Nous publions cette lettre ouverte au ministre Jean-Noël Barrot pour revenir sur les récentes condamnations de la diplomatie française à l’encontre d’Israël après les événements survenus au sud du Liban ! Non, Israël n’a pas attaqué délibérément la FINUL qui se retrouve au centre de zones de guerre ! Oui, le Hezbollah a renforcé ses positions au sud du Liban depuis le déploiement de la FINUL, sous son oeil inattentif, passant à côté de ses objectifs ! La FINUL doit permettre à Israël de libérer le sud du Liban de l’implantation du groupe ddjihadiste, qui constitue une menace existentielle pour Israël, le Liban, la France et le monde libre.
Dr. Arié Bensemhoun – CEO ELNET France
Monsieur Jean-Noël BARROT
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
37, Quai d’Orsay
75007 Paris
Objet : Condamnations de la diplomatie française à l’encontre d’Israël après les événements survenus au Sud du Liban
Paris, le 17 octobre 2024
Monsieur le Ministre,
La diplomatie française, dans plusieurs communiqués officiels publiés depuis le 2 octobre dernier, a dénoncé « une violation manifeste du droit international » de la part d’Israël après les heurts qui ont blessé de façon non délibérée cinq soldats de la Force intermédiaire des Nations Unies au Liban (FINUL), mobilisée depuis 2006 entre le fleuve Litani et la « ligne bleue » pour faire respecter la résolution 1701 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Vous avez par la suite décidé de convoquer, en date du 11 octobre, l’Ambassadeur d’Israël en France pour lui réclamer des explications sur les événements survenus cette dernière semaine.
Vous avez enfin réitéré vos condamnations lors de la séance des questions au Gouvernement de l’Assemblée nationale du 15 octobre, confirmant de fait l’intentionnalité d’une supposée attaque israélienne visant délibérément les forces de la FINUL.
Dans un contexte où l’amitié franco-israélienne est émaillée par les différents incidents diplomatiques que nous regrettons, nous souhaitions vous soumettre un droit de réponse reprenant point par point les éléments clés de vos déclarations et de celle de la diplomatie française.
Dans un premier temps, il semble nécessaire de rappeler que l’armée israélienne affirme ne pas avoir attaqué volontairement les casques bleus onusiens, élément important et néanmoins omis dans tous les communiqués officiels du Quai d’Orsay. Le narratif selon lequel l’armée israélienne viserait délibérément des forces des Nations Unies, composées de sept cent soldats français, a un objectif bien défini : criminaliser Israël en subordonnant ses véritables objectifs de guerre – la défense de son territoire face à des groupes terroristes armés souhaitant sa destruction – à une fausse volonté d’étendre sa souveraineté au Liban.
La diplomatie israélienne évoquant un incident et annonçant ouvrir une enquête approfondie pour déterminer les circonstances exactes de ces événements, il semble primordial de rappeler que l’État hébreu n’a aucun intérêt à viser délibérément les forces onusiennes présentes dans ces zones de guerre. Il a au contraire appelé régulièrement les casques bleus à évacuer les zones d’affrontements afin d’éviter justement les dommages collatéraux qui pourraient en résulter.
Sur le fond, nous souhaitions attirer votre attention sur les objectifs de la FINUL, sa raison d’être et son bilan.
À l’issue de l’intervention militaire menée par Israël en 2006 pour récupérer les otages israéliens capturés par le Hezbollah, groupe classé terroriste par l’Union européenne, la FINUL a été déployée dans le sud du Liban pour appuyer l’armée libanaise afin que la zone soit entièrement libérée de l’implantation du groupe terroriste, menace permanente pour la stabilité de la région.
C’est l’objet de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée à l’unanimité, visant à créer une zone tampon au Sud-Liban sous surveillance de la FINUL. La résolution du Conseil de sécurité appelle ainsi en son premier point « au désarmement de tous les groupes armés au Liban, de sorte qu’il n’y ait pas d’armes ou d’autorité dans le pays autre que celle de l’armée libanaise ».
Plus de dix-huit ans après le mandat donné à la FINUL, il est un euphémisme d’affirmer que le Hezbollah a renforcé ses positions dans le Sud-Liban. Bras armé du régime dictatorial de la République islamique d’Iran au Proche-Orient, le Hezbollah persiste à bombarder le territoire israélien, semant ses rivières de sang et son cortège de malheurs pour le Liban, véritable otage des velléités du groupe terroriste proxy des Mollahs.
Depuis dix-huit ans, le Hezbollah, sous le regard visiblement inattentif de la FINUL qui n’a pas pris le soin de rapporter aux Nations Unies la construction de tunnels à quelques mètres de son quartier général, continue d’organiser minutieusement ses différentes activités criminelles – trafics de drogue, d’armes et blanchiment d’argent notamment – dans le sud du Liban.
Depuis le 8 octobre 2023 plus encore, lendemain du plus grand pogrom de l’ère moderne, le Hezbollah a lancé 13 000 projectiles, plus de 9 000 missiles balistiques et des centaines de drones qui ont visé de façon indiscriminée les populations du nord d’Israël, entraînant le déplacement forcé de dizaines de milliers de personnes. Sans l’efficacité du système de défense aérien de l’État d’Israël, les pertes civiles seraient dramatiques.
Vous avez annoncé mardi 15 octobre en commission des Affaires étrangères que le Hezbollah portait une grande responsabilité dans la dégradation de la situation au Liban. Monsieur le Ministre, sa responsabilité est totale. En restant passive et impuissante face au renforcement matériel, financier, diplomatique et militaire de la milice chiite, la FINUL a failli dans ses missions. Il semble urgent de redéfinir son périmètre afin de permettre à Israël de conclure son opération visant à démanteler définitivement le Hezbollah, organisation djihadiste qui a déclaré la guerre à l’Occident le jour de sa création.
Dans quelques jours, nous commémorerons l’anniversaire de l’attentat du Drakkar ayant causé la mort de 58 parachutistes français. Les condamnations incessantes de la diplomatie française à l’endroit de notre ami et allié israélien ne sont pas à la hauteur des enjeux existentiels et de nos objectifs communs de lutte contre le terrorisme islamiste.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations distinguées et de mes sentiments respectueux.
Dr. Arié Bensemhoun
CEO ELNET France