Bonjour Arié Bensemhoun, en cette semaine du salon Eurosatory, vous souhaitez aborder l’injustice que la France a infligée à Israël et aux Israéliens.
Bonjour Ilana,
Le 31 mai 2024 marquera à jamais les relations franco-israéliennes comme le jour du premier boycott d’Etat à l’encontre d’Israël. Sous la demande directe du Président de la République, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a imposé à Coges Events, l’organisateur du prestigieux salon de défense Eurosatory, d’interdire la participation des 74 entreprises israéliennes prévues cette année, en raison de la guerre à Gaza.
Une victoire idéologique offerte aux thuriféraires de la haine d’Israël, qui n’ont pas hésité une seule seconde pour s’engouffrer dans la brèche ouverte par la décision inique d’Emmanuel Macron pour aller encore plus loin. Plusieurs organisations propalestiniennes, dont Al-Haq, reconnu comme terroriste par Israël, ont saisi le tribunal judiciaire de Bobigny pour étendre le bannissement à tout individu de nationalité israélienne qui pourrait avoir des liens avec ces entreprises de défense, et ces organisations ont obtenu gain de cause.
Cette décision sans précédent s’appuie sur l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice du 24 mai dernier, qui a rappelé à Israël ses obligations au regard de la convention sur le génocide. Cependant, la Cour n’a jamais reconnu Israël coupable de quoi que ce soit, ni demandé à Israël de cesser les combats à Rafah ou ailleurs. Elle reconnaît à Israël son droit légitime de se défendre et n’a pas non plus réclamé un quelconque boycott militaro-commercial qui justifierait son bannissement d’Eurosatory.
Ainsi, à l’instigation de son Président, la France a pris une décision indigne, injuste et discriminatoire à l’encontre d’Israël et de son peuple ; ce n’est rien de moins qu’un coup de poignard dans le dos d’un pays allié et ami, un véritable scandale d’État.
Arié, heureusement, cette décision a finalement été annulée.
Absolument.
Ce mardi, après avoir été saisi en référé à la demande de la Chambre de commerce France-Israël, le Président du Tribunal de commerce de Paris a jugé que la mesure d’exclusion des sociétés israéliennes d’Eurosatory était discriminatoire et a ordonné qu’elle cesse. Quelques heures plus tard, la Cour d’appel de Paris a totalement désavoué le juge des référés de Bobigny en réformant sa décision qui interdisait aux Israéliens de se présenter au salon.
C’est une formidable victoire juridique, on peut se réjouir de voir la justice et le bon sens triompher. Mais le mal est fait.
Il est trop tard pour les entreprises israéliennes préjudiciées de se présenter au salon qui se termine ce vendredi. Ceci dit, elles s’en remettront sans problème. Ces entreprises de défense sont parmi les plus performantes du monde ; jamais leurs carnets de commandes n’ont été aussi pleins, et elles ont même battu pour la troisième année consécutive leurs records d’exportation. Alors, Eurosatory ou non, cela ne change pas grand-chose pour elles.
Mais le cœur du problème est que l’État français a de facto légitimé tous les appels au boycott contre Israël, légitimé sa diabolisation, légitimé la traque des Juifs car « sionistes ».
Et ça, c’est gravissime.
Surtout, Arié, la France n’a jamais pris de telles mesures contre aucun autre pays…
Et oui, Ilana, on ne peut pas trouver meilleur exemple de ce double standard à l’égard d’Israël que nous ne cessons de dénoncer.
Eurosatory, c’est plus de 2000 exposants, une soixantaine de pays, et plus de 250 délégations représentées. Parmi eux se trouvent des pays dont les bilans en matière de droits de l’Homme sont parmi les pires de la planète. Ces pays y vendent et achètent des armes qui ont causé et causeront infiniment plus de morts civils que ne le feront jamais les armes israéliennes. Pourtant, tous ces régimes autoritaires, à l’instar de la Chine qui organise un vrai génocide avec les Ouighours, mène une politique coloniale en Afrique et impérialiste en Asie, n’ont jamais été inquiétés ni subi le boycott de la France. Mais Israël, oui. C’est abject.
L’argument de la guerre à Gaza pour justifier cette décision est fallacieux. Le boycott d’Israël, pays allié et ami, pays attaqué et meurtri, pays qui se bat pour sa survie, est la faute de trop. Jamais, depuis 1967, l’Etat français n’avait pris une telle mesure à l’égard de l’Etat juif. De l’antisionisme populaire, voilà l’avènement d’un antisionisme d’Etat en France. C’est inadmissible et nous ne pouvons pas laisser passer cela.
C’est pourquoi nous donnons rendez-vous à tous ceux qui le peuvent ce vendredi 21 juin à 10h devant le salon Eurosatory, au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Il est temps de demander des comptes à ceux qui sont responsables de cette catastrophe, de cette iniquité qui flétrit les valeurs les plus fondamentales de notre République.
Soyons nombreux.
La ligne rouge a été franchie.