Le Front islamique iranien contre Israël

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Comme chaque semaine, on retrouve Arié Bensemhoun, directeur exécutif d’ELNET France. Pour ces chroniques estivales, Arié, on revient avec vous sur les grands enjeux internationaux qui se pose en perspective de la rentrée. Alors, évidemment, il y a le front du régime islamique iranien qui est très actif, en réalité, depuis le début de la guerre lancée par le Hamas le 7 octobre avec ces massacres antisémites. Israël, face à ce front, est-ce qu’il a des soutiens ?

Oui, il y a beaucoup de soutien. D’abord, c’est le principal sujet auquel Israël est confronté, mais également la communauté internationale, c’est-à-dire les principales démocraties dans le monde. C’était là aussi une forme de paradoxe parce qu’à la fois, on voit bien qu’il y a beaucoup d’hésitations de la communauté internationale, des Européens, même des Américains, quand il s’agit de la question des Palestiniens, ces problèmes disparaissent lorsque l’on parle de la menace iranienne. La menace iranienne, c’est une menace globale. C’est une menace qui concerne l’ensemble du monde libre, civilisé. Mais même, je dirais, les pays plus dictatoriaux comme les Russes et les Chinois, personne n’a envie que les Iraniens se retrouvent en possession de l’arme nucléaire.

Et même les alliés arabes d’Israël dans les accords d’Abraham. Puisque c’est même autour de ça que se sont construit ces accords.

Les alliés arabes d’Israël sont très préoccupés par la montée en puissance du régime iranien et de cette force de déstabilisation du Moyen-Orient que représente l’Iran. Alors oui, Israël a, de ce point de vue-là, beaucoup d’alliés. Et parmi les alliés qu’Israël peut avoir, la France. La France est en pointe du combat contre, justement, la montée en puissance de l’Iran nucléaire. Et c’est un sujet que d’ailleurs, nous avons abordé lorsque le Président Herzog était en visite en France à propos de l’ouverture des Jeux olympiques. Il a beaucoup insisté sur le fait qu’il y a bien des domaines dans lesquels la relation entre la France et Israël peut apparaître avec des hauts, des bas et assez chaotiques. Il y a un point sur lequel il y a une ligne qui est permanente, c’est finalement la question de l’Iran. Les Français sont en première ligne lorsqu’il s’agit de se battre contre les Iraniens sur la scène internationale. Et on l’a vu d’ailleurs lorsque Israël a été attaqué par ces missiles, ces drones, ces tirs de missiles balistiques, les Français, comme les Anglais, comme les Américains, les Arabes également, d’une certaine manière, ont participé à la défense du territoire israélien contre les Iraniens.

C’est-à-dire que c’est bien le sujet qui, d’une certaine manière, dans le conflit Moyen-Oriental, à défaut de faire l’unanimité, est un sujet sur lequel il y a une entente très forte entre la plupart des pays qui sont parties dans ce conflit-là et dans l’alliance internationale qui s’est de facto constituée et l’État d’Israël.

Comment expliquer justement ce hiatus entre le soutien, effectivement, à Israël face à ce front du régime islamique iranien ? Parce qu’il faut le préciser, ça ne comprend pas que les Houthis du Yémen, il y a également le Hezbollah, le Jihad Islamique, le Hamas, dans une moindre mesure. Et on a l’impression qu’il y a un deux poids deux mesures sur ces questions.

Oui, il y a un deux poids deux mesures parce que d’un côté, nous sommes dans une menace stratégique qui concerne l’humanité tout entière. C’est le fait de savoir est-ce que l’Iran aura ou n’aura pas la bombe atomique. C’est aussi la position de l’Iran qui détient des positions clés au Moyen-Orient, notamment dans cette capacité qu’il a à empêcher le trafic maritime en mer Rouge, de bloquer le cas échéant, le détroit d’Ormuz et, se faisant, créer une situation de tension sur les marchés économiques ou sur le marché d’approvisionnement en énergie. Donc, on voit bien que là, on n’est pas dans l’idéologie, on est dans des questions très pragmatiques. C’est la raison pour laquelle on ne traite pas les questions géopolitiques, géostratégiques comme on traite les questions plus idéologiques, celles notamment liées à la situation avec les Palestiniens. Et là, on voit bien que c’est le point d’achoppement qu’il y a dans la relation entre Israël et un grand nombre de démocraties qui ont décidé, systématiquement et en général, de prendre parti pour les Palestiniens contre les Israéliens.

Sur les Palestiniens, il y a débat. Sur le régime islamique iranien, il n’y a pas débat, c’est ça ?

Non, il n’y a pas débat. C’est un régime théocratique qui opprime sa population, qui menace la stabilité du Moyen-Orient, qui représente une menace stratégique et potentiellement nucléaire contre l’ensemble des pays du monde. Là, il ne peut pas y avoir débat.

Merci beaucoup, Arié Bensemhoun, directeur exécutif d’ELNET France, qu’on retrouve bien sûr très vite sur RadioJ.