Les palestiniens et la négation du peuple juif et d’Israël

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Arié Bensemhoun, vous souhaitez aujourd’hui revenir sur l’anniversaire de la Déclaration Balfour datant du 2 novembre 1917, un événement peu médiatisé et pourtant capital pour comprendre l’essence du conflit israélo-palestinien…

En effet. On entend souvent que le rejet palestinien d’Israël date de 1948 ou de 1967, or l’objection à la déclaration Balfour de 1917 est l’une des expressions les plus explicites de la négation du droit d’Israël d’exister.

Cette année, comme les précédentes, l’Autorité palestinienne et ses dirigeants ont marqué cet anniversaire historique par un déluge de déclarations haineuses, allant du rejet pur et simple à des théories du complot plus élaborées.

Le thème commun de toutes les déclarations est le déni du lien internationalement et historiquement reconnu du peuple juif avec la Terre d’Israël et le rejet de la légitimité de l’État juif, quelles que soient les frontières.

L’Autorité palestinienne a d’ailleurs affirmé que la Déclaration Balfour était « le crime de l’époque » qui « a dépassé les crimes du colonialisme »…

Oui. Le Premier ministre de l’AP, Muhammad Shtayyeh, a condamné la déclaration, affirmant que « la Grande-Bretagne a donné ce dont elle n’avait pas la propriété à celui qui n’a aucun droit ». Il a exigé de surcroit que la Grande-Bretagne corrige son erreur historique en reconnaissant « l’État de Palestine ».

On peut dire que les Palestiniens ne manquent pas d’audace. Pris en tenaille entre la dictature du Fatah et celle du Hamas à Gaza, ils prennent le prétexte d’une déclaration du début du XXème siècle comme cause de leur propre malheur alors qu’ils en portent l’entière responsabilité. Jamais un Etat de Palestine ne verra le jour tant que perdureront l’incitation à la haine des juifs et d’Israël, l’apologie du terrorisme et du martyr, la corruption endémique et le détournement de l’aide internationale par l’Autorité palestinienne.

Que répondre à ce genre d’allégations ?

Bien que la Déclaration Balfour soit une déclaration politique très importante de la part du gouvernement britannique de l’époque, elle n’avait certainement pas la capacité de provoquer la création de l’État juif sans un large consensus international.

Historiquement, la Déclaration a été publiée dans le cadre du nouvel ordre international né de la Première Guerre mondiale et de la disparition de l’Empire ottoman, qui, entre autres, contrôlait la majeure partie du Moyen-Orient depuis des siècles. Dans le cadre de  ce nouvel ordre, de nouvelles frontières ont été tracées et des pays ont été, pour la première fois, créés.

Dans l’Empire ottoman, la « Palestine » en tant que pays et identité nationale distincte, comme le prétend l’Autorité palestinienne, n’a jamais existé. Au contraire, la région n’était qu’une province de l’empire sans définition spécifique. Il faut aussi rappeler que le terme de Palestine a été forgé par les romains pour punir les juifs de s’être révoltés au 2ème siècle de notre ère.

L’accord britannique pour réorganiser le Moyen-Orient ne s’est pas produit dans un vide juridique, mais bien dans le cadre d’un consensus international, voire même arabe.

Il y a donc eu un consensus arabe ?

Oui. Il s’est exprimé en 1919 entre le hachémite Faisal I bin Al-Hussein, au nom des Arabes et le dirigeant sioniste Chaim Weizmann, communément appelé l’accord Faisal-Weizmann.

Cet accord a jeté les bases de la conférence de paix de Paris et de la conférence tenue à San Remo, en Italie, en avril 1920. A cette occasion, la communauté internationale a adopté la déclaration Balfour et a désigné la Grande-Bretagne titulaire du « Mandat » qui mettrait en œuvre la décision de créer une patrie nationale pour le peuple juif en Palestine.

En d’autres termes, la remise en cause de la légitimité d’Israël par les Palestiniens est finalement fondée sur les décisions prises par la communauté internationale pendant et après la Première Guerre mondiale ?

Absolument. Les décisions prises à cette époque par la communauté internationale sont à la base de l’existence de tous les différents pays du Moyen-Orient.

En rejetant la Déclaration Balfour et en la qualifiant de projet colonialiste qui a implanté une entité étrangère dans la région, l’AP et les Palestiniens tentent de réécrire l’histoire. Il s’agit d’un énième prétexte pour nier au peuple juif le droit à un état nation. Pour l’AP et les Palestiniens, Israël, tel que l’envisageait la communauté internationale en 1919, en tant qu’« État juif », et confirmé par la résolution 181 votée par les Nations Unis en 1947, est une entité illégitime. Nier le droit d’Israël à exister n’est autre que le prolongement de la haine des juifs et de antisémitisme.

Les Palestiniens n’ont pas compris qu’avec les Accords d’Abraham, qui sont un véritable vecteur de paix au Moyen-Orient, le conflit israélo-arabe n’existe plus. Il est terminé. Et du reste, tant qu’ils n’intégreront pas dans leur esprit qu’il est de leur intérêt d’y prendre part, ils n’auront guère d’avenir.

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