Après la Syrie, le programme nucléaire de l’Iran dans le collimateur d’Israël

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Les Echos


Après l’effondrement militaire de la Syrie, Israël évoque la possibilité d’une offensive contre les installations nucléaires iraniennes, alors que Donald Trump, selon le « Wall Street Journal », a évoqué une attaque américaine sur les mêmes cibles.

Après la Syrie, le programme nucléaire de l’Iran dans le collimateur d’IsraëlAprès l’effondrement militaire de la Syrie, Israël évoque la possibilité d’une offensive contre les installations nucléaires iraniennes, alors que Donald Trump, selon le « Wall Street Journal », a évoqué une attaque américaine sur les mêmes cibles.Le scénario d’une attaque israélienne contre les installations nucléaires de l’Iran pour empêcher coûte que coûte ce pays de se doter de l’arme atomique est à nouveau sur la table. «Après la destruction de 80 % des défenses aériennes syriennes par notre aviation, la voie est plus que jamais libre pour attaquer les installations nucléaires iraniennes en passant par l’espace aérien syrien, qui n’est plus défendu », ont affirmé vendredi des responsables militaires israéliens

. De son côté, Donald Trump envisage, selon le « Wall Street Journal », plusieurs options, y compris une attaque aérienne « préventive » contre l’Iran, avec le même objectif. Cette option fait l’objet de discussions au sein de l’équipe de transition qui entoure le futur président américain, à la suite de l’effondrement du régime de Bachar Al-Assad et des coups très durs infligés par Israël au Hezbollah, a ajouté le quotidien

« L’exemple de la Corée du Nord »

Les commentateurs militaires israéliens évoquent l’hypothèse que le fiasco de la stratégie d’encerclement d’Israël menée par l’Iran depuis des décennies avec ses alliés syriens, libanais et du Hamas palestinien à Gaza, pourrait pousser les durs du régime iranien à une « réaction de désespoir », qui se traduirait par une accélération du programme nucléaire et la production d’uranium enrichi pour concevoir plusieurs bombes atomiques

«Le régime iranien pourrait suivre l’exemple de la Corée du Nord qui, en se dotant de l’arme nucléaire et de missiles à longue portée a, jusqu’à présent, dissuadé les Etats-Unis d’attaquer ce pays », souligne un responsable du ministère israélien de la Défense

Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique a, pour sa part, évoqué ce scénario samedi dernier à Bahreïn lors d’une conférence sur la sécurité. Il a notamment fait état d’une augmentation «dramatique » des stocks iraniens d’uranium enrichi à 60 %
Selon cette agence, I’Iran disposerait actuellement de 100 kg d’uranium enrichi à ce taux. Il ne lui faudrait que quelques semaines pour passer à 90 %, le pourcentage de pureté nécessaire pour produire cinq bombes

Espace aérien vulnérable

Sur le plan militaire, Israël a d’ores et déjà préparé le terrain. Fin octobre, l’aviation israélienne a mené une série de raids en Iran en représailles à une attaque de missiles iraniens contre le territoire israélien trois semaines auparavant. Au cours de l’opération, les installations nucléaires avaient été épargnées, sous la pression de l’administration de Joe Biden. Mais les systèmes de défense aérienne des bases militaires, d’origine russe pour la plus plupart, déployés notamment autour de Téhéran, ont été gravement endommagés, de même qu’un centre de recherche lié au programme nucléaire. Les responsables israéliens s’étaient à l’époque félicités que l’espace aérien iranien était désormais vulnérable, et beaucoup moins protégé contre une éventuelle offensive israélienne

Netanyahou en appelle au peuple iranien

Sur le plan politique, Benyamin Netanyahou a de nouveau appelé dans une vidéo en anglais la population iranienne à se soulever contre les dirigeants de la République islamique. Selon lui, Téhéran a « gaspillé en pure perte 30 milliards de dollars d’aide à Bachar Al-Assad, dont le régime est tombé en poussière en quelques jours, tandis que 20 autres milliards de dollars investis pour le Hezbollah sont partis en fumée, comme pratiquement tous les dirigeants et les roquettes de cette organisation terroriste », lors des attaques menées par Tsahal au Liban. «Cette énorme masse d’argent aurait pu servir à la construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes », a ajouté le Premier ministre israélien.