Cap sur Rafah

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Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine vous souhaitez revenir le début de l’opération militaire israélienne à Rafah

Bonjour Ilana,

Après sept mois de guerre, l’opération israélienne à Rafah a enfin débuté après de longues semaines d’attente. Depuis février dernier, Israël a tout tenté pour retarder l’échéance sous la pression d’une communauté internationale qui entrave ses opérations militaires légitimes et pour trouver une alternative crédible.

Malgré les concessions considérables faites pour parvenir à un accord de trêve avec le Hamas et malgré la pression exercée par l’Égypte pour les pousser à accepter la dernière proposition israélienne d’un cessez-le-feu en échange de la libération d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, rien n’y a fait.

Comme l’a souligné le Secrétaire d’État américain Antony Blinken, le Hamas devrait accepter l’accord israélien s’il se soucie réellement des Palestiniens, car cet accord est plus que généreux envers les terroristes compte tenu de leur situation sur le terrain. Mais non, ils ont refusé chacune des propositions.

Si certains doutaient encore de la considération du Hamas pour la sécurité et la vie de ceux qui l’ont porté au pouvoir, ils ont désormais leur réponse.

 

Pourtant Arié, il a été relaté dans la presse que le Hamas avait accepté une proposition de trêve, qu’en est-il ?

Une énième fumisterie du Hamas que tous les grands médias internationaux ont avalé et relayé, encore une fois, ils se sont faits bernés.

La proposition acceptée par le Hamas n’est pas celle qu’Israël et l’Egypte ont négocié il y a une dizaine de jours, et pour laquelle, par ailleurs, aucun média international n’a fait les gros titres pour dire qu’Israël acceptait un cessez-le-feu, non.

Les conditions posées par le Hamas sont la fin de la guerre et un retrait total et définitif des forces israéliennes de la bande de Gaza. Quel Etat accepterait une telle proposition émise par un groupe terroriste qui lui a déclaré la guerre, qui est à l’agonie et qui voudrait que la guerre s’arrête pour pouvoir crier victoire ? Aucun, il faudrait être stupide pour tomber dans ce piège grossier.

Des mois de négociations ont abouti à une impasse. Dimanche, pendant que les négociations étaient en cours, le Hamas a bombardé le poste-frontière de Kerem Shalom, entraînant la mort de quatre soldats israéliens. Ce poste était crucial car il permettait le passage d’une grande partie de l’aide humanitaire destinée aux civils gazaouie. Le bombardement a contraint sa fermeture pour des raisons de sécurité.

Le prétendu accord de trêve accepté par le Hamas avait pour seul but de se sauver la face en se présentant comme le camp raisonnable, tandis qu’Israël était dépeint comme le camp refusant toute concession. En réalité, c’est exactement le contraire : le Hamas n’a jamais été capable de fournir une liste de seulement 40 otages encore en vie. Ce jeu de dupes a assez duré.

 

Comment analysez-vous cette opération à Rafah ?

Rafah étant la ville où de nombreux Gazaouis se sont déplacés pour fuir les combats, Tsahal a pris autant de précautions que possible en établissant une vaste zone humanitaire comprenant des hôpitaux de campagne, des tentes, ainsi que tous les éléments nécessaires en termes de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres fournitures essentielles. Pour alerter les civils, Tsahal a largué des tracts, envoyé des SMS et des appels automatisés.

Toutes ces actions ont été menées dans le strict respect du droit international humanitaire. L’objectif était de permettre à Tsahal de cibler le Hamas tout en minimisant les dommages collatéraux, comme cela a toujours été le cas depuis le début de la guerre.

Les opérations militaires ont ainsi pu commencer. Tsahal a immédiatement pris le contrôle du terminal de Rafah, le seul point de passage entre la bande de Gaza et l’Égypte. Israël a désormais une emprise totale pour empêcher le Hamas de se réapprovisionner militairement, et détruire les tunnels qui passent sous la frontière égyptienne.

Ce n’est qu’une question de temps avant que le Hamas se retrouve en manque de munitions et soit contraint de stopper les combats. Après 7 mois, plus de la moitié des terroristes du Hamas et du Jihad islamique ont été éliminés ou capturés, et 65% des infrastructures terroristes (tunnels, sites de production d’armes, plateformes de lancement de roquettes et de missiles) ont été détruites. Rafah est le dernier bastion du Hamas, il doit tomber pour que cesse la guerre.

Certes, l’idéologie islamiste ne disparaitra pas, mais la destruction quasi-totale de ses 24 bataillons empêchera toute reconstitution des forces du Hamas avant longtemps. Ce qui se joue maintenant, c’est la sécurité d’Israël pour les années à venir, et il ne peut y avoir de compromis. Plus jamais.