Communiqué I Déclaration concernant la représentation de l’UE à l’investiture du président iranien Ebrahim Raissi

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Nous regrettons la décision de l’Union européenne d’être représentée par Enrique Mora, secrétaire général adjoint et directeur politique du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), lors de l’investiture du nouveau président iranien Ebrahim Raissi.
L’envoi d’une représentation de ce niveau à l’investiture d’un président au parcours aussi sombre, en cette période si sensible, contredit les engagements européens de défense des droits de l’homme.
L’élection qui a propulsé le président Raissi au pouvoir était une imposture, boycottée par des millions de citoyens iraniens. Elle ne visait qu’à renforcer les conservateurs au sein du régime et à refuser tout véritable choix au peuple. E. Raissi est surnommé le « boucher de Téhéran » pour des actes de violations élémentaires des droits humains comme l’exécution de milliers de prisonniers politiques et d’opposants à la fin des années 1980. Il a été sanctionné par le gouvernement américain pour ses actions. D’autres opposants politiques ont été exécutés lorsqu’il était à la tête du système judiciaire en 2019, notamment le lutteur Navid Afkari et le journaliste Ruhollah Zam.
Il n’est guère approprié d’honorer l’investiture du président Raissi avec la présence de l’un des plus hauts diplomates de l’UE. Cela semble encore plus incongru compte tenu du rôle de M. Mora dans la coordination des pourparlers nucléaires à Vienne. Sa présence pourrait donner l’impression que l’UE se préoccupe uniquement de l’accord nucléaire et ignore les graves violations des droits de l’homme iraniennes. Alors que d’importantes manifestations contre le régime ont lieu à travers l’Iran, l’UE semble ignorer la voix du peuple iranien.
De même, cette décision semble oublier les politiques régionales violentes et déstabilisatrices de l’Iran. En effet, l’investiture se déroule quelques jours seulement après que les gouvernements britannique, américain et roumain ont accusé sans équivoque l’Iran d’une attaque meurtrière de drones sur Mercer Street, un navire civil naviguant dans les eaux internationales au large des côtes d’Oman, qui a tué deux citoyens européens, un Britannique et un Roumain.
Il est temps que l’UE envoie un message clair à l’Iran indiquant que l’Europe ne fermera pas les yeux sur les violations des droits de l’homme ou les actes de terrorisme et de piraterie, et que l’Iran fera face aux conséquences de ses actions. Honorer l’investiture du « boucher de Téhéran » ne fait qu’encourager un tel comportement.