Lettre ouverte à la Présidente de l’Assemblée nationale

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Nous publions cette lettre ouverte à la Présidente de l’Assemblée nationale pour lui demander de prendre des sanctions disciplinaires contre le député Aymeric Caron.

Cela fait maintenant trop longtemps que ses intimidations, injures et diffamations à propos d’Israël ne cessent de propager un climat délétère dans notre pays.

La République doit se protéger contre les pourvoyeurs de haine !

Dr. Arié Bensemhoun – CEO ELNET France


Madame Yaël BRAUN-PIVET
Présidente de l’Assemblée nationale
126, rue de l’Université
75007 Paris

Objet : Demande de sanctions disciplinaires à l’encontre du député Aymeric Caron

Paris, le 15 octobre 2024

Madame la Présidente,

Pas une semaine ne passe sans que les diffamations outrancières et les injures violentes du député Aymeric Caron ne contribuent à fracturer la cohésion sociale et à éroder les valeurs républicaines. En participant activement au harcèlement numérique et à l’incitation à la haine envers ceux qui refusent de se plier au narratif faisant d’Israël un État génocidaire, Aymeric Caron joue un rôle cynique et prépondérant dans la légitimation de la haine des Juifs dans notre pays.

Dernier exemple en date, le 13 octobre 2024, M. Caron a relayé sur X une vidéo non sourcée montrant « des enfants brûlés vifs par l’armée israélienne pendant leur sommeil, à Gaza », puis a comparé cette armée au « monstre nazi » dans une métaphore lourde d’insinuations. Toujours sur X ce jour-là, il a affirmé que « l’armée israélienne à Gaza vise spécifiquement les enfants en leur tirant dans la tête ».

Ces propos s’inscrivent dans une rhétorique propagandiste du Hamas ou du Hezbollah, sans le recul nécessaire ni la prudence qu’impose la diffusion d’images et d’accusations aussi graves. Relayées ainsi, ces publications agissent comme des catalyseurs de haine et risquent de provoquer le pire.

Dans un contexte où les actes antisémites explosent en France et en Europe, les mensonges et intimidations d’Aymeric Caron trouvent un écho inquiétant auprès des islamistes qui se nourrissent de fausses informations pour justifier, sinon encourager, des actes de terreur, menaçant ainsi la paix civile.

Il y a plus de dix ans, alors chroniqueur dans l’émission On n’est pas couché, Aymeric Caron avait déjà osé justifier l’assassinat antisémite d’Ilan Halimi en affirmant que « des enfants meurent à Gaza », reprenant ainsi l’argument selon lequel les Juifs seraient responsables des malheurs qu’ils subissent.

Aujourd’hui, par son antisionisme militant, M. Caron attaque brutalement, avec des méthodes abjectes, ceux qui soutiennent la démocratie israélienne, victime, le 7 octobre, des attentats islamistes parmi les plus sanglants de l’Histoire. Vous-même, Madame la Présidente, en avez été la cible.

À titre d’exemple, il a récemment comparé les propos de l’écrivaine Rachel Khan à la radio Mille Collines, outil de propagande des Hutus pendant le génocide rwandais. Rachel Khan a d’ailleurs annoncé qu’elle porterait plainte face à ces outrances.

Madame la Présidente, le 3 décembre 2019, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution historique en approuvant la définition de l’IHRA sur les nouvelles formes d’antisémitisme, comprenant notamment « l’assimilation de la politique israélienne à celle des Nazis ».

Comparer Israël à la machine exterminatrice nazie, comme le fait régulièrement M. Caron, c’est être antisémite. Refuser le droit à l’autodétermination des Juifs en qualifiant le projet sioniste de raciste et colonialiste, c’est être antisémite. Inciter à la haine sur les réseaux sociaux, c’est être antisémite.

La République doit se protéger des pourvoyeurs de haine. Je vous invite à considérer la proposition de loi déposée le 1er octobre par les sénateurs Stéphane Le Rudulier et Roger Karoutchi, visant à faire de l’antisémitisme, y compris sous la forme de la contestation de l’existence de l’État d’Israël, un délit pénal distinct.

Plus d’un an après les attentats islamistes du 7 octobre, et quelques jours après les commémorations des assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard, les propos d’Aymeric Caron, ainsi que ceux d’autres membres de la France Insoumise, sont trop graves pour rester impunis.

Pour ces raisons, nous vous demandons solennellement de prononcer des sanctions disciplinaires à l’encontre du député Aymeric Caron, dont les propos tombent sous le coup de l’incitation publique à la haine, telle que prévue par l’article 24 de la loi de 1881.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma haute considération.

Dr. Arié Bensemhoun
CEO ELNET France