Nucléaire: exsangue, l’Iran accroît la pression sur les États-Unis (Georges Malbrunot – Le Figaro)

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GRAND REPORTAGE – Téhéran met le président Biden sous tension en multipliant les entorses à l’accord nucléaire de 2015, pour renforcer sa position dans des négociations sur un retour à cet arrangement.

Au restaurant Ali Khapo, où Bâbak avait l’habitude de sublimer l’Iran devant les touristes étrangers, le jeune guide ne parvient pas à oublier la réalité. «Je me pose des questions, dit-il, je n’ai pratiquement plus aucun ami à Téhéran. Un est parti à Londres, deux en Australie et d’autres au Canada, où tout le monde veut émigrer.» Les Allemands, les Italiens et les Français ont déserté Ispahan, les tombes royales de Persépolis et les temples zoroastriens de Yazd. La stratégie de «pressions maximales» imposée par Donald Trump à l’Iran à partir de 2018, après être sorti de l’accord nucléaire international de 2015, a mis à genoux le tourisme et, au-delà, une bonne partie de l’économie. «Ce sont les cerveaux et les gens fortunés qui partent», regrette Bâbak. Près de 3000 médecins auraient quitté l’Iran, l’an dernier. «Les Iraniens aiment leur pays, ils sont patriotes, insiste-t-il en dégustant son dizi, le ragoût traditionnel, mais ils ont le sentiment d’être dans l’impasse, sans perspective d’avenir, surtout pour les enfants.»

Les sanctions, qui ont provoqué un effondrement du rial, la monnaie locale, ne sont pas les seules responsables de cette fuite des cerveaux. Certaines Iraniennes ne supportent plus d’être dévalorisées. «Je suis sous la pression de ma copine, reconnaît Ahmad. Elle me dit: “Ça suffit, partons au Canada.” Je la comprends, elle a envie de vivre, elle en a marre d’être vue comme un objet, c’est comme ça, quand on ne serre pas la main d’une femme! Mais le Canada ne m’intéresse pas. Et puis, si on part, qui va changer ce pays? Notre place est à l’intérieur. Je la suivrai peut-être quelque temps, pour avoir le passeport, mais après, je reviendrai.»

La menace du 21 février

Ces dernières semaines, l’Iran, qui s’est réjoui – en catimini – de la victoire de Joe Biden, fait monter la pression en relançant l’enrichissement d’uranium et en produisant de l’uranium métal, autant d’entorses à l’accord nucléaire de 2015. Objectif: renforcer sa position dans des négociations sur un retour à cet arrangement. Mais, au préalable, Téhéran et Washington exigent, chacun de son côté, que l’autre fasse le premier pas. Dangereuse impasse, que la diplomatie cherche à enrayer.

La prochaine menace iranienne est annoncée pour le 21 février: sauf retour américain dans l’accord nucléaire, l’Iran réduira les visites des inspecteurs de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) sur ses sites. Samedi, le patron de l’AIEA sera à Téhéran pour tenter de sauver l’accord de 2015. Le président modéré, Hassan Rohani, est sous la pression des durs, majoritaires au Parlement, qui lui ont imposé de cesser, dimanche, les visites de sites nucléaires.

«Les négociations vont reprendre, veut croire l’économiste Saeed Leylaz, proche du président Rohani. Les deux côtés n’ont pas le choix. Les États-Unis ont pris conscience qu’ils ne pouvaient pas nous renverser, et l’Iran a compris que les sanctions nous faisaient beaucoup souffrir. Certes, la menace du 21 février est sérieuse, mais les mollahs sont des gens flexibles. S’ils reçoivent de bons signaux américains, comme une levée de certaines sanctions humanitaires, ils pourraient finir par envoyer leur uranium enrichi en Russie.»

«Pas question, répond, dans son bureau du sud de Téhéran, Hussein Shariatmadari, le très conservateur patron du journal Kayan et proche du guide suprême Ali Khamenei, qui détient les principaux pouvoirs en Iran. Il n’y aura pas de négociations avec les Américains, assure-t-il. Nous sommes toujours à la recherche de moyens pour neutraliser les sanctions.»

Éprouvée par les sanctions économiques, la population iranienne subsiste grâce au système D dans un pays où la classe moyenne a disparu et où la misère gagne. Morteza Nikoubazl/NurPhoto via AFP

Le portrait du général Qassem Solaimani, la star des gardiens de la révolution en charge de la protection du régime, assassiné il y a un an à Bagdad sur ordre de Donald Trump, trône dans son bureau. «Les États-Unis nous demandent de venir négocier pour contrer notre présence au Moyen-Orient et limiter nos missiles, argumente M. Shariatamadari. Ce ne sont pas des négociations, mais un prétexte pour nous affaiblir. D’ailleurs, notre guide suprême l’a bien dit: avant de négocier, les États-Unis doivent lever toutes les sanctions qui nous frappent», c’est-à-dire non seulement celles sur le nucléaire mais aussi celles sur le dossier des atteintes aux droits de l’homme. Autant dire un vœu pieux, Washington n’étant pas prêt à aller aussi loin.

À quatre mois du scrutin présidentiel, la levée des sanctions est devenue un enjeu électoral en Iran. Le président qui y parviendra sera populaire. Mais à l’approche de cette échéance, les durs impriment le tempo. «Les services de renseignement des gardiens de la révolution ont dépêché dans les ministères et les administrations leurs hommes pour procéder à une vaste inspection générale, confie une source à Téhéran. Ils sont à la recherche de dizaines de milliards de dollars qui auraient disparu, c’est une façon de savoir qui s’est enrichi ces dernières années et de constituer des dossiers sur tout le monde», décrypte ce connaisseur des rouages de l’État iranien, où la corruption sévit.

Je suis convaincu que Joe Biden va tenter sa chance, mais les Iraniens sont-ils prêts ?

Un diplomate européen

En attendant, une certaine tension est palpable à Téhéran. La condamnation, le 4 février, du diplomate iranien Assadolah Assadi à vingt ans de prison par la justice belge, qui l’a reconnu coupable d’avoir organisé un attentat avorté contre une réunion d’opposants à Paris en 2018, entraînera «une riposte». Cet avertissement aurait été transmis à plusieurs ambassades à Téhéran. «Au sein du pouvoir iranien, tout le monde pense que c’est la France, et pas la Belgique, qui est derrière l’action contre Assadi», nous glisse un officiel.

La France, la Belgique et l’Allemagne (qui avait arrêté Assadi) sont visées. Selon nos informations, avant le jugement du 4 février, un ressortissant franco-iranien aurait été arrêté dans le désert en manipulant un drone. En parallèle, un Allemand aurait également été appréhendé. Le Quai d’Orsay et le ministère allemand des Affaires étrangères n’ont pas répondu aux sollicitations du Figaro.

Dans ce climat dégradé, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron souhaitant que l’Arabie saoudite et Israël soient associés à un futur accord nucléaire ont été largement dénoncées en Iran. Ces dernières années, la relation entre Paris et Téhéran s’est envenimée par la détention de la chercheuse Franco-Iranienne Fariba Adelkhah, assignée à résidence à Téhéran après avoir été détenue pendant deux ans, et plus récemment par l’affaire des caricatures de Mahomet et l’exécution à Téhéran de Rouhollah Zam, réfugié politique iranien, qui avait quitté la France dans de mystérieuses circonstances.

Déçus par Macron

«Nous sommes déçus de la position de Macron, affirme l’officiel déjà cité. Il avait réussi à nouer une bonne relation avec Rohani, mais là, nous ne comprenons pas. Macron cherchait à jouer le jouer le rôle de médiateur entre nous et Trump, ce n’est pas en prenant fait et cause pour l’Arabie qu’il y parviendra», affirme-t-il

Covid oblige, l’anniversaire de la révolution a été des plus discrets, cette année. Au mausolée des «martyrs» du nucléaire à Tajrish, dans le nord de Téhéran, quelques badauds se recueillaient en posant une main sur la tombe en marbre gris de Mohsen Fakhrizadeh, le spécialiste du nucléaire assassiné par Israël en novembre. «Je l’estimais beaucoup, confie Ali, originaire de la même ville proche de Téhéran que l’épouse du scientifique. Il n’avait pas peur d’être tué. Lorsque je lui avais demandé pourquoi il avait plusieurs gardes du corps, il m’avait répondu que c’était pour éviter un enlèvement.» Sa liquidation par le Mossad a révélé les failles sécuritaires d’un régime infiltré par ses ennemis.

Luisant aux reflets du soleil en ce printemps balbutiant, la tombe de Fakhrizadeh jouxte celles de neuf étudiants iraniens tués dans le crash d’un avion en janvier 2020, peu après son décollage de Téhéran (176 morts). Pour faire oublier cette dramatique bavure, dont l’unité d’élite des gardiens de la révolution a été responsable, le régime leur a accordé le statut de «martyrs». Pas sûr que la manœuvre ait convaincu les Iraniens. Ce fut, en réalité, une année maudite pour les gardiens de la révolution, après l’assassinat de Qassem Solaimani, dont les portraits ornent les rues de Téhéran.

«Je suis convaincu que Joe Biden va tenter sa chance, mais les Iraniens sont-ils prêts?, s’interroge, de son côté, un diplomate européen. L’accord nucléaire n’intéresse pas l’Iran. Ce qui l’intéresse, c’est d’exporter le pétrole et d’avoir accès au système financier. Que sont-ils prêts à donner? Je ne les vois pas encore dans cette logique», ajoute-t-il.

«L’Iran devrait autoriser la firme américaine General Motors à revenir dans le pays», conseille un industriel iranien, qui rappelle qu’en 2015 les États-Unis l’avaient réclamé pour concurrencer Peugeot et Renault, omniprésents sur un marché automobile très porteur. «Mais le guide suprême s’y était opposé, il ne voulait pas d’Américains en ville», se souvient cet industriel.

Les jeunes désespérés

Autour du président Rohani et de son ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, les défenseurs de l’accord nucléaire supplient les États-Unis de négocier avec eux. Sinon, ce sera peine perdue avec les durs, surtout si l’un des leurs remporte la présidentielle. «Je ne suis pas sûr que les Américains soient sensibles à ce type d’arguments», prévient le diplomate européen.

«À l’université, la plupart des jeunes sont désespérés, affirme Madjid Vahid, professeur de sciences politiques à l’université de Téhéran. Ils avaient placé beaucoup d’espoirs dans le courant réformiste, qui a été laminé.»

Il y a vingt ans, leurs aînés avaient cru dans l’ouverture promise par le président réformateur Mohamad Khatami. En 2009, d’autres crurent encore en Mir Hussein Moussavi ; puis, en 2013, en Hassan Rohani, et deux ans plus tard en l’accord nucléaire, signé avec les grandes puissances, et censé reconnecter la République islamique avec le monde extérieur en redynamisant son économie. Autant d’espoirs brisés par les éléments conservateurs du régime et l’appareil sécuritaire qu’ils contrôlent!

Ancien porte-parole du président Khatami, le réformiste Mohammed Abtaie semble déprimer. «Rohani a besoin d’une renégociation avec les États-Unis. Il a joué sa carrière sur l’accord nucléaire et la politique étrangère d’ouverture, mais ni M. Trump ni les conservateurs iraniens ne lui ont fait de cadeaux», regrette celui qui fut emprisonné six mois en 2009 pour avoir soutenu le «Mouvement vert» favorable aux réformes. Comble de l’ironie: Twitter vient de bloquer son compte. Le religieux se retrouve privé de tribune. «Des groupes de jeunes radicaux se sont plaints auprès de Twitter qui a donc décidé de fermer mon compte, raconte-t-il. J’ai envoyé un mail à Twitter, qui m’a répondu d’envoyer mon passeport. Mais comme le mien m’a été retiré par le pouvoir en 2009, j’ai envoyé un ancien, et Twitter m’a dit que ce n’était pas possible de rouvrir mon compte, car mon passeport est périmé.»

Combien de temps encore le pouvoir résistera-t-il aux pressions extérieures, alors que ses caisses sont quasiment vides ?

Fuir encore pour oublier… Face à une impasse, «la jeunesse prend exemple sur des auteurs qui à l’époque du shah déjà avaient fait le choix de l’exil, comme Ebrahim Golestan et Sadegh Hezayat», constate le professeur Madjid Vahid. Mais combien de temps encore les déçus de la République islamique pourront-ils se résigner en silence? Combien de temps encore le pouvoir résistera-t-il aux pressions extérieures, alors que ses caisses sont quasiment vides? Dans ce pays aux apparences trompeuses, la situation ressemble comme souvent à un tableau persan, tout en nuances et en demi-teintes.

Nousha n’a pas hésité. Cette jeune enseignante a tenté à trois reprises de quitter illégalement l’Iran, via la Turquie, et deux autres fois légalement, pour la Turquie toujours, dans l’espoir d’aller en Allemagne, où elle avait entendu dire que les «réfugiés étaient mieux traités qu’ailleurs en Europe». «Mais je n’y suis jamais arrivée», confie-t-elle dans un café du centre-ville, avant le couvre-feu imposé à 21 heures en raison de la pandémie. «Je ne supporte plus le régime et ses mensonges, je veux être libre», ajoute-t-elle, à peine visible sous le voile de rigueur et le masque anti-Covid. Elle raconte son arrestation, quatre jours après son arrivée en Turquie: «Heureusement, le policier a été sympathique, il n’a pas enregistré mon nom, je n’ai pas été repérée. Sinon, il l’aurait transmis aux autorités iraniennes, et j’aurais eu des problèmes.»

Même certains cadres de la République islamique lorgneraient vers l’étranger pour assurer les arrières de leur descendance. «Des membres du système se renseignent sur le prix de l’immobilier en Turquie ou au Portugal, en disant que c’est pour leurs enfants», confie un agent immobilier.

Ces départs nourrissent les polémiques. «S’il y a des gens qui veulent râler, vous pouvez quitter le pays!», leur avait enjoint l’an dernier sur la télévision d’État Zeinab Aboutalabi, une zélote du régime. Quelques semaines après les émeutes qui avaient provoqué des centaines de morts fin 2019, sa sortie avait causé un tollé sur les réseaux sociaux.

Une «économie de résistance»

Les Iraniens, certes, sont délivrés de Donald Trump, mais ils ont toujours l’impression de vivre un dangereux entre-deux. «Israël va-t-il nous attaquer?», se demande un étudiant.

Au bazar de l’or, dans le sud de la capitale, Mohsen, lui, fait grise mine. «Les gens n’ont plus de sous, et en plus, il y a la pandémie, dit-il, accoudé à son comptoir en attendant les clients. Il y a trois ans, nous avions tellement de monde que j’avais dix vendeurs à l’intérieur et un à l’extérieur pour filtrer les entrées. Maintenant, on est deux!» Et «si des manifestations éclataient comme fin 2019, prévient-il, des casseurs se glisseraient parmi les protestataires, et la police, de peur d’être débordée, nous demanderait de baisser nos rideaux». Comme si le pouvoir tenait à éviter la jonction entre grogne sociale, délinquance et révolte politique.

Si les venelles du bazar sont moins fréquentées, les échoppes restent bien achalandées. «On n’est pas au Venezuela, il n’y a pas de pénurie», rappelle un expatrié européen. Un arrêt à une boutique d’électroménager en atteste. «Je suis assez optimiste pour l’avenir», assure Mohamed Faiz Abadi, qui vend des grille-pain et des poêles Téfal rutilantes. Celles-ci se vendent tout de même l’équivalent de 40 euros, c’est-à-dire le tiers du salaire mensuel d’un fonctionnaire! «Ma clientèle est aisée, ce n’est pas gênant, sourit le jeune homme. Certes, des secteurs se sont effondrés, mais d’autres, comme la consommation ou les start-up, prospèrent, précise l’expatrié européen. Une chaîne turque a ouvert une centaine de supérettes en un an à travers l’Iran.»

Dans les centres commerciaux, où les jeunes couples viennent faire du lèche-vitrine le vendredi, les enseignes internationales ont souvent été remplacées par des marques locales. «Nous venons de sortir 400 produits qui ne sont plus sous marque L’Oréal, explique Mehdi Miremadi, ancien agent de la société française en Iran. L’Oréal, c’est fini en Iran! Nous produisons également beaucoup de gel désinfectant contre le Covid. Tout le monde est content, ça marche très bien. Merci L’Oréal, merci l’Occident! Mais quel dommage, regrette ce dirigeant de la chambre de commerce franco-iranienne, L’Oréal n’a pas voulu investir en Iran de peur de s’exposer à des mesures de rétorsion américaines.»

J’appelle mes fournisseurs américains, ils m’envoient sans problème ce que je réclame, mais ça ne passe pas par les circuits douaniers

Ali Emamgholipour, dentiste

Des représailles? Dans son cabinet dentaire de Valenjak, dans le nord huppé de Téhéran, à deux pas du domicile du président de la République, Hassan Rohani, le docteur Ali Emamgholipour n’a aucun mal à importer des produits des États-Unis, où il a étudié. «Ce sont surtout des composants modernes pour renforcer l’émail des dents, dit-il, en les montrant dans sa vitrine. J’appelle mes fournisseurs américains, ils m’envoient sans problème ce que je réclame, mais ça ne passe pas par les circuits douaniers.»

«Une économie de résistance», servie par un système D éprouvé, a certes permis d’alléger le fardeau, mais cela s’apparente à du bricolage à l’échelle d’un pays de 88 millions d’habitants qui exportait, avant les sanctions, 2,5 millions de barils de pétrole chaque jour. Des exportations tombées à environ 300.000 barils. Quant à la classe moyenne, elle a disparu. «Avant, il y avait des pauvres, maintenant on a la misère», déplore un homme d’affaires, qui aide chaque mois soixante familles à se nourrir. En plus, «le gouvernement est nul en économie», râle un jeune qui a perdu l’an dernier à la Bourse l’équivalent de 1000 euros – sur une mise de 3000 euros – après avoir suivi les appels du pouvoir à placer ses économies sur le marché financier local.

En sirotant son thé brûlant, Bâbak, le guide touristique, finit par davantage se confier. «Bien sûr qu’on en a ras le bol, ce régime marche sur la tête dans beaucoup de domaines, mais c’est quoi l’alternative? Il va être remplacé par qui? Il n’y a pas d’alternative, sauf peut-être les gardiens de la révolution. Et puis on voit ce qui s’est passé autour de nous en Syrie et en Irak, où le chaos règne. Quant à une invasion ou une frappe étrangère, attention, elle produirait l’effet inverse. Les Iraniens se ressouderaient derrière le pouvoir. C’est pourquoi tous nous souhaitons que l’Iran et les États-Unis retrouvent le chemin du dialogue.»