Voyage en Terre Sainte devenue maudite

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Il est des périples qui marquent, bouleversent, transforment. Tel fut mon cas voici quelques heures, de Tel Aviv à la lisière de la bande de Gaza, de Sdérot à la vieille ville de Jérusalem. Ce Proche-Orient mythique où la poussière est plus riche d’âme et d’Histoire que partout ailleurs. Ce berceau de civilisation où le monothéisme a germé, fleuri. Cette terre promise au-delà du Jourdain où devrait couler le lait et le miel, d’après la Bible, mais où affleure et suinte aujourd’hui un magma de fiel incandescent entre des flaques de malheur et de rancœur. Cette terre sainte devenue maudite et martyre. Où la loi du Talion règne en despote, où l’amnistie semble bannie, où le sang appelle toujours le sang. Œil pour œil, haine pour haine.

Le 7 octobre, à l’aube, le raid barbare et démoniaque de 3000 fous du diable terroristes du Hamas suivis d’une horde de charognards pilleurs et violeurs a foudroyé Israël : 29 kibboutz ou villages attaqués, autant d’Oradour en Israël, plus de 1400 morts dans des circonstances atroces et inhumaines, 250 otages raflés au mépris de toutes les lois de la guerre, de la morale et de l’humanité. Un geyser de Shoah, un pogrom titanesque où nul n’a trouvé grâce aux yeux des bourreaux ; nouveau-nés, enfants, femmes, vieillards, chiens… massacrés, éventrés, brulés, décapités, démembrés… Une plongée dans les ténèbres jusqu’où l’Homme peut perdre l’âme.

 

Pas de paix possible sans disparition du Hamas

À cette déclaration de guerre djihadiste, à ce tsunami sanglant soigneusement préparé, a répondu un déluge de feu inédit. Tsahal, l’armée israélienne, a répliqué avec un objectif clair et affirmé : mettre hors d’état de nuire le Hamas, incarnation diabolique du nazislamisme. Une volonté inévitable et légitime quand on sait que le Hamas refuse de reconnaître Israël et a juré sa perte. Si en 1945, la paix avec l’Allemagne ne fut possible qu’une fois l’Etat nazi éradiqué, la concorde et la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens impliquent la disparition préalable du Hamas.

Le premier devoir d’un Etat n’est-il pas de sécuriser son peuple ? On assiste donc à un pilonnage, un ratissage méticuleux, mètre par mètre, maison par maison, et surtout tunnel par tunnel, pour déraciner jusqu’aux graines de ce mal absolu cultivé à Gaza. Et de nombreux civils innocents le paient de leur vie. Car une guerre tue. Il n’y pleut jamais des pétales de roses. Certains, oubliant qu’Israël n’a pas déclenché les hostilités mais contre-attaqué, lui reprochent sa main de fer. Mais si cette réaction est implacable, c’est que les fils de David n’ont plus le choix.

Après s’être retiré de la bande de Gaza en 2005 conformément aux accords d’Oslo et y avoir laissé les Palestiniens s’y organiser, l’État juif a ainsi vu le Hamas y prendre le pouvoir en défenestrant ses rivaux du Fatah, formater l’esprit des écoliers dans la haine des Juifs et de l’Occident, « fonctionnariser » ses terroristes en les rémunérant, eux et leurs familles, quand ils sont en prison ou morts en mission, détourner consciencieusement les centaines de millions d’euros d’aides occidentales pour mieux se bunkeriser dans une galaxie souterraine et s’armer… Menacé aussi au Nord sur sa frontière libanaise par le Hezbollah, sans compter les foyers de tension en Cisjordanie, la furie antisémite des Houthis au Yémen et le grand Satan iranien, marionnettiste des terroristes, Israël fait front comme en 1948, en  1967 et 1973, lors des guerres d’Indépendance, des Six Jours et du Kippour. Tout en pensant au jour d’après. A nous aussi, Européens, d’y réfléchir, car nous sommes concernés. Même à 3500 kilomètres de distance.

 

Le 7 octobre, c’est le djihad qui a repris contre Israël et l’Occident

Car le Hamas n’est qu’une autre tête maléfique de l’hydre totalitaire djihadiste à côté de Daesh et Al Qaïda. Et le 7 octobre est un jour noir de plus, après le 11 septembre et les Twin Towers, le 13 novembre et le Bataclan, dans la guerre de civilisation menée par l’Islam radical contre l’Occident et ses valeurs. Oui, Israël est une démocratie. C’est d’ailleurs la seule oasis de droit et de liberté dans cette aire géographique. Et c’est aussi pour cela qu’elle est une cible, un bouc-émissaire qui porte en plus sa toison sémite, circonstance aggravante suprême.

L’Histoire nous enseigne qu’il est parfois plus dur de faire triompher la paix que de gagner la guerre. Le cataclysme de 39-45 trouve ainsi sa source dans les failles du traité de Versailles. Cette paix levantine tant attendue ne pourra être forgée du seul feu des armes. L’encre de la diplomatie, le dialogue, le respect de la parole donnée, la cohabitation de deux Etats, israélien et palestinien, voisins et unis par une reconnaissance commune, devront parachever l’heure des combats pour tenter de paver un avenir sans roquettes, ni gilets pare-balles. Conscience contre violence, et que les faucons laissent place aux colombes, tel est le défi. Est-ce vraiment possible ? De l’utopie de papier à la réalité de chair, le doute s’impose et le scepticisme parade.

Après la nuit et ses cauchemars, le soleil se lèvera. Pourvu que ce soit au son des chants d’espoir plutôt que sur d’arides champs de ruines. Puisse la paix être gravée. Mais certainement pas au prix de nos valeurs. Shalom.

NB : N’oublions pas que parmi les martyrs du 7 octobre figurent 41 franco-israéliens. Et 3 des nôtres sont encore otages.

 


Source : Olivier Paccaud, Sénateur de l’Oise – https://www.olivierpaccaud.fr/