Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine vous souhaitez évoquer le conflit en cours entre Israël et le Hezbollah.
Bonjour Ilana,
Ce lundi, l’armée israélienne a effectué des frappes sur des dépôts d’armes du Hezbollah dans la banlieue de Sidon, au Liban. Bien que ces bombardements n’aient fait aucune victime, les images de l’épaisse fumée de poudre qui brûle ont suscité la colère d’un Jean-Luc Mélenchon et des sympathisants des islamistes en France, qui s’indignent qu’Israël frappe le territoire libanais.
Alors, peut-être ne sont-ils pas au courant que le Liban est contrôlé par le Hezbollah, groupe terroriste chiite en guerre avec Israël depuis sa création et qui bombarde quotidiennement le nord du pays depuis plus de quatre mois, forçant près de 150 000 civils israéliens à fuir leurs foyers.
Peut-être n’ont-ils pas été informés qu’une jeune soldate de Tsahal a été tuée la semaine dernière et qu’Israël est en droit de riposter.
Ou peut-être simplement que, pour ces gens-là, tout est prétexte à accuser Israël. Allez savoir !
D’autant que si le monde a les yeux rivés sur Gaza, ce conflit contre le Hezbollah est en train de prendre de l’ampleur
Absolument.
Depuis le début de l’année, petit à petit, l’armée israélienne retire des troupes de la bande de Gaza. À Khan Younès, où se concentre actuellement le gros des combats, Tsahal a réduit ses forces de moitié. Il n’y a jamais eu aussi peu de soldats israéliens dans la bande de Gaza depuis le début de l’opération terrestre.
Pourquoi ? D’abord pour leur permettre de se reposer, ils l’ont bien mérité ; mais surtout car Israël est en train de renforcer ses effectifs à sa frontière avec le Liban et se prépare à une guerre d’ampleur pour en finir avec le Hezbollah.
Aujourd’hui, le Hamas est à l’agonie dans la bande de Gaza et sera militairement défait si toutefois la communauté internationale ne le sauve pas en entravant davantage la riposte légitime d’Israël.
Dorénavant, la menace numéro un pour Israël est le Hezbollah.
Justement, Arié, pensez-vous que nous pourrons assister prochainement à une offensive majeure du Hezbollah au nord Israël ?
C’est une bonne question, mais seuls les dirigeants du Hezbollah ont la réponse.
Toutefois, leur chef Hassan Nasrallah a beau promettre l’annihilation d’Israël dans ses longs et insipides discours, il semble peu déterminé à mettre ses menaces à exécution, du moins pour l’instant.
Tant que Tsahal sera engagé dans la bande de Gaza, il existera une fenêtre d’opportunité pour le Hezbollah d’ouvrir un second front avec Israël. Mais s’il ne l’a pas fait en octobre quand Israël a démarré ses opérations terrestres à Gaza contre un Hamas encore en pleine possessions de ses moyens, il est peu probable qu’il le fasse aujourd’hui.
Il n’a pas non plus intensifié le conflit lorsque Israël à éliminer le numéro 2 du Hamas à Beyrouth début janvier. C’eut été un bon prétexte. L’interview récente d’Amar Moussaoui dans Le Point, responsable des affaires internationales du Hezbollah, confirme que le groupe n’aspire pas à une guerre ouverte avec Israël.
D’autant que lancer une offensive contre Israël reviendrait à impliquer les Etats-Unis dans la guerre, et je doute fort que l’Iran ait très envie de voir son puissant proxy être réduit à néant, comme le Hamas à Gaza.
Alors comment voyez-vous la suite des évènements ?
D’une manière ou d’une autre, ce conflit prendra fin.
Jusqu’à maintenant, Israël s’est contenté de répliquer avec modération aux attaques du Hezbollah qui constitue une menace sérieuse et qui viole sans vergogne la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui lui interdit pourtant d’être présent au sud du fleuve Litani. Pour l’instant, le Hezbollah refuse tout compromis, y compris récemment le plan français qui pourrait permettre d’éviter l’escalade.
L’équation est simple : si le Hezbollah ne retire pas ses forces au sud du fleuve Litani et refuse tout compromis, il n’y aura pas d’autre option que la guerre.
Aucun Etat ne peut accepter que ses citoyens fuient leurs foyers et deviennent des réfugiés dans leur propre pays. Aucun Etat ne peut accepter de subir des tirs quotidiens de roquettes et de missiles sans réagir. Aucun Etat ne peut accepter la présence d’un groupe terroriste à ses frontières qui prône son anéantissement.
Si le 7 octobre nous a appris quelque chose, c’est qu’il faut toujours croire notre ennemi lorsqu’il nous promet le pire. Depuis trop longtemps, Israël s’est vu contraint par la communauté internationale, incapable de faire respecter le droit, de tolérer l’intolérable. C’est terminé.
Assez de brader la sécurité de toute une population pour ne pas contrarier ceux auprès de qui Israël doit en permanence s’excuser d’exister. Assez de cette hypocrisie qui accable Israël et exonère les fanatiques et les terroristes qui ne respectent rien, et qui nuisent à la paix et à la stabilité de toute une région.
La guerre pour détruire le Hamas est légitime, celle contre le Hezbollah, si elle devait avoir lieu, le serait plus encore.