Le Hamas est pris à son piège

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Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez évoquer la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le Hamas.

Bonjour Ilana,

Les terroristes du Hamas s’imaginaient peut-être encore capables d’imposer leur tempo, mais ils se retrouvent aujourd’hui acculés.

Alors qu’ils ont une fois de plus infligé aux otages libérés leurs mises en scène abjectes, le monde a assisté samedi dernier à une réminiscence de la Shoah : des hommes aux visages creusés, aux corps décharnés, dont les analyses médicales révèlent que la seule famine ayant touché la bande de Gaza est celle d’otages affamés jusqu’aux portes de la mort.

Face au silence assourdissant de la communauté internationale et des ONG dites humanitaires, comment ne pas se rappeler le serment brisé du « plus jamais ça » ? Comment ne pas se sentir trahi en voyant ces Juifs innocents, captifs depuis quinze mois, arborer l’apparence spectrale des survivants des camps nazis ?

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le Hamas annonce suspendre la libération des otages sous prétexte qu’Israël ne respecterait pas ses engagements… Un mensonge de plus, car ce week-end, comme convenu, Tsahal s’est retiré du très stratégique corridor de Netzarim.

Mais ce que les terroristes du Hamas peinent encore à comprendre, c’est qu’ils n’ont plus la latitude pour ces petits jeux mesquins. Donald Trump parle leur langage : en retour, il leur a imposé un ultimatum sans appel – libérez tous les otages, ou le cessez-le-feu prendra fin et l’enfer se déchaînera dans la bande de Gaza.

Le Hamas est pris à son piège.

 

Arié, au-delà de la question des otages, le plan Trump pour Gaza est un problème immédiat pour le Hamas.  

Absolument.

Le plan de Trump, qui vise à relocaliser les Gazaouis, a déjà un effet concret : la reconstruction de Gaza est suspendue jusqu’à nouvel ordre.

Qu’importe que ce projet aboutisse ou non — tant que cette position restera officiellement celle des États-Unis, aucun acteur international ne s’engagera dans la reconstruction sans leur aval. Aucun pays donateur ne dépensera des milliards pour rebâtir un territoire exposé au risque quasi certain que la guerre reprenne car le Hamas y aura survécu.

Et pour le Hamas, c’est un problème majeur.

Incapable de reconstruire Gaza par ses propres moyens, il dépend entièrement de l’aide étrangère. Si celle-ci reste bloquée, la bande de Gaza restera en ruines pendant des années.

Certes, le Hamas conserve un soutien populaire, mais combien de temps pourra-t-il maintenir sous contrôle une population privée de toute perspective d’avenir ? Peut-être que, finalement, les Gazaouis réaliseront qu’ils ne doivent leur malheur qu’au Hamas, et finiront par se révolter ou partir d’eux-mêmes.

Aujourd’hui, le Hamas peut bien essayer de saboter le cessez-le-feu ou même relancer des attaques contre Israël, mais il ne ferait qu’offrir de la légitimité à la reprise de la guerre, aggravant encore davantage leurs pertes, les destructions dans la bande de Gaza et le départ des Gazaouis.

Le Hamas est donc dans une impasse.

 

Arié, à terme, c’est aussi la survie du Hamas qui est menacé…

Le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé une attaque aux velléités génocidaires dans le but de causer un maximum de tort à Israël et de l’entraîner dans une frénésie vengeresse qui aurait déclenché une guerre régionale.

Mais Israël n’est pas tombé dans ce piège. Tsahal a fait preuve de patience, privilégiant une guerre longue mais ciblée, tandis que le Hamas a été abandonné par ses alliés de l’Axe iranien.

Derrière les indignations de façade, les Accords d’Abraham ont tenu, voire se sont même renforcés. Pour la première fois de l’histoire, nous avons assisté à une alliance israélo-arabe de circonstance face aux attaques balistiques de l’Iran.

Dans toute la région, résonne l’espoir de surmonter les rancœurs du passé et de bâtir un avenir prospère. Partout, sauf chez les Palestiniens.

Jusqu’ici, ils pouvaient déclencher autant de guerres qu’ils le souhaitaient, qu’importe l’ampleur des destructions, ils avaient la garantie que l’argent étranger financerait inévitablement la reconstruction, leur permettant ainsi de se concentrer sur la guerre suivante, et ainsi de suite.

Le plan Trump vise à mettre un terme au cycle infernal de Gaza, tout en plaçant les Palestiniens face à leurs responsabilités, enfin.

Après tout, l’histoire n’est pas tendre avec les territoires belliqueux qui déclenchent des guerres sans raison et les perdent. Gaza, comme bien d’autres avant elle, a aujourd’hui perdu toute prétention à la souveraineté.

Peut-être dès ce week-end, mais certainement plus tard, une fois les civils mis à l’abri à l’étranger, une guerre totale sera nécessaire dans la bande de Gaza pour en finir définitivement avec le Hamas.

Car, rappelons-le autant de fois qu’il le faudra : aucun État au monde n’a à tolérer la présence des Nazis du XXIe siècle à ses portes.