Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine vous voulez revenir sur plusieurs déclarations et initiatives politiques provenant de députés de la France insoumise et qui ont pour point commun leur obsession des Juifs et d‘Israël…
Bonjour Ilana et heureux de vous retrouver.
Pas une semaine sans qu’un élu de la France insoumise ne manifeste son rejet d’Israël et disons-le des juifs. C’est ahurissant mais malheureusement pas surprenant.
Le 30 septembre, la députée insoumise Mathilde Panot « commémorait » dans un tweet ladite affaire Al Dura, clamant son soutien « au peuple frère palestinien ».
Le 3 octobre, la députée insoumise Sylvie Ferrer a demandé expressément, dans une question écrite au gouvernement, le fichage des Français servants ou aillant servis dans les rangs de Tsahal, comme s’il s’agissait de terroristes en puissance, invoquant, sans sources bien sûr, « les actes illégaux de l’armée régulière israélienne ».
Deux jours plus tôt, le député LFI Thomas Portes se targuait de se rendre « 10 jours en Palestine, au cœur de la Bande de Gaza, avec une délégation initiée par l’UJFP » pour « en apprendre sur la situation quotidienne des Gazaouïs ». Bien évidemment, nulle mention dans son tweet des islamistes du Hamas pourtant classé terroriste par la France et l’UE et qui dirige illégalement Gaza d’une main de fer…
Pourquoi ne mettent-ils pas autant de ferveur à défendre les Arméniens ? Pourquoi ne s’intéressent-ils pas aux 200 autres conflits territoriaux dans le monde ? La réponse est évidente… Cette obsession intolérable à une cause : la haine des Juifs et d’Israël.
En quoi les exemples que vous avez cités sont symptomatiques d’une dérive de l’extrême-gauche ?
La France insoumise n’en est pas à son premier fait d’arme. La résolution qu’elle a soutenue au sein de la NUPES assimilant Israël à un État d’apartheid était une mise en bouche. Les propos douteux de Jean-Luc Mélenchon sur les Juifs et sont antisionisme sont de notoriété publique mais là, une limite de plus a été franchie.
Les sous-entendus de Sylvie Ferrer, par exemple, laissent peu de place à l’imagination. Tous les clichés et stéréotypes antisémites y sont : stigmatisation d’Israël et de son armée, allégations de crimes de guerre, complicité des juifs français dans une entreprise criminelle ; double allégeance des juifs… ces insinuations sont absolument nauséabondes et devraient être pénalisées…
Quant à la mission du député Portes, il devrait savoir, s’il le voulait vraiment, que qui veut aider les Palestiniens doit commencer par dénoncer le Hamas et sa prise du pouvoir par la force, la corruption, l’absence des libertés les plus fondamentales, l’utilisation de la population comme bouclier humain pour attaquer les civils israéliens, la répression féroce des opposants et de tous ceux qui osent s’exprimer contre le régime… mais ce ne sont malheureusement pas ces derniers qu’il rencontrera là-bas…
Difficile de ne pas voir le lien si évident entre antisionisme et antisémitisme dans leurs propos….
Cela ne fait évidemment pas l’ombre d’un doute. C’était d’ailleurs tout l’enjeu de la définition de l’IHRA qui a été adoptée par le Président de la République et votée par les deux chambres du Parlement français. Hélas, il s’agit d’une résolution non-contraignante qui n’est donc malheureusement pas appliquée aujourd’hui.
Les Insoumis ont une stratégie électorale et se croient intouchables. Ils déversent quotidiennement et éhontément leur haine d’Israël et des juifs en jurant ne pas être antisémites ! Qui peut-y croire sérieusement ?
Redoutez-vous l’influence et « l’imprégnation » des idées des Insoumis dans la société ?
Ils n’ont pas inventé la haine des Juifs, ni l’antisionisme mais ils les nourrissent allégrement. Prenez l’enquête de l’Ifop pour l’Union des étudiants juifs de France parue dans le Parisien au mois de septembre. Elle révèle que 9 étudiants juifs sur 10 ont été victimes d’antisémitisme à l’université. Stéréotype, blague douteuse, agression…plus de huit étudiants juifs sur dix disent craindre davantage les manifestations d’antisémitisme venues de l’extrême gauche que celles de l’extrême droite… 24% des étudiants juifs interrogés assurent que la peur de l’antisémitisme a influencé le choix de leurs études et de leur établissement.
C’est inacceptable et pourtant beaucoup semblent s’y habituer.
La haine des Juifs est un marqueur fort. Elle témoigne d’un malaise bien plus profond de nos sociétés et il appartient au gouvernement et aux acteurs associatifs de mettre en place un vrai plan de bataille, à commencer par la pénalisation réelle de l’antisionisme dans nos institutions… et la diplomatie française doit balayer devant sa porte !
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