Récapitulatif des Mesures Politiques et Juridiques d’Israël

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Sur la base de sources officielles et fiables


I.Bande de Gaza

1.    Contexte

La bande de Gaza est une bande de terre de 360 km² jouxtant Israël d’un côté et l’Egypte de l’autre. Suivant près de quarante ans d’occupation, Israël s’est retiré de ce territoire en 2005, évacuant plus de 9000 citoyens israéliens. Le Hamas, groupe armé reconnu comme terroriste par l’UE, les USA ainsi que nombre de pays supplémentaires, contrôle la zone après sa prise de pouvoir en juin 2007 (et l’éviction par la force de l’Autorité Palestinienne). La bande de Gaza est le théâtre d’affrontements réguliers avec Israël dont cinq majeurs en 2009, 2012, 2014, 2021 et 2023.

2.    Blocus

Le blocus de la bande de Gaza est imposé par Israël et l’Égypte depuis 2007 à la suite de la prise de pouvoir par la force du Hamas en raison de considérations sécuritaires. Ce blocus est imposé par voie terrestre et maritime (la bande de Gaza ne comptant aucun aéroport actif).

Le blocus de la bande de Gaza est reconnu par le droit international comme un moyen légitime de défense dans le cadre d’un conflit armé et restreint la capacité du Hamas à acheminer clandestinement des armes.

Il est important de souligner que selon le droit international humanitaire, Israël n’est soumis à aucune obligation de subvenir aux besoins d’une puissance hostile – en l’occurrence le Hamas gouvernant la bande de Gaza.

Cela étant, depuis des années, Israël fournit des marchandises, des denrées alimentaires, du carburant, de l’eau potable ainsi que de l’électricité, au-delà de ses obligations légales internationales. Ceci, malgré les agressions et offensives militaires incessantes du Hamas.

La bande de Gaza est dotée de trois points de passage frontaliers (Kerem Shalom et Erez jouxtant Israël, ainsi que Rafah à la frontière avec l’Égypte) par lesquels transitent des biens et des personnes. Chaque passage est sujet à inspection de la part des autorités locales, israéliennes comme égyptiennes.

Conformément à la législation israélienne, face à une situation de crise humanitaire au sein de la bande de Gaza, des agences internationales d’aide humanitaire peuvent solliciter l’autorisation de fournir leur assistance. Ces sollicitations sont sujettes à évaluation.

3.    “Libérez Gaza” – mais de qui ?

Ce slogan suggère que la bande de Gaza devrait être libérée d’un pouvoir israélien la gouvernant et alimente la croyance infondée d’une occupation israélienne de Gaza. Or, Israël ne maintient aucune présence, militaire ou civile, dans la bande de Gaza depuis son retrait volontaire en 2005. Ce retrait a conclu une période de 40 ans de contrôle effectif d’Israël sur la zone.

Depuis 2007 le Hamas, désigné comme organisation terroriste par l’Union européenne, a pris le contrôle de la bande de Gaza en exerçant une domination sévère portant atteinte aux droits fondamentaux des habitants de Gaza. Ces violations incluent notamment l’élimination d’adversaires politiques et la réquisition de ressources essentielles, y compris provenant d’aides humanitaires, à des fins terroristes. Le Hamas s’est implanté au cœur de zones civiles densément peuplées, installant des dépôts d’armes et des centres opérationnels de commandement dans des lieux tels que des mosquées, des hôpitaux, des bureaux de presse et des écoles. Le Hamas utilise également la population civile comme bouclier humain tout en attaquant de manière indiscriminée les civils israéliens – ce qui constitue un crime de guerre à double titre.

 

II. Attaque du 7 octobre

1.    Déroulé

L’offensive du Hamas contre Israël est une série d’attaques terroristes coordonnées depuis la bande de Gaza vers les zones frontalières d’Israël.

L’attaque commence tôt le matin par une attaque massive d’au moins 2 500 roquettes (5 000 selon le Hamas) contre Israël et des incursions de véhicules sur son territoire. Environ 3000 terroristes palestiniens franchissent la barrière de sécurité Gaza-Israël, massacrant des civils – commettant des actes de barbarie sans nom – dans les communautés israéliennes voisines et attaquant des bases militaires. En quelques heures, plus de 350 soldats et policiers israéliens et plus de 1 000 civils israéliens ont été massacrés dans les localités voisines, les kibboutz, les bases militaires et lors d’un festival de musique près de Réïm. Plus de 3400 personnes ont également été blessées au cours de l’offensive, nombre d’entre elles sévèrement. Près de 240 personnes supplémentaires, très majoritairement des civils – dont 30 enfants le plus jeune d’entre eux âgé de 9 mois seulement – sont prises en otage dans la bande de Gaza.

L’ampleur des pertes humaines en Israël le 7 octobre, ramenée à la population, représente un facteur environ 15 fois supérieur à celui des victimes des attaques du 11 septembre aux États-Unis et 116 fois supérieur à celui des victimes des attaques du Bataclan en France.

2.    Plus de 30 lieux d’infiltration du Hamas en territoire israélien

Cette carte interactive présente les sites des attaques du Hamas en Israël, incluant les zones résidentielles touchées. La carte est régulièrement actualisée avec les dernières données disponibles, incluant le décompte et l’identification des victimes, à mesure que ces informations sont rendues publiques par les autorités israéliennes. https://oct7map.com/

 

III. Crimes du Hamas

L’agression terroriste perpétrée par le Hamas, ciblant délibérément les citoyens israéliens, tant civils que militaires, ainsi que les atrocités commises par le Hamas et d’autres organisations terroristes, incluant meurtre, torture, viol, enlèvement, pillage et de nombreux autres crimes, représentent des violations flagrantes du droit international et, en particulier, du droit pénal international. Ces actes barbares d’une abomination sans nom sont classés parmi les crimes les plus graves au regard du droit international, étant qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, et peuvent être assimilés à des actes de génocide. Il incombe au Hamas de procéder à la libération immédiate de tous les otages enlevés par la force actuellement détenus dans la bande de Gaza, leur détention prolongée représentant un crime de guerre supplémentaire.

1.    Crimes de guerre

Le Hamas lance des attaques indiscriminées contre la population civile en tirant des milliers de roquettes, ce qui constitue un crime de guerre (article 51(4) du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève de 1949).

Entre le 7 et le 30 octobre, plus de 8 500 roquettes ont été tirées par le Hamas. Plus de 600 de ces roquettes ont atterri sur le territoire de la bande de Gaza, entraînant blessures et pertes humaines parmi les civils Gazaouis.

Parmi les victimes décédées, l’on dénombre 283 ressortissants étrangers, incluant les binationaux.
69 individus issus de 39 pays différents sont répertoriés comme disparus ou gardés comme otages. Parmi les otages se trouvent de très jeunes enfants, des femmes ainsi que des personnes âgées.

Conformément au droit international, les Forces de Défense Israéliennes (IDF) ont averti les résidents de la bande de Gaza et les ont appelés à se déplacer vers la zone au sud de “Wadi Gaza”. Le Hamas de son côté empêche physiquement les civils de se diriger vers le sud de la bande de Gaza, dans le but de les utiliser comme boucliers humains.

Le Hamas camoufle des tunnels militaires sous des hôpitaux et, par ailleurs, détourne des ressources essentielles, y compris eau, électricité et oxygène de ces infrastructures, à son profit.

Le 4 novembre, le Hamas annonce suspendre l’évacuation des étrangers et des binationaux présents dans la bande de Gaza vers l’Egypte.

2.    Crimes contre l’humanité

Plus de 1400 personnes, en grande majorité des civils, ont été assassinées en territoire israélien par le Hamas et d’autres organisations terroristes.

Près de 240 personnes ont été enlevées par la force et sont actuellement gardées comme otages par le Hamas et d’autres organisations terroristes dans la bande de Gaza.

De multiples cas de tortures barbares et de viols ont été établis.

Ce site internet recense les témoignages de milliers de survivants, victimes et témoins directs. Ce site est régulièrement actualisé. https://www.october7.org

 

IV. Situation humanitaire et infrastructures civiles dans la bande de Gaza

Ayant planifié son massacre à l’avance, le Hamas a accumulé des stocks de ressources que celui-ci ne partage pas avec la population civile gazaouie.

1.    Eau

L’eau potable fournie par Israël représente seulement 7,7% de l’approvisionnement total de la bande de Gaza. Le reste de cet approvisionnement en eau est produit de manière autonome par dessalement ou à partir de nappes phréatiques locales. En revanche, le Hamas a utilisé des conduites locales d’eau potable (dont le financement provient possiblement de l’APD) pour fabriquer des roquettes destinées à être tirées sur Israël, impactant l’approvisionnement en eau potable de Gaza. Le 28 octobre, une seconde canalisation vers la bande de Gaza a été installée par Israël, portant l’approvisionnement journalier à 28,5 millions de litres d’eau potable. Il n’y a par conséquent aucune pénurie d’eau dans la bande de Gaza.

2.    Electricité

Lors de l’offensive du 7 octobre, le Hamas a délibérément endommagé 9 des 10 lignes électriques qui approvisionnaient Gaza en électricité depuis le territoire Israélien.

La majorité des hôpitaux au sein de la bande de Gaza disposent de sources d’énergie alternatives. A titre d’exemple, 70% des besoins énergétiques de l’hôpital européen proviennent de l’énergie solaire.

3.    Carburant

Le Hamas dispose d’une réserve de carburant estimée à environ 1 million de litres, mais refuse de partager celle-ci pour répondre aux besoins d’infrastructures essentielles. Il convient de s’adresser directement au Hamas pour toute question relative à une éventuelle pénurie de carburant dans la bande de Gaza.

Les Forces de Défense Israéliennes (IDF) ont rendu public le contenu d’une communication interceptée entre le commandant de la brigade de Jabaliya du Hamas et le directeur de l’hôpital indonésien de Gaza[1]. Cette communication dévoile que le Hamas détourne du carburant destiné à l’hôpital, aux dépens des propres ressources de celui-ci.

4.    Aide humanitaire

Le 7 octobre dernier lors de son offensive, le Hamas a délibérément détruit les points de passage d’Erez et de Kerem Shalom, utilisés pour permettre l’entrée journalière de centaines de camions de marchandises vers la bande de Gaza. Par conséquent, la capacité d’envoi d’aide humanitaire en provenance d’Israël a été considérablement entravée.

Le Hamas n’a cessé d’exploiter l’aide humanitaire et l’aide internationale qu’il reçoit.

Le 16 octobre dernier, l’UNRWA a déclaré qu’un « groupe de personnes prétendant appartenir au ministère de la Santé » avait réquisitionné du carburant et du matériel médical. Du matériel de l’UNICEF a également été retrouvé dans les véhicules des terroristes du Hamas partis commettre des massacres en Israël.

Depuis le début de l’attaque du Hamas, la totalité de l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza est acheminée par le point de passage de Rafah, situé en Égypte. Israël permet et coordonne l’accès de cette aide pour prévenir une crise humanitaire, bien que le Hamas poursuive ses attaques depuis la bande de Gaza et retienne près de 240 personnes enlevées sur le territoire israélien.

Depuis le 21 octobre dernier, plus de 750 camions chargés de denrées alimentaires et de fournitures médicales ont pu franchir ce point de passage pour entrer dans la bande de Gaza. L’acheminement d’aide humanitaire est un sujet particulièrement complexe requérant une étroite collaboration sécuritaire et logistique de la part des autorités israéliennes et égyptiennes.

Le 1er novembre dernier, le ministre israélien des affaires stratégiques Ron Dermer a déclaré : « L’augmentation de notre assistance humanitaire à Gaza se poursuit, malgré la rétention de 240 Israéliens en otage par le Hamas ».

 

V. Israël

1.    Population civile israélienne

En date du 29 octobre, 249 508 citoyens israéliens ont été contraints d’évacuer leurs domiciles face à la menace terroriste. Plus de 300 000 réservistes ont été rappelés pour participer aux combats.

2.    Objectifs de l’opération militaire israélienne

  • L’éradication du Hamas ainsi que de ses infrastructures militaires telles que les tunnels de combat, centres de commandement, bunkers et autres postes de combat. L’utilisation par le Hamas de civils gazaouis comme boucliers humains requiert une intervention de forces terrestres afin de mener cet objectif à bien en minimisant les pertes collatérales.
  • Le rapatriement de l’ensemble des otages. La nécessité d’une opération militaire terrestre est renforcée par cet impératif, ainsi qu’illustré par l’opération ayant conduit à la libération de l’otage Ori Megidish.

3.    Israël agit dans le cadre du droit international

Les Forces de Défense Israéliennes (IDF) respectent rigoureusement le droit international, y compris le droit des conflits armés, également connu sous le nom de droit international humanitaire.

Les militaires israéliens sont formés à opérer dans le respect du droit international des conflits armés et bénéficient d’un conseil juridique en temps-réel sur un large éventail de considérations opérationnelles visant à garantir la conformité des actions militaires entreprises.

Les Forces de Défense Israéliennes (IDF) prennent des mesures destinées à minimiser les dommages collatéraux subis par la population civile gazaouie, allant au-delà des normes requises par le droit international. Ces mesures conduisent à l’abandon de certaines opérations et à l’acceptation de risques accrus pour la sécurité de militaires et de civils israéliens.

Selon le principe de proportionnalité tel que défini par le droit international humanitaire, la mort de civils au cours d’un conflit armé, et ce, quels qu’en soient la gravité et le caractère regrettable, ne constitue pas en elle-même un crime de guerre (article 51(5)(b) du Protocole additionnel I de 1977). Conformément à ce principe, une attaque entraînant des dommages collatéraux est considérée comme légale dans la mesure ou les dommages civils anticipés, au moment où une attaque est décidée, ne sont pas considérés comme disproportionnés par rapport au bénéfice militaire concret et direct escompté. Il est important de noter que l’évaluation de la proportionnalité se base exclusivement sur les renseignements accessibles au commandement militaire au moment de la prise de décision d’une attaque, et non sur une analyse a posteriori. Durant un conflit armé, les prédictions du commandement militaire sur l’impact de ses actions peuvent diverger des conséquences réelles en raison de l’imprévisibilité du combat.

Le principe de distinction requiert de différencier clairement les populations civiles, qui ne doivent pas être prises pour cibles, des objectifs militaires, qui peuvent l’être (article 52(2) du Protocole additionnel I de 1977). La définition des « objectifs militaires » englobe les objets civils qui, de par leur nature, leur emplacement, leur but ou leur utilisation, contribuent à une action militaire et dont la destruction offre un avantage militaire certain (article 52(2) du Protocole additionnel I de 1977). L’intégration par le Hamas de ses infrastructures militaires au sein des zones habitées par des civils dans la bande de Gaza, notamment dans des habitations privées, des établissements scolaires, des mosquées, des bureaux de presse et des bâtiments commerciaux, rend ces emplacements susceptibles d’être attaqués. Ces sites, ayant perdu leur statut civil du fait de leur utilisation militaire, sont considérés comme des objectifs militaires légitimes.

Avertissements à la population civile : Conformément au droit humanitaire international, il est impératif d’adopter les mesures possibles pour réduire au minimum les dommages subis par les populations civiles lors d’assauts sur des objectifs militaires. Bien qu’il n’y ait pas d’obligation juridique spécifique de notifier chaque individu avant une offensive, l’émission d’un avertissement collectif aux civils pour évacuer les zones ciblées par une opération imminente des Forces de Défense Israéliennes (IDF) peut être reconnue comme une mesure de précaution suffisante (article 57(2)(c) du Protocole additionnel I de 1977). Cet avertissement ne constitue pas une tentative de déplacement de population forcé ou une épuration ethnique, il s’agit au contraire une démarche préventive destinée à protéger la vie des civils.

 

VI. Implication directe de la France

1.   Victimes en territoire israélien

Selon les informations fournies par le ministère des Affaires étrangères français, le bilan des victimes françaises dans les attaques terroristes menées par le Hamas se porte à 40, en date du 6 novembre. Ces victimes incluent des femmes, très jeunes enfants et personnes âgées. Ce bilan, toujours amené à évoluer, fait de la France le pays étranger le plus touché par les actes terroristes du Hamas en Israël.

2.    Otages retenus dans la bande de Gaza

Toujours selon le même communiqué du Quai d’Orsay, 8 ressortissants français sont actuellement portés disparus, parmi eux des enfants et  des femmes. Il a été confirmé qu’ils sont retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza.

3.    Condamnations des actes terroristes du Hamas

Le 12 octobre, soit une semaine après l’offensive du Hamas, le président de la République, M. Emmanuel Macron à publiquement condamné la « pire attaque terroriste » qu’ait connue Israël ainsi que la « barbarie du Hamas ». Il a également apporté le plein soutien de la France à Israël.

Le 3 novembre, l’avocat français François Zimeray a annoncé à Paris déposer une plainte pour crime de guerre, crimes contre l’humanité et génocide auprès de la Cour pénale internationale (CPI) au nom de neuf familles de victimes israéliennes de l’attaque du Hamas du 7 octobre.

4.    Aide humanitaire

En réaction à la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, le Président de la République, M. Emmanuel Macron a annoncé une enveloppe de 20 millions d’euros pour les Palestiniens, en plus des 63 millions d’euros programmés avant la crise déclenchée par les attaques du Hamas.

Le porte-hélicoptère Dixmude sera envoyé d’ici mi-novembre au large de Gaza pour y rejoindre le Tonnerre (deuxième porte-hélicoptère de la flotte française qui en compte trois au total) déjà aménagé en hôpital flottant.

Trois avions de transports de l’armée de l’air ont déjà acheminé plus de 150 tonnes de fret humanitaire dans la bande de Gaza (via le point de passage égyptien de Rafah).

5.    Efforts diplomatiques et réactions du gouvernement

Le 24 octobre, le président de la République a entamé une tournée diplomatique au Proche-Orient débutant par une visite à Tel Aviv pour manifester son soutien et s’entretenir avec le Premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu. Lors de son court voyage, il a également rencontré Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité Palestinienne à Ramallah ainsi le que le roi Abdallah II à Amman et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi au Caire.

Le Président de la République a annoncé l’organisation d’une « conférence humanitaire » à Paris le 9 novembre, dans le cadre de la sixième édition du Forum de Paris sur la Paix réunissant des représentants d’États, d’organisations internationales, d’entreprises, ainsi que des ONG.

Prises de position officielles :

• M. Emmanuel Macron, Président de la République

Le 12 octobre
o A condamné « l’attaque terroriste la plus tragique de l’histoire d’Israël. »
o « Ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique »

Le 24 octobre
o A rappelé « le droit légitime d’Israël à se défendre. »
o A également appelé « le Hezbollah, le régime iranien, les Houthis au Yémen » à « ne pas prendre le risque inconsidéré d’ouvrir de nouveaux fronts. »
o A proposé que la coalition internationale actuellement déployée en Irak et en Syrie pour lutter contre l’Etat islamique « puisse aussi lutter contre le Hamas. »

Le 25 octobre
o « Rien ne justifie l’attaque terroriste du Hamas contre Israël. »
o « La France n’abandonne aucun de ses enfants. Nous mettrons tout en œuvre pour les faire revenir sains et saufs dans leur foyer. »

Le 27 octobre
o A appelé à une « trêve humanitaire pour organiser la protection des populations civiles. »

Le 1er novembre
o « Il faut cibler et punir les groupes terroristes. Mais les civils ne sont pas ceux qu’il faut viser. »

Le 9 novembre
o « Disons-le clairement, face au terrorisme, Israël a le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens. »
o « Nous partageons des valeurs et avons des engagements communs qui nous amènent aujourd’hui […] à nous préoccuper de la situation humanitaire à Gaza. Les civils doivent être protégés et c’est absolument indispensable. »
o « Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu. »

• Mme. Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères

Le 15 octobre
o « Israël a le droit de se défendre face à la monstruosité du Hamas et au danger qu’il représente, sa réponse doit être ferme et juste. »
Le 21 octobre
o « La guerre contre le Hamas est légitime. »
o « (Les familles) savent qu’elles peuvent compter sur la France qui n’abandonne pas les siens. »
Le 5 novembre
o « Une trêve humanitaire immédiate est absolument nécessaire. »
o La France « ne ménagera aucun effort pour éviter l’embrasement dans la région. »

• M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées :

Le 21 octobre
o « Le sort de nos otages et disparus est notre priorité absolue. »
Le 4 novembre
o « Nous avançons sur l’initiative voulue par Emmanuel Macron pour que la France soit ‘nation cadre sanitaire’ afin d’emmener d’autres pays à assister les civils de Gaza. »
Le 5 novembre
o « La France est en discussions avec l’Égypte en vue d’établir un centre médical militaire terrestre, qui comprendrait des capacités chirurgicales pour les personnes gravement blessées dans la bande de Gaza ».

6.    Victimes dans la bande de Gaza ?

Décès de deux enfants de nationalité française se trouvant dans le nord de la Bande de Gaza au cours des bombardements. Le Quai d’Orsay a précisé que « la mère » des « deux enfants de nationalité française aurait été blessée, de même que son troisième enfant ». Les autorités ont toutefois déploré l’absence de « contact direct » entre « le consulat général de France à Jérusalem » avec « cette ressortissante. ».
D’après l’AFP, cette femme âgée de 43 ans « fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis juillet 2016 pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme et financement d’une entreprise terroriste » (en l’occurrence le Hamas).

7.    Risque terroriste accru sur le territoire français

  • Assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras le 13 octobre. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé avoir ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste.
  • Recrudescence d’alertes à la bombe visant aéroports et institutions scolaires.
  • Le plan Vigipirate a été rehaussé à son niveau le plus élevé « Urgence attentat » depuis le 13 octobre 2023.

8.    Explosion de l’antisémitisme

Le 8 novembre, M. le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que « le nombre d’actes antisémites a explosé » et affirmé que 1159 actes visant des juifs sur le territoire ont été constatés, soit « le triple des chiffres pour la totalité de l’année 2022 ». 518 interpellations ont été effectuées.
Parmi ces actes antisémites les autorités recensent des agressions verbales, des agressions physiques, ainsi que l’apposition de graffitis. De plus, des individus munis d’armes blanches ainsi que des vols de drones munis de cameras aux abords d’institutions juives (écoles et synagogues) ont été interceptés.
En date du 8 novembre, 7726 signalements pour antisémitisme et incitation à la haine ont été réalisés sur Pharos, portail officiel de signalements des contenus illicites de l’internet. Parmi ces signalements, 296 ont donné lieu à une judiciarisation.
Le 4 novembre, le parquet a ouvert une enquête pour tentative d’homicide dans le centre de Lyon « aggravée par la circonstance que le passage à l’acte pourrait être motivé par un mobile antisémite ».
Le 4 novembre, le président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Mario Stasi a déclaré « depuis le 7 octobre, nous avons eu trois fois plus d’appels de victimes d’antisémitisme que pour toute l’année 2022 ».
Le 5 novembre, M. le préfet de police de Paris Laurent Nuñez « confirme l’explosion des chiffres » et annonce le nombre de 257 actes antisémites dans l’agglomération parisienne seule.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 31 octobre, 83% des sondés se déclarent « inquiets » de l’augmentation des actes antisémites en France.
Une grande marche blanche civique contre l’antisémitisme à l’appel du président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, se déroulera le 12 novembre.

 

VII. Guerre de l’information

Dans le théâtre contemporain des conflits, la guerre de l’information est omniprésente, et le présent conflit ne fait pas exception. La campagne menée par le Hamas s’insère dans un schéma historique où la manipulation de l’information et l’influence sur l’opinion publique sont des éléments constitutifs de sa stratégie. À l’ère de la connectivité généralisée, l’importance de la guerre de l’information est indéniable, jouant un rôle déterminant dans le déroulement et l’issue des affrontements armés.

1.    Fiabilité des informations – état des lieux

D’après un rapport de 2018 de l’ONG Human Rights Watch (HRW)[2], la liberté de la presse est inexistante au sein de la bande de Gaza. Les journalistes travaillant dans la bande de Gaza font l’objet d’intimidations et, selon la même source, de tortures visant à les contraindre à adopter une ligne éditoriale partielle et partiale, diffusant la propagande du Hamas. En conséquence des conditions très compliquées d’exercice du journalisme, la plupart des médias occidentaux s’appuient sur des équipes locales pour réaliser leurs reportages. Cela étant, toutes les informations provenant de la bande de Gaza restent sujettes à l’examen du bureau de l’information et des médias du Hamas qui les autorise ou non à être communiquées et publiées. A toutes fins utiles, rappelons que le Hamas est un mouvement reconnu comme terroriste par l’UE, les USA, ainsi que de nombreux autres pays et dont la répression de la presse (et des Droits de l’Homme de manière générale) est documentée.

Pour autant, et malgré le manque d’objectivité établi des professionnels des médias contrôlés par le Hamas, les informations provenant de la bande de Gaza ne sont que rarement contextualisées.

Les informations émanant d’Israël et relayés par les médias nationaux proviennent du gouvernement israélien ainsi que des Forces de Défense Israéliennes (IDF) à travers les voix de ses porte-paroles officiels.

Attestant de la complexité de la couverture des événements, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a réuni plusieurs médias audiovisuels le 7 novembre pour évoquer le traitement et la couverture du conflit jugé « particulièrement sensible ». L’Arcom a tenu à rappeler l’importance de « replacer les événements dans leur contexte et d’éviter les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme, susceptibles d’alimenter les tensions et les antagonismes ». L’Arcom a tenu également à mettre en garde les plateformes en ligne sur « les dérives constatées en matière de manipulation de l’information comme d’incitation à la haine et à la violence ».

2.    La stratégie du Hamas

La stratégie médiatique habituelle du Hamas repose sur la fabrication et la diffusion de contenus visant à influencer la perception internationale du conflit et s’appuyant sur la sympathie naturelle d’une large partie des populations arabo-musulmanes. Cette approche comprend la création de vidéos et d’images truquées ou mises en scène, diffusées dans le but de susciter une réaction émotionnelle forte auprès de l’audience internationale. Ces productions sont souvent conçues pour illustrer une réalité déformée des événements sur le terrain, en mettant l’accent sur la souffrance des civils palestiniens. De plus, cette tactique vise à diaboliser l’adversaire, en l’occurrence Israël.

Lors de l’attaque du 7 octobre, le Hamas a usé d’une nouvelle technique de guerre psychologique – la diffusion de leurs propres massacres abominables – à des fins d’intimidation et démoralisation, mais également de propagande et de recrutement global, à la manière de l’Etat Islamique.

3.    Réseaux-sociaux comme caisse de résonance

Les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la guerre de l’information, agissant comme une caisse de résonance amplifiant le message du Hamas à une échelle mondiale. Ces plateformes permettent une diffusion rapide et large des contenus produits, qu’ils soient authentiques ou falsifiés. La quantité massive d’informations et la rapidité de leur propagation rendent difficile pour ces plateformes d’évaluer l’authenticité de chaque contenu partagé. Malgré les efforts déployés pour filtrer les informations fallacieuses, les algorithmes et les équipes de modération peinent à endiguer le flot incessant de contenus potentiellement trompeurs ou incendiaires. L’impact de cette diffusion est d’autant plus dévastateur qu’il atteint des audiences diversifiées et éloignées géographiquement, qui ne possèdent pas les outils critiques nécessaires pour évaluer la véracité ou la contextualité des informations reçues. Ainsi, les réseaux sociaux contribuent à façonner un narratif qui peut influencer la perception du conflit et peuvent alimenter les violences par la désinformation et la polarisation.

4.    1er cas d’étude – le faux bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza City

Dans le contexte de la guerre de l’information, l’hôpital Al-Shifa de Gaza City s’est retrouvé au cœur d’un épisode significatif. Des comptes-rendus initiaux, émanant directement des communiqués du Hamas et repris sans vérification par les agences de presse internationales (AP, Reuters etc), accusaient les Forces de Défense Israéliennes (IDF) d’avoir bombardé l’établissement, avec un bilan de 500 morts annoncé par le Hamas. Ces informations ont été largement acceptées et relayées par de nombreux médias, sans preuves tangibles ni enquête indépendante. Toutefois, nombre d’investigations menées par la suite ont révélé que les dommages infligés à l’hôpital étaient très vraisemblablement attribuables à une roquette tirée par une organisation terroriste (Djihad Islamique) qui serait retombée sur le parking de l’hôpital, et que le nombre de victimes avancé par le Hamas était probablement largement surestimé[3]. Cet épisode tragique à conduit à des dizaines de soulèvement et manifestations violentes à travers le monde, prenant pour cibles des établissements perçus comme reliés au conflit, tant israéliens que français, britanniques et américains[4].

Cet incident illustre la complexité de la vérification des faits dans des zones de conflit et souligne la rapidité avec laquelle des informations non vérifiées peuvent se propager.

5.    2ème cas d’étude – la photographie d’un enfant enseveli

Le deuxième cas d’étude concerne une photographie virale d’un bébé palestinien enseveli. L’image, qui montre un individu tenant un bébé prétendument victime d’une attaque, a été largement diffusée par les médias (Libération notamment). Toutefois, il a été révélé que la photographie était un faux, généré par une intelligence artificielle, dont l’origine peut être établie à février 2023, soit plusieurs mois avant l’attaque du Hamas[5]. La rapidité avec laquelle cette image a été relayée met en lumière la vulnérabilité des canaux d’information à la vérification des faits et souligne l’importance d’une démarche plus critique et rigoureuse dans l’analyse des images dans les contextes conflictuels.

 


[1] Israel Defense Forces. (2023, November 5). Hamas’ exploitation of Gazan Hospitals—A briefing by IDF Spokesperson RADM. Daniel Hagari. [Video]. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=4u4a0yjWiH8

[2]   Shakir, O. (2023). Two authorities, one way, zero dissent. In Human Rights Watch. https://www.hrw.org/report/2018/10/23/two-authorities-one-way-zero-dissent/arbitrary-arrest-and-torture-under

[3]   André, J. (2023, October 22). L’explosion de l’hôpital de Gaza, le grand mensonge du Hamas. Le Point. https://www.lepoint.fr/monde/l-explosion-de-l-hopital-de-gaza-le-grand-mensonge-du-hamas-22-10-2023-2540346_24.php

[4]   Afp, L. F. A. (2023, October 18). Guerre Hamas-Israël : impressionnantes manifestations propalestiniennes après l’attaque contre l’hôpital à Gaza. Le Figaro. https://www.lefigaro.fr/international/guerre-hamas-israel-importantes-manifestations-propalestiniennes-apres-l-attaque-contre-l-hopital-a-gaza-20231018

[5] V.M. (2023, October 20). Conflit Israël-Hamas : quand une image générée par l’IA s’invite en une de Libération. Le Figaro. https://www.lefigaro.fr/conflit-israel-hamas-quand-une-image-generee-par-l-ia-s-invite-en-une-de-liberation-20231020