Tribune Dr. Arié Bensemhoun[1]
Reconnaître aujourd’hui, unilatéralement et sans conditions, un « État de Palestine » revient à lancer les dés du destin sur l’échiquier des peuples au prix de la sécurité collective. C’est préférer l’idéologie à la raison, l’illusion à la vérité, la facilité à la responsabilité.
Par un geste solitaire, Emmanuel Macron, sans l’aval du Parlement et contre l’avis de 78% des Français, trahit une parole républicaine et détourne la France de sa vocation historique : être puissance de mesure, d’équilibre et de courage dans un Moyen-Orient en fusion.
Car quel « État » avons-nous décidé de reconnaitre ?
En “Cisjordanie”, l’Autorité palestinienne du Fatah, dirigée par un Mahmoud Abbas dans la 21e année de son mandat de 5 ans, n’est qu’un régime autoritaire rongé par la corruption, incapable de tenir ses engagements – versant salaires et honneurs aux terroristes, et perpétuant l’enseignement d’une haine des Juifs et d’Israël qui s’inculque dès le berceau.
À Gaza, le Hamas, mouvement terroriste aux desseins totalitaires, s’accroche au pouvoir par la terreur, détourne l’aide humanitaire pour nourrir sa machine de guerre et ses velléités génocidaires d’effacer toute présence juive sur la terre des patriarches.
Cette reconnaissance prématurée n’ouvrira pas la voie à la paix : elle l’ensevelira. Elle ne renforcera pas le droit international : elle le foulera aux pieds en consacrant un simulacre d’État qui ne remplit aucun des critères juridiques et moraux légitimes. Cette décision n’apportera aucun répit aux civils de Gaza, écrasés par une catastrophe humanitaire déclenchée par la guerre du Hamas ; au contraire, elle validera la stratégie cynique d’un groupe qui sacrifie le peuple qui l’a élu en les récompensant d’un gain politique inestimable.
En gravant dans le marbre diplomatique la razzia du 7 octobre 2023, la France s’apprête à consacrer le pire massacre de Juifs depuis la Shoah comme mythe fondateur d’une nation artificielle aux valeurs contraires aux nôtres et mue d’intérêts qui nous renient.
Et chez nous ?
Ce blanc-seing ne fera qu’attiser davantage haine et violence contre les Juifs – devenus tous coupables du crime d’avoir reconstruit sur leur terre ancestrale un refuge souverain et armé, dépositaire du devoir sacré de protéger son peuple. Là où il faudrait apaiser, on excite les colères ; là où il faudrait rassembler, on fracture ; là où il faudrait résister à l’islamo-palestinisme, on l’encourage à persévérer dans la voie sanglante de la violence politique qui finira par avoir raison de notre unité nationale.
En renonçant à ses propres conditions minimales — libération des otages, garanties de sécurité tangibles, désarmement et démantèlement des factions terroristes, reconnaissance d’Israël par les États arabes — Emmanuel Macron abdique le rôle historique de la France et engage notre pays sur un chemin où il n’y aura que plus de ruines, plus de larmes, plus de sang.
[1] Arié Bensemhoun est le directeur général d’ELNET France (European Leadership Network) depuis 2011. Docteur en chirurgie dentaire, il a mené sa carrière dans le secteur privé en tant que conseil en communication stratégique, en affaires publiques et en relations internationales.