questions humanitaires, faire le choix d’envoyer des dizaines de millions d’euros d’aides supplémentaires à des organismes des Nations Unies et à des ONG aux mains du Hamas est une aberration. Ces organisations sont des complices volontaires ou involontaires du Hamas. Les aides destinées aux Palestiniens de la bande de Gaza finissent systématiquement par être détournées à des fins terroristes par le Hamas. Ceci ne fait que prolonger la souffrance des Palestiniens, en plus d’accroitre la menace sur l’État d’Israël et son peuple.

La crise humanitaire dans la bande de Gaza incombe uniquement au Hamas. Israël s’est complètement retiré de la bande de Gaza en 2005, et le Hamas y règne depuis 2007. Malgré des milliards d’euros d’aides, la situation des Palestiniens ne s’est jamais améliorée. Ils auraient pu bâtir la paix et la sécurité, mais ils ont choisi la haine et la terreur. Et après tant d’années, comment pouvons-nous être si catégoriques dans le fait que le Hamas ne représente pas les Palestiniens ? Nous n’en savons rien. Toutefois, le Hamas a bel et bien été élu par les Palestiniens. Toutefois, une horde de civils se sont joints et ont participé aux exactions du 7 octobre. Durant toutes ces années, les Palestiniens de la bande de Gaza ont grandi dans la haine et ont été conditionnés à massacrer des Juifs, y compris dans les écoles de l’UNRWA pourtant financé par la communauté internationale. Affirmer que les Palestiniens n’ont rien à voir avec le Hamas reviendrait, de fait, à affirmer que les Allemands n’avaient rien à voir avec les nazis. Aujourd’hui, personne ne sait ce que sont les « aspirations légitimes des Palestiniens ». Comment savoir si les Palestiniens veulent vraiment vivre et coexister en paix avec les Israéliens ?

Tous les représentants élus des Palestiniens ont failli, que ce soit le Hamas ou l’Autorité palestinienne d’un Mahmoud Abbas qui est dans la 19e année de son mandat de 4 ans. Comment la France peut encore le « conforter » alors qu’il n’a même pas condamné ou dénoncé ce pogrom du 7 octobre. Pire, il a accusé Israël de préparer un génocide. Continuer à donner du crédit à cet homme ne résout absolument rien, au contraire, cela ne fait qu’entretenir le pourrissement d’une situation dont les Palestiniens sont aussi les victimes.

L’appel à la paix est louable, nul doute que le temps viendra, mais il doit reposer sur des bases solides, et nous en sommes très loin. Tant que le Hamas et d’autres groupes terroristes palestiniens existeront, la paix sera inatteignable. Il est temps de reconnaître cette réalité et de travailler activement à son changement, notamment en sortant des formules toutes faites et éculées qui ont depuis longtemps montré leur inefficacité. Cela implique également le courage de nommer l’Iran comme la tête pensante derrière ces attaques, ainsi que dans la déstabilisation de nos démocraties, et comme le véritable ennemi de la paix, à qui les institutions internationales continuent de dérouler le tapis rouge.

Madame la Ministre, le monde attend une position forte, basée sur la vérité et la justice. C’est le moment de la prendre.