Rafah, la mère des batailles

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Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine vous souhaitez revenir sur les récents évènements à Rafah.

Bonjour Ilana,

Voilà bientôt un mois que l’offensive israélienne à Rafah a débuté, et jamais, depuis le début de cette guerre déclenchée par le Hamas, l’hystérie anti-Israël et la désinformation qui l’accompagne n’ont été aussi massives.

Rafah est devenue la mère de toutes les batailles.

Pour les Israéliens, c’est le dernier bastion majeur du Hamas à faire tomber pour espérer la fin de la guerre. Pour la cause palestinienne, Rafah est sacrée, intouchable, devenue le lieu où la raison s’efface devant l’émotion. Et ce sentiment ne leur est pas venu de nulle part. La communauté internationale l’a créé et entretenu en érigeant une sorte de ligne rouge morale à ne surtout pas franchir, et en freinant de manière déraisonnable toute opération militaire israélienne pourtant légitime dans la zone

Alors, quand les affres de la guerre se manifestent, c’est la frénésie collective qui l’emporte.

Dimanche, après que le Hamas ait tiré un important barrage de roquettes sur Tel Aviv, pour la première fois depuis des mois, l’armée israélienne a frappé avec succès deux hauts responsables du Hamas : Yassin Rabia, commandant du QG du Hamas en Judée-Samarie, et Khaled Nagar, commanditaire de nombreuses attaques contre des civils et soldats israéliens.

Malheureusement, des éclats d’obus auraient frappé un réservoir de carburant situé à plusieurs centaines de mètres de la frappe, ainsi qu’une Jeep chargée d’armes et de munitions, provoquant des explosions secondaires et un incendie dans un complexe abritant des Gazaouis déplacés. L’enquête approfondie permettra d’éclaircir les circonstances de l’incident, mais les conséquences sont, là, dramatiques : une quarantaine de morts selon le Hamas, et des images évidemment insoutenables.

 

Arié, on a entendu énormément de choses sur cet incident, mais qu’en est-il vraiment ?

Le Premier ministre Netanyahu a parlé d’un « accident tragique » ; il n’y a pas d’autre mot. Pourtant, nous faisons face à un flot de désinformation et de calomnies rarement vu jusqu’alors.

Non, Israël n’a pas intentionnellement ciblé des civils. Non, Israël n’a pas bombardé la zone humanitaire qu’il a lui-même créée. Non, la frappe israélienne n’était pas disproportionnée.

Et puis que dire de ceux qui relaient qu’Israël viole la décision de la Cour Internationale de Justice d’arrêter son opération à Rafah ? Sont-ils ignorants, mal informés ou désinforment-ils en toute connaissance de cause ?

Il suffit pourtant de lire l’ordonnance émise par la Cour, qui n’empêche pas Israël de poursuivre son opération militaire à Rafah, tant qu’il remplit ses obligations vis-à-vis des conventions et des lois de la guerre.

Quand, depuis des semaines, vous vous efforcez à mettre à l’abri plus d’un million de civils et que vous établissez une vaste zone humanitaire avec toutes les fournitures nécessaires, il est évident que vous ne commettez ni génocide ni nettoyage ethnique.

Bien sûr, tout dommage collatéral est tragique et regrettable, mais c’est la réalité de toute guerre hélas ; et encore plus de celle-ci, où le Hamas fait sciemment le choix de sacrifier sa population pour se protéger et susciter l’outrage.

Pour nous, c’est une tragédie, mais pour eux, ce n’est qu’une stratégie.

 

Justement Arié, peut-on considérer que cette stratégie du Hamas est payante ?

Leur stratégie trouve clairement un écho en Occident grâce aux islamistes et à leurs alliés qui font grand bruit et exercent des pressions sur leurs gouvernements contre Israël. Et d’une certaine manière, ça fonctionne, puisque depuis le 7 octobre, sept pays les ont déjà récompensés en reconnaissant un État palestinien.

Mais sur le terrain, c’est une autre histoire.

Cette opération à Rafah a déjà prouvé que le Hamas y cachait bien des otages, puisque des corps ont pu être récupérés. Elle permet également de leur couper leurs approvisionnements en armes et munitions en contrôlant la frontière avec l’Égypte et les tunnels clandestins. Mais surtout, cette opération à Rafah a déjà permis d’améliorer les conditions de vie des Gazaouis : grâce au contrôle du point de passage de Rafah par Israël, le Hamas ne peut plus faire main basse aussi facilement sur les aides humanitaires et les revendre à des prix exorbitants sur les marchés noirs.

Ils sont en difficulté alors, plus que jamais, ils cherchent à susciter l’indignation collective contre Israël.

Donc, ils se cachent parmi la population, ils entreposent munitions et carburants dans des zones civils, ils tentent de créer une famine en bombardant les points de passage de l’aide humanitaire.

Le Hamas misait sur la pression internationale pour dissuader Israël de lancer cette opération, mais ils se sont trompés. Israël joue sa survie, il ne pouvait pas en être autrement.

Cette offensive et cette guerre pourraient prendre fin demain si le Hamas se rendait et libérait les otages. Mais ils ne le veulent pas. Alors l’offensive à Rafah se poursuivra jusqu’à ce que le Hamas y soit complètement éradiqué.