Bonjour Arié, pour ces chroniques estivales, on revient avec vous sur les grands enjeux qui se posent, notamment en perspective de la rentrée. La question d’aujourd’hui, c’est : le boycott d’Israël a-t-il encore de l’avenir ?
Je crois que le boycott d’Israël, d’abord, c’est un échec retentissant. C’est une campagne qui a été lancée il y a plusieurs années, la campagne la fameuse, fumeuse, campagne BDS : Boycott, Désinvestissement, Sanction. Elle est beaucoup mise en avant par les contempteurs d’Israël, proche de l’Autorité palestinienne, des mouvements islamistes et de la gauche radicale, qui a vocation à isoler Israël dans le monde. On sait que ça ne marche pas. De manière générale, Israël, aujourd’hui, ne peut pas être boycotté par les grandes entreprises ou les nations, puisque Israël est le fer de lance, finalement, de l’innovation, de la créativité, du développement industriel et économique dans le monde. À moins de vouloir se tirer une balle dans la jambe ou dans la tête.
Donc, ne plus utiliser Facebook, Waze, Google…
Voilà, il faut retourner dans les cavernes pour échapper à la technologie, à la capacité, au savoir-faire israélien. Donc, je pense qu’il y a là une menace morale parce que l’appel au boycott d’Israël, c’est évidemment pour salir l’image d’Israël, que ça peut avoir de manière marginale des conséquences et de temps en temps, ça peut avoir des conséquences qui peuvent apparaître comme étant plus préoccupantes au niveau politique. Mais fondamentalement, s’il y a bien un sujet qui n’a pas d’avenir dans le monde, c’est le boycott d’Israël. On ne peut pas boycotter Israël. Et d’ailleurs, l’immense majorité du monde ne boycottent pas Israël. C’est le fait de quelques universités moisies, entreprises foireuses ou comités qui ne servent strictement à rien, venant de l’ultra gauche ou des plus fanatiques parmi les organisations palestiniennes.
Donc non, moi, je crois que c’est quelque chose qui participe de ce combat idéologique contre Israël, contre le peuple juif, contre le sionisme. Ça va de pair avec toute la question de la délégitimation d’Israël, le double standard. On a l’habitude d’en parler au micro de Radio-J. C’est quelque chose qui procède d’un comportement profondément haineux et négatif, mais tout ça ne conduira strictement à rien. Et je pense qu’Israël a les capacités de se battre et de contrer toutes les initiatives qui pourraient être prises en matière de boycott.
Concrètement, ça veut dire que sur l’économie israélienne, les exportations israéliennes, etc, ça n’a pas d’impact ?
Ça a un impact marginal. C’est quelque chose dont, évidemment, nous voudrions nous passer. Contre quoi nous devons nous battre ? D’abord, pour la question morale, boycotter Israël, c’est salir Israël, principalement. Après, les conséquences économiques véritables, elles sont insignifiantes. C’est un mouvement qui existe depuis des décennies. On n’a pas observé qu’il ait eu un véritable succès. D’abord parce que, y compris parmi les pays ou les organisations qui prétendent boycotter Israël, par derrière, on continue, business must go on, parce que ça, c’est aussi l’intérêt des pays.
Prenez par exemple l’exemple de la Turquie. La Turquie rivalise de déclarations les unes plus tempétueuses que les autres. Et Pourtant, on sait très bien que l’économie entre Israël et la Turquie continue à se développer, tout simplement parce que c’est l’intérêt de la Turquie, que c’est l’intérêt d’Israël et que personne n’est l’ennemi de ses propres intérêts.
Donc, je crois qu’il faut distinguer d’abord la dimension symbolique et politique de la dimension véritablement économique. Il n’y a pas d’impact du boycott palestinien sur Israël, contrairement à ce qu’on avait pu voir dans les années 70 avec la guerre de Kippour et le boycott qui avait été mis en place par la Ligue arabe, notamment avec la menace pétrolière. On est loin de cette configuration-là.
Aujourd’hui, Israël a suffisamment de cartes en main, notamment dans le domaine des nouvelles technologies et de l’innovation pour pouvoir être un partenaire sérieux, fiable, crédible et important, voire indispensable, pour l’ensemble des grandes entreprises et des grandes nations du monde.